A 62 ans, il est presque parti à l’âge des prophètes. Jamais trop longtemps et ce, pour éviter la banalisation. Mais suffisamment longtemps et ce, pour avoir le temps de construire la doxa, puis prêcher par l’exemple. A vrai dire, je n’ai pas eu de longue interaction avec Ag Akado : juste quelques débats sur les ondes, le voisinage toujours enrichissant lors de forums, ce sourire amène, cette solide empathie. Ses convictions paraissaient taillées dans le roc, surtout celles qui touchaient au vivre ensemble, au rapport des communautés en particulier au Nord du Mali. Il assumait l’appellation de Bellah et ne cherchait à lui trouver aucune autre. Malgré la connotation ? Oui, parce qu’à celle-ci s’imposait une réalité supérieure : celle que la communauté bellah est une force sociale, une identité distincte, une puissance à part et non un supplétif. Sur le Mali, son territoire, sa souveraineté, Ag Akado, bel homme s’il en est, ne transigeait pas non plus. Pour lui, la diversité n’était pas un passe-droit, mais une obligation, une égale obligation de retenue pour tous. En lui, il a été unanimement salué le pédagogue, l’homme de parole et d’action, le soldat de la justice et le chantre de l’égalité. Et plus que tout, mieux que tout, l’homme tout court, porté sur l’écoute et la générosité, la constance et la probité. L’exigeant Tiebilé Dramé retient de lui, entre autres, « le farouche défenseur de l’unité nationale, opposé aux compromissions, même au prix de l’excès». Il ne peut pas y avoir meilleure oraison. Sois donc en paix, Ag Akado ! Et puisse Allah bénir faire que le fiston tout juste marié, prolonge ton nom ! N’aie pas de doute en tout cas : de nombreux amis et admirateurs aujourd’hui éplorés, te… continueront dans ton combat, au nom de l’impératif de démocratie et d’éthique.
Adam Thiam/Maliweb.net
Paix à son âme.
Paix à son âme. Que le bon Dieu l’accueille dans son Paradis éternel.
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