In memoriam : Chérif Elvalide Seye – Sa vie comme sa mort furent feutrées

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Dans  la cohorte d’âge qui est la nôtre, les rangs seront tous les jours plus clairsemés. Avec cette mécanique cruelle : dire adieu au lieu de bonjour à ceux qu’on aime. Comme ce matin où il nous incombe de le dire à Chérif Elvalide Seye. Le défunt dont le départ dans l’au delà fut aussi feutré que la présence sur terre était un  Sénégalais bon teint, ancré dans le terroir.

 Mais il fut également un grand africain connu et apprécié dans plusieurs capitales du continent. Et pour lui rendre justice, il était simplement un citoyen du monde. Il quitte la scène à 57 ans. Comme le dit Abdou Latif Coulibaly, il nous quitte trop tôt, à l’âge où l’expérience et l’appel de la concision font la maturité du journaliste.

En tout cas, Cherif quitte trop tôt son dernier dada : le magazine le Quorum, ce nouveau mensuel africain dont « Chérif » était  à la fois le VRP, le directeur, l’âme. Il n’est pas exagéré de dire que ce magazine dont il voulait faire un « must » est quasiment orphelin. Il lui manquera, en tout cas, la plume fluide mais surveillée du talentueux professionnel qui était de l’équipe du quotidien le Soleil au moment où celui-ci comptait parmi les fleurons africains. Le temps des Bara Diouf, Djib Diediou, Hamadoun Touré, Seydou Cissouma et bien d’autres.

Plus récemment, il avait été aussi l’un des animateurs de l’hebdo africain « Les Afriques », sans compter ses longues années d’agencier au sein de la Pana. Seye a longtemps servi à la Cedeao et il fut, dans la première alternance, l’un des conseillers à la communication de Abdoulaye Wade. Si on ne devait retenir de lui qu’une qualité d’homme, ce serait à notre avis, la franchise. Mais il savait valoriser l’amitié et plus que tout être fidèle à ceux qu’il aimait. Dont feu Eliman Fall dont il a aimé même les verrues. Ses enfants ont de qui tenir et sa veuve Ndeye Coumba, gardera le forteresse Seye, nous n’en avons aucun doute.

Adam Thiam

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1 commentaire

  1. Merci M.Thiam pour tout l’intérêt que vous montrez pour le Sénégal. Ce témoignage est trés touchant et montre à quel point vous êtes un grand Africain, votre objectivité et votre sens de l’analyse honorent ce métier qu’est le journalisme. Rares sont les journalistes africains qui mettent la profession au-dessus des passions et surtout du nationalisme. Votre plume reste une référence, et je ne peux que te souhaiter bonne continuation.

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