IBK : “Soyons à la hauteur de l’héritage de Mandela”

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Capture d’écran d’une vidéo de la chaîne de télévision sud-africaine SABC montrant Nelson Mandela chez lui à Johannesburg, le 29 avril 2013
© SABC/AFP/

C’est avec une profonde émotion, que j’ai appris, en visite à Paris, le décès de celui qui faisait la fierté et la dignité de l’Afrique.  Nelson Mandela s’est éteint le jeudi 5 décembre 2013, à l’âge de 95 ans.  Au moment où un hommage planétaire lui est rendu, je voudrais, en mon nom, et au nom de toute la nation malienne, présenter mes condoléances les plus sincères et les plus attristées aux Peuples d’Afrique du Sud, d’Afrique, et du Monde.

 

 

Car aujourd’hui, c’est l’Humanité toute entière qui pleure son plus grand fils.

Nelson Mandela était un homme qui attachait la plus grande importance aux droits inaliénables à la souveraineté et à la dignité de son Peuple, et de toute l’Afrique.

 

 

Jusqu’à son dernier souffle, il a personnifié le combat pour des valeurs nobles : la Paix, la Tolérance et la Justice.

 

Son combat a permis l’aboutissement d’un rêve, celui d’une Nation Arc en Ciel, réconciliée avec elle-même.

Sa volonté n’a jamais faibli. Il ne s’est jamais découragé, jusqu’au triomphe de cet idéal de vivre ensemble, un idéal que nous devons tous méditer aujourd’hui.

C’est l’héritage que nous laisse Nelson Mandela, homme de bien, et nous avons le devoir d’en être à la hauteur.

 

 

Dors en Paix Madiba ! Le Monde sera à jamais orphelin de toi.

 

Ibrahim Boubacar KEÏTA, Président de la République

 

 

 

Soumaïla Cissé : “Madiba est parti, l’Afrique du Sud pleure, le monde est en deuil ! “

Nelson Mandela c’est le leader charismatique, courageux et visionnaire.

 

 

Soumaila Cissé
Soumaila Cissé

De sa vie, on tire des leçons éternelles : volonté et engagement en faveur de la liberté et de la justice.

 

 

J’ai toujours en mémoire sa visite, en mars 1996,au Mali, visite au cours de laquelle, en tant que Ministre des Finances et du Commerce, j’ai eu l’honneur de lui présenter lors  d’une cérémonie avec les opérateurs économiques maliens conduits par feu Drahamane Hamidou Touré dit DARHAT les potentialités du Mali. J’ai eu la chance et le bonheur de lui exposer ce que j’appelle depuis les “ Six excellences ” du Mali:

 

 

1-    Le coton dont le Mali était le 1er producteur en Afrique

 

2-    L’OR dont le Mali est toujours le 3ème producteur africain

 

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3- L’Office  du Niger le grenier de l’Afrique de l’Ouest

4- L’Elevage : chaque malien a sa vache (formule qui a fait sourire le président Mandela)

5- Le Tourisme :Tombouctou, Djenne, le pays DOGON et la culture millénaire du Mali

6- La sixième  excellence ce sont ces hommes et femmes (les opérateurs économiques maliens) qui au plus fort de la crise ( la dévaluation) ont su trouver les ressorts nécessaires pour sauver le pays.

 

Nelson Mandela est un grand ami du Mali. C’est son initiative personnelle qui a abouti au projet d’appui à la restauration des archives du Centre Ahmed Baba de Tombouctou, patrimoine de l’UNESCO.

 

 

Le monde entier honore avec respect et admiration cet homme exceptionnel de courage, de volonté, d’humilité et de sagesse, figure emblématique de la lutte contre tous les racismes et artisan de la réconciliation nationale. C’est un des plus grands baobabs qui est tombé ce jour.

 

 

Mandela prisonnier célèbre, président émérite, se veut en même temps un homme ordinaire: la célébrité rime avec humilité. Il constitue plus qu’un modèle, c’est une référence pour la jeunesse actuelle et une inspiration universelle  pour les générations futures. Son rapport au pouvoir fait d’engagement, de courage, d’humilité et de respect des institutions est l’exemple à suivre par tous les hommes politiques africains. C’est avec déférence que je m’incline devant la mémoire de cette personnalité hors du commun. Mes condoléances à sa famille et à la nation ” arc-en-ciel “ !

Dors en paix, Madiba !     

 

 

Michel Sidibé : «Cinq choses que j’ai apprises de Nelson Mandela»

Michel Sidibé

Le silence est assourdissant aujourd’hui. Le monde s’est arrêté pour reprendre son souffle et sécher ses larmes. Comment surmonter en effet l’insoutenable perte d’un tel homme? Père fondateur d’une Afrique du Sud démocratique.

