Le colonel rwandais est mort, samedi, dans une clinique de Bamako, a annoncé son fils, Achille Bagosora, sur les réseaux sociaux, avant que l’information ne soit confirmée par l’administration pénitentiaire malienne. Décédé à l’âge de 80 ans, l’homme qui est considéré comme « le cerveau » du génocide des Tutsis au Rwanda avait été condamné par un tribunal de l’ONU, et purgeait sa peine de 35 ans de prison à Koukikoro au sud du Mali.Théoneste Bagosora, avait été reconnu coupable de « génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre » par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha pour son rôle dans le génocide au Rwanda qui a coûté vie à plus de 800 000 personnes.
Né le 16 août 1941 dans la commune de Giciye de la préfecture de Gisenyi au Rwanda, ancien séminariste, passé par l’École des officiers, le colonel Théoneste Bagosora était le numéro 2 du ministère rwandais de la Défense en 1994.
Selon le TPIR, il est alors la plus haute autorité militaire du pays après l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana.
Bagosora est arrêté en 1996 au Cameroun où il avait trouvé refuge devant l’avancée du Front patriotique rwandais de Paul Kagame.
En 2008, le TPIR le reconnaît coupable des crimes commis entre les 7 et 9 avril 1994, dont des viols et des massacres de masse.
En tant que supérieur hiérarchique, il est aussi reconnu coupable pour les meurtres de plusieurs personnalités politiques, dont le Premier ministre, Agathe Uwilingiyimana ainsi que de 10 Casques bleus belges.
L’ex-colonel est condamné à la prison à perpétuité en 2008. Trois ans plus tard, la cour annule en appel plusieurs conclusions factuelles de la chambre de première instance et réduit sa peine à 35 ans de réclusion.
Il purgeait sa peine au Mali dans la prison de Koulikoro avec d’autres personnalités condamnées par le TPIR d’Arusha.
Sa demande de libération anticipée avait été rejetée le 1er avril dernier.