C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès de Sékou Danioko, survenu le mardi 21 mai 2024 aux environs de 7 h du matin à l’hôpital du Mali, à l’âge de 85 ans. Il a été accompagné en sa derrière demeure, le mercredi dernier par une foule des grands jours. Membre du trio des premiers stewards d’Air Mali National depuis sa création en 1961, Sékou Danioko a marqué l’histoire de l’aviation malienne par son dévouement et son professionnalisme. Il était également membre influent du Stade Malien de Bamako.
Durant ses nombreuses années de service, il a su incarner l’excellence et l’hospitalité malienne, faisant preuve d’un engagement inébranlable envers ses passagers et son équipe. En tant que premier et seul chef du personnel navigant commercial (PNC) jusqu’à la fermeture de la compagnie en 1988, il a incarné l’excellence et l’hospitalité malienne.
Après la fermeture d’Air Mali, il a rejoint la multinationale Air Afrique à Abidjan, où il a continué de servir dans le secteur PN jusqu’à sa retraite.
Sékou Danioko ne s’est pas arrêté là. Il a pris la tête de l’Association des Anciens Travailleurs du Mali (AATAM), menant le combat pour le retour d’une compagnie nationale, instrument de souveraineté indispensable pour un pays enclavé comme le Mali. Il a également œuvré pour l’érection d’une stèle commémorative à l’aéroport de Bamako Sénou, en hommage aux héros du transport aérien morts pour la patrie, notamment les camarades d’Air Mali décédés dans des crashs d’avion.
Survivant du crash de l’IL 18 survenu le 11 août 1974 à Ouagadougou, Sékou Danioko était le témoin vivant de l’histoire d’Air Mali de A à Z, celui qui a vu arriver tout le monde et qui a accompagné tous les chefs d’Etat du pays dans leurs voyages.
Je me souviens encore de ces propos au nouveau Directeur Général de l’aviation civile du Mali lors de notre rencontre pour la préparation de la Journée internationale de commémoration des victimes d’accidents d’aviation et de leurs familles, fêtée les 17 février 2024.
– M. le Directeur, nous vous laissons vous imprégner des dossiers dorénavant à votre charge, mais s’il vous plait, il faut vous battre pour que nous ayons au plus tôt la stèle commémorative à la mémoire de nos camarades disparus car je voudrais être le témoin de cela avant de quitter ce monde.
– Non, Monsieur Danioko, nous vous reviendrons à temps opportun et je sais que vous ne partirez pas de sitôt…
Cette conversation, c’était le jeudi 15 février 2024, mais l’homme propose et Dieu Dispose. La grande faucheuse, toujours à nous épier, nous a arraché ce monsieur si sociable et si affable pour un voyage sans retour. Mais la mission n’est pas achevée et nous le savons. Lourde charge à nous autres de continuer son combat qui est aussi notre combat et devra être le combat de tous les Maliens.
Dans un autre domaine, on dira que Tonton Danioko est tombé les armes en main c’est-à-dire en héros. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille, à ses amis et à tous ceux qui ont eu le privilège de côtoyer cet Officier de l’Ordre National du Mérite. Puisse son âme reposer en paix et son souvenir demeurer une source d’inspiration pour nous tous ! Dors en paix, tonton Danioko, mémoire du transport aérien du Mali, l’homme de tous les cieux, reparti au ciel pour son dernier voyage. Tu resteras à jamais dans nos cœurs et nos mémoires.
Par Cheick El Moctar Koné
2e Vice-Président de l’AATAM