 

Chef d’état le plus marquant de l’Afrique moderne. Héros bien-aimé de toute une génération sur la planète entière. Nelson Rolihlahla Mandela représentait tant de choses pour tant de gens – il était l’un de ces rares êtres humains ayant accompli les promesses de son propre mythe- et qui nous engageait tous à faire de même.

 

 

Voici cinq choses que j’ai apprises de Madiba – l’héritage qu’il m’a légué.

  1. Dignité

 

” Etre libre ne signifie pas seulement briser ses chaînes mais vivre en respectant et en améliorant la liberté des autres. “

 

 

Nous entrons tous dans ce monde avec le droit à la dignité. Nous arrivons tous avec la même valeur et un potentiel inimaginable. La vie pourtant nous sculpte, nous place dans des catégories et établit des limites autour de nous. Nelson Mandela nous rappelait que la dignité inhérente à chacun ne peut croître que si nous accueillons la liberté de tous.

 

 

2. Activisme

“On ne peut trouver de passion en jouant petit – en se satisfaisant d’une vie qui est moins que celle qu’on est capable d’atteindre. “ Nous avons la responsabilité d’agir en faveur de ce qui est honnête et juste. Dans notre monde toujours plus connecté, une étincelle suffit à déclencher un mouvement. Mais le vrai courage, comme il nous l’a montré, est de s’engager jusqu’à ce que le changement se produise.

 

 

3. Partenariat

” Si tu veux faire la paix avec ton ennemi, tu dois travailler avec ton ennemi. Alors il devient ton partenaire. “ Si nous voulons un changement durable, nous devons pardonner. Il avait obtenu le Prix Nobel de la Paix et vivait par cette maxime. Cela serait tellement plus simple de toujours travailler avec des gens qui sont d’accord avec nous. A travers son attachement à la diversité, il comprenait instinctivement combien les partenariats peuvent être puissants.

 

4. Racines

” Je suis le produit de l’Afrique et de son éternelle envie de renaissance, qui peut aujourd’hui se réaliser pour que tous ses enfants puissent jouer au soleil. “ Il ne suffit pas de tirer les enseignements de l’Histoire, il faut aussi la partager. Quand j’étais un petit garçon grandissant à Tombouctou, seule la conviction et l’engagement de personnes comme mes parents, mes professeurs ainsi que la capacité visionnaire de dirigeants tels que Madiba me démontraient que je pouvais être tout ce que je voulais être. L’Histoire se répète et c’est maintenant notre tour de montrer à la prochaine génération tous les espoirs et toutes les possibilités à venir.

 

 

5. Optimisme

” Une façon d’être optimiste consiste à garder la tête tournée vers le soleil et les pieds en mouvement vers l’avant. “

Il y a peu de gens qui possèdent un tel optimisme pour le monde. Quand Madiba a tenu dans ses bras un bébé de Soweto né sans VIH d’une maman vivant avec le virus, j’ai su au fond de mon coeur qu’une génération sans sida était possible. Et quand nous atteindrons cet objectif, il s’agira d’une partie de son héritage, toujours vivant.

 

   Michel SIDIBE,

Directeur exécutif de l’ONUSIDA

 

 

 

Hammadoun Touré* : «Mandela, une vie» 

Hamadoun Touré

Par la grandeur du dessein, la force de la détermination, la cohérence du message, la noblesse de l’engagement, la constance du caractère trempé, Nelson Mandela fut unique dans sa traversée de notre époque. Nul autant que lui n’utilisa ce que l’homme avait de mieux en lui-l’amour et le pardon– pour répondre à ce qu’il avait de pire en lui –la haine et la barbarie–.Personne ne contra autant l’injustice et la bêtise par la grandeur des principes.

 

Personne de notre siècle n’eut un destin imprime de tant de beauté et de grandeur. Nul autant que lui ne résista à toutes les tentations dont celle de l’arrogance en étant installé aussi haut dans le cœur et la mémoire de ses contemporains. Personne ne fut juché aussi haut sans être saisi du vertige du prestige et des célébrations. Personne ne sut autant résister au culte de sa propre personnalité. Parce qu’il était humble, il est devenu grand.

 

Tout ce qu’il fit ou lui arriva fut à sa mesure, c’est à dire immense, hors du temps, au-delà du saisissable et du commun. Dépassant la douleur et le mesurable, ayant rendu l’épreuve noble et la souffrance belle, Mandela était devenu une légende établie avant que d’être un homme connu du grand public, une icône insaisissable avant que d’être un visage, un nom relique aux syllabes de feu, tutoyant l’éternité grâce à un courage qu’eussent  célébré les preux chevaliers des temps antiques.

