In Memoriam : Abdallah Haïdara

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Salut «Partenaire» !

C’est un homme affable qui nous a précédés dans la destination qui est celle de tout être humain, un jour. Un jour que nous souhaitons le plus éloigné possible pour nous-mêmes et ceux que nous aimons. Mais hélas, le seul jour sur lequel nous n’avons aucune prise et devant lequel, puissant comme faible, homme comme femme, nous sommes à un égal niveau de désarmement.

 Au grin Dolo à Faladié, comme on l’appelait – l’imparfait déjà comme preuve de notre frêle statut- Abdallah ne venait pas en magistrat émérite ou en leader auréolé du basket national, il ne venait pas, non plus, en aîné. Il venait, comme tous, jouer une partie de belote, prier avec les autres, oublier les soucis de la vie que chacun traîne avec lui. Il avait chaque fois le mot pour faire rire.

 Et il riait, de dépit sans doute, lorsque la tyrannie du tirage au sort m’imposait à lui comme « partenaire », lui qui traversait la ville pour disputer de bonnes parties. Non pas la victoire à tout prix mais jouer comme il se doit. Ce que l’amateur brouillon que je suis n’a jamais su faire. Il avait toujours pensé sans le dire que techniquement j’étais un désastre. Mais il s’esclaffait chaque fois qu’une méchante langue amie disait que je serai mort de faim si je devais vivre de la belote. Ce petit rire moqueur du magistrat disparu manquera à la table de Dolo. A sa famille, à ses proches, et au nom de ce « grin », toutes nos condoléances. Et à Abdallah, nous disons : « c’est trop tôt, chef mais nous savons que tu serais resté ».

Adam Thiam

 

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