La presse malienne en deuil : Adieu «Dag»!

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Baba Daga,
Baba Daga,

Le style, c’est l’homme, disait le naturaliste Buffont. Pour Baba Dagamaïssa, c’était le flegme et l’humour tout britannique. Exemple: pour décrire l’état délabré dans lequel se trouvaient les routes de Bamako sous le généralissime Moussa Traoré, Baba Daga, avec un sens de la formule propre à lui, disait tout simplement que «dans la capitale malienne, chaque usager de la voie publique choisissait son trou».

Ce style lui permettait de contourner la chape de plomb et de s’offrir une certaine liberté de ton, à une époque où l’autocensure était la règle générale dans la presse d’Etat. Ne l’est-elle pas encore, d’ailleurs?

L’audace, doublée d’une finesse d’esprit et de grandes compétences, lui permit d’occuper plusieurs postes de responsabilité: Rédacteur en chef de la Radio, Directeur Général de l’ORTM, Conseiller à la Communication au ministère des Finances, puis à la Primature…

A cette époque, on n’était pas encore à l’ère des autoroutes de l’information et du numérique triomphant, où il suffit d’un seul clic pour s’offrir toutes les informations qu’on veut grâce à la plus grand bibliothèque du monde: Internet.

Une ère où les cartes mémoires, la fibre optique et les routeurs travaillent en lieu et place des neurones. Le mérite des pionniers de la presse, dont Baba Daga faisait partie, n’en est que plus grand.

Dag ne dédaignait guère le vedettariat, c’était son péché mignon. Entre nous, l’homme n’est-il pas fait de traits d’ombre et de lumière? C’est lui qui était toujours en première ligne à l’occasion de la grande actualité nationale.

Dans le microcosme de la presse malienne, notamment à l’ORTM, l’enfant de Niafunké laissera, à l’image de cet autre disparu en la personne de Lamine Coulibaly, une empreinte indélébile. Dors en paix, Soyen Daga!

Yaya Sidibé

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