IN memoriam : Requiem pour Bako

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Au petit matin du 23 août 2021, au moment où l’aurore pointait, notre frère et ami Karamoko Traoré alias « Bako » rendait son dernier souffle à l’hôpital du Point G, des suites de brûlure de gaz butane survenue le dimanche 15 août 2021. Auparavant, sa femme Kadidia Kampo et ses deux filles Fata et Maïmouna et 7 autres personnes avaient succombé à leurs blessures.

 

Titulaire d’une maîtrise en géographie du développement, la trentaine largement dépassée, Karamoko Traoré dit Bako était un homme pieux, avenant, d’une rectitude morale et sociale à nulle autre pareille.

Contractuel à la Minusma, au département Fmuos, il tenait parallèlement à cette charge, un négoce au grand marché de Bamako. Affable, généreux, Karamoko Traoré alias Bako l’a été tout au long de son existence. Tous ceux qui l’ont connu et côtoyé étaient séduits par l’onctuosité, la contagieuse chaleur humaine qui le caractérisait. Il y avait du bonze et du zen chez ce chérubin qui avait des réserves de patience inépuisables.

Cette bonhomie lui vaudra des amitiés solides dans tous les milieux et avec toutes les nationalités. Il était si difficile de l’égaler en amitié tant il avait de la considération pour l’humain et la camaraderie. Epoux modèle, père attentionné, l’affection gracieusement distillée çà et là, les cadeaux, gadgets et succulentes friandises ne manquaient jamais dans sa maison.

Patriotisme chevillé au corps, la gestion des affaires publiques le passionnait ardemment. Des critiques constructives, il en faisait suffisamment contre la gouvernance en cours depuis plusieurs décennies, qu’il rendait responsable de la paupérisation actuelle.

 

Mort dignement

« Chacun meurt enceinte », a-t-on dit. A coup sûr, le natif de Mopti ne déroge pas à cette sacro-sainte règle. Des projets et rêves, il en avait plein la tête. La hantise de faire une brillante carrière au sein de la Minusma l’habitait permanemment ou sa nomination comme consul Honoraire de Djibouti au Mali, que ses amis de la communauté Djiboutienne vivant au Mali lui promettaient pour récompenser son inlassable dévouement et de remarquables efforts pour leurs causes.

Digne tu as vécu, dignement tu es parti dans le royaume des esprits, cher ami. Toujours mobilisé au service des autres, tu as même bravé les flammes pour que ce funeste incendie parti de ta maison ne se propage et n’emporte d’innocentes personnes. Quel courage !

Ô mort, où est donc ta gloire ? « La mort dévore les os mais elle ne saura jamais dévorer la réputation », disaient les mandingues. « Bako » ta conduite exemplaire et tes actes continueront de témoigner ton passage sur terre.

Dors en paix cher ami! A un de ces jours.

 

Alpha Sidiki Sangaré

 

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