 

 

Tout dans la vie de Mandela a ressemblé à Mandela, jusqu’au moment de clore les yeux pour toujours dans cette noblesse du geste ultime en partant sans vouloir nous déranger, en nous quittant dans la nuit alors que nous feignions d’oublier une agonie à sa dimension. Sophocle qu’il lisait en prison l’aurait choisi parmi ses héros que rien ne touchait ni n’effrayait. Il était un héros africain qu’eussent aimé Corneille Shakespeare et Racine, c’est à dire l’homme tel qu’il devrait être dans sa grandeur et l’homme tel qu’il est, dans ses ambitions et ses défauts inhérents à l’humaine condition.

 

 

Tout fut combat à Madiba. La vie comme le reste. Je l’ai rencontré le 7 mars 1990, à Addis Abeba, en Ethiopie, trois semaines après son retour à la vie libre. Physiquement, une démarche lente bien qu’assurée, une poignée de main de fer, vestiges des travaux forcés et des années de privation de liberté. Intellectuellement une mémoire phénoméale où se bousculaient les noms et certainement les visages de Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba, Hailé Sélassié, Modibo Keita et tant d’autres grands hommes.

 

 

Le 8 mars 1990, devant une salle comble de l’Africa Hall, qui avait pourtant l’habitude d’entrendre battre le pouls du continent mais éblouie jusqu’à la limite permise par l’émotion, il parlait non pas des bagnes de l’Apartheid et des années de braise  comme l’aurait fait tout autre que lui, mais de l’avenir, de la réconciliation, de la vie en arc-en ciel, c’est-à-dire de la coexistence des races, des religions, des fois, des doutes confrontés, des incertitudes mêlées dans une Afrique du Sud normale où chaque être humain jouirait du droit de vote. Tant que chaque sud-africain n’aurait pas acquis ce droit, sa liberté serait illusoire. “ En prison je n’avais pas le droit de vote, libre je n’ai toujours pas le droit de vote “, avait–il dit à l’époque.   Tout contact avec lui est une fréquentation de l’école de la vie, une transformation de la souffrance en force, un compagnonnage permanent avec le courage physique, la force morale, la grandeur d’âme. Il avait besoin de faire de ces  vertus une manière de vivre car son défi était énorme:  ramasser une cause au plus bas niveau pour la hisser aussi haut qu’imaginable.  Un exemple, un modèle, un homme  a fini son parcours.  Nous n’ avons que des lecons à retenir d’un passage qui a défié tout ce qui était humainement possible et envisageable. La noblesse d’âme, la grandeur politique, l’exemplarité du dévouement, la démarche impossible autant qu’unique, la complicité divine avec la longévité du passage sur terre mêlée aux épreuves interminables de ce qui fut humain. Un nom au dessus de tous les échos qui scandent la vie et la dignité. Mandela. Nelson.  Rolihlahla.

 

 

Madiba. Sa vie aura été à son image : un enseignement moral, un traité politique, la magnificence du courage physique. Mandela fut une vie unique et aux facettes multiples qui pourrait inspirer tous ceux qui ont choisi de mettre l’intelligence de leur côté.  Nul homme ne peut se proclamer heureux avant de mourir, disait Sophocle. Nous pouvons clamer que Mandela fut heureux de sa fidélité à lui-même. Son corps va nous manquer, c’est-à-dire cette présence à nulle autre pareille, ce sourire phosphorescent et tout ce que l’on a coutume de nommer charisme. Chaque être de ce monde aura son Mandela. Il nourrira les politologues, les psychologues, les mémorialistes, les stratèges militaires, les hommes d’art et de culture et même les sportifs et les humoristes. Dors heureux Madiba.Tu es devenu immortel.

 

 

Hammadoun TOURE,

Ancien ministre de la Communication.

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4 COMMENTAIRES

  1. N’en faites pas une fixation s’il vous plait. Moussa peut aller partout où il veut. On est tellement mesquins !

  2. Moussa TRAORE n’ira pas aux obsèques de Mandela. Car IBK ne pense qu’à lui seul. Il ne va même pas pensér à Moussa TRAORE. Il faut être intelligent pour faire une telle analyse.

  3. IBK : « Soyons à la hauteur de l’héritage de Mandela »

    ibk se fout des maliens, toi et des amis politicards, vous avez mis le pays dans le trou et tu veux nous donner des lecons maintenant…
    LAMENTABLE!!!

  4. Moussa Traore’ doit au nom de l’etat Malien assister aux obseques de Nelson Mandela.
    Moussa Traore a vivement plaide’ pour la liberation de Mandela sans cesse comme Abdou Diouf qui nous avait un jour retenu sous le soleil de Dakar avec un discours de 7 pages en 1984-85.
    Accordez cela a Moussa afin qu’au moins le privilege que l’Afrique du sud avait accorde’ au Mali en reconnaissance de nos efforts pour l’abolition de l’apartaid, ne tourne pas en rouge…

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