In memoriam : Fin de Clap à 52 ans de vie du Cinéaste Souleymane Cissé, le jour même il décide de faire son testament cinématographique

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L’homme propose, Dieu dispose tel est le cas de notre regretté Baobab du cinéma malien Souleymane Cissé, le  mercredi 19 février 2025 où il animait une conférence de presse aux environs de 11h et devait prendre son vol ce jeudi 20 Février 2025 pour Ouagadougou, où il a été désigné président du jury des films de fiction longs métrages à la 29eme Édition du FESPACO qui s’ouvre ce week-end dans la capitale burkinabè. Malheureusement, il décède dans l’après-midi à 15h.

Ce décès brutal du cinéaste Souleymane Cissé plonge le monde du septième art dans une incertitude profonde. Cinéaste admiré et respecté, Cissé était également Président Fondateur de l’Union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l’Audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest et mobilisait toutes les énergies au service du développement d’une industrie audiovisuelle africaine économiquement viable. Il est l’un des pionniers du cinéma africain, avec une quinzaine de films à son actif et de multiples récompenses. Pour célébrer une carrière de plus de 50 ans, le FESPACO 2025 qui s’ouvre ce Samedi 22 Février à Ouagadougou lui a désigné Président du Jury Fiction Long Métrage.

Souleymane Cissé est double détenteur de l’Étalon d’Or du Yennenga à ce grand rendez-vous biennal du Cinéma Panafricain avec ses films Baara, le Travail et Finyé, le Vent. Le Carrosse d’Or est son dernier Trophée international obtenu au Festival de Cannes en 2023.

Selon Assane Koné, le président des journalistes culturels du Mali, Souleymane Cissé a fait son testament en conférence de presse de ce mercredi 19 février matin, nous rapporte notre confrère. Revenu de la Gambie il y a quelques jours. il décide d’organiser  cette conférence de presse  pour présenter ses trophées gagnés en Gambie, aux États-Unis et à Cannes. `

Au cours de sa conférence, il semble que Souleymane Cissé n’a pas caché sa joie d’avoir été choisi pour présider le jury du FESPACO. Souleymane Cissé était quelqu’un de très aimé et apprécié dans les rues de Ouagadougou. Les jeunes réalisateurs raffolaient de ses conseils. Il sympathisait avec tout le monde. C’est donc sûr que son décès est une grande perte. Dans les règlements du FESPACO il est difficile de   le remplacer.

Ses œuvres sont des bibliothèques qui peuvent inspirer la jeune génération. À sa conférence de presse, l’on pourra dire qu’il a fait son testament. Il a appelé la jeune génération de réalisateurs à porter haut le flambeau. Il s’est prononcé sur des choses qu’il n’a pas l’habitude de faire. Il a appelé les autorités à doter le pays de plus de salles de cinéma et d’aller au-delà des 7 que compte le pays. Il dira que l’effort qui est fait pour rénover les terrains de foot que ce même effort soit fait en faveur des salles de cinéma car pour lui, le cinéma peut créer beaucoup de richesses.  

Né à Bamako (Mali) en 1940, Souleymane Cissé fait ses études secondaires à Dakar, puis obtient une bourse d’études qui lui permet de suivre les cours du VGIK à Moscou. Il tourne en 1975 Den Muso (La Jeune fille), premier long-métrage de fiction malienne en langue bambara, aussitôt interdit par les autorités. Suivent Baara (Le Travail) en 1977, Finyè (Le Vent) en 1981, et son chef d’oeuvre Yeelen (La Lumière), Prix du Jury à Cannes en 1987. Son dernier film Waati (Le Temps), également sélectionné à Cannes, date de 1995. Parmi ses dernières œuvres encore inédites, on peut citer Un Malien à Paris, Le Divin et Jatalaw (Cinéastes) (1999), Nyaminakaden (2002), Sory le Saint (2004) ou encore ” Nyè ” l’œil du Cyclone (2005).

Aujourd’hui, je dirai que le ciel s’est assombri sous l’effet d’épais nuages qui ont dressé leur étreinte autour de tous les astres lumineux.  Pas de soleil, pas de lune, pas d’étoiles. Le ciel est noir. L’étoile de Souleymane Cissé a cessé de scintiller.  Elle a pris les escaliers invisibles qui mènent là-haut. Tu es partie rejoindre tes aïeux, le baobab du cinéma malien comme j’aimais t’appeler. Donc ton dernier message c’était pour me souhaiter une bonne journée mais je ne savais pas que c’était un adieu voilé !   Mais, Dieu avait déjà programmé les choses à sa guise. Lui l’omniscient, l’omnipotent, il ne se trompe jamais, il sait ce qu’il fait et tout ce qu’il fait est bon. Sa volonté est une loi inviolable, tu as obéi donc à sa volonté.

Vas en paix le baobab du cinéma malien !

Puisse le seigneur t’accueillir dans son paradis !

Toute la rédaction de Maliweb.net présente ses sincères condoléances à la famille éplorée.

 

Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net

 

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