Hommage à Bako Dagnon : Vivante parmi les vivants et vivante parmi les morts !

11
Mort de Bako Dagnon, chanteuse et mémoire de la culture malienne
Bako Dagnon, figure de la culture malienne, s’est éteinte ce mardi 7 juillet 2015.
P. Vallée

En toi la vie a précédé la mort voilà pourquoi tu ne pourras plus disparaitre totalement des cœurs et des esprits des hommes et des femmes qui t’ont connue au triple plan comme maman ou grand-mère, comme griotte ou femme de culture et comme patriote.

En toi la vie a précédé la mort voilà pourquoi tu es devenue mère et grand-mère dans une  nation qui ne pourra jamais t’oublier car tu as définitivement gagné la guerre contre la mort biologique.

En toi la vie a précédé la mort voilà pourquoi, griotte par héritage, tu es devenue une grande  femme de culture aux qualités humaines de modestie, d’humilité, de fidélité et de sociabilité sans pareil.

Mandinka de naissance, de vie, d’inspiration, de physique, de beauté et de voix, maman BAKO, qui, mieux que toi, a intégré la mort dans son schéma de vie? Qui, mieux que toi, a vite été habité par la certitude de l’humaine condition : la finitude?

Chantant Simbo, Soundjata KEITA, tu nous rappelais sans cesse que les braves hommes sont au cimetière et que tout existant est invité infailliblement à gouter à la sauce de l’inexistence. Ton rappel de la finitude humaine fait partie désormais des nombreux et précieux souvenirs que nous gardons  du gigantesque et  valeureux  patrimoine folklorique manding  que tu nous as légués maman  Bako DAGNON.

En toi la vie a précédé la mort voilà pourquoi tu as mené une vie pleine et nourrie essentiellement d’engagement patriotique sans réserve pour ta Kita natale. Présente à tous les événements socio-politiques, artistiques et culturels de Kita, maman Bako, tu as su donner un sens hautement humain à ton existence par ton engagement patriotique exemplaire pour le rayonnement économique et culturel de ta ville natale et par extrapolation de ton pays le Mali. Tel un baobab bien ancré dans le sol et les branches ouvertes à l’univers, maman Bako, de même fortement enracinée dans ta  culture, tu as ouvert au monde entier les portes invisibles du folklore manding à travers  ton titre fétiche Tita-Ti dans les années quatre vingt.

Que sais-je encore et que dois-je dire de plus de maman Bako qui, du haut de ses soixante huit ans et au point d’inflexion de son art et de son engagement patriotique, dégusta la sauce de la finitude?

Que maman Bako, tu n’as ni été surprise, ni été brutalisée par la mort car tu t’y étais déjà préparée. Grâce à ta grande et quotidienne préparation tu as affronté la mort  la tête haute pour ainsi devenir, à jamais, immortelle au triple plan biologique, artistique et culturel. Maman Bako, tu  as conçu et réalisé ta propre sépulture dans le Panthéon immatériel de la nation malienne c’est-à-dire dans la conscience collective des Maliens.

Sortie victorieuse de ta rencontre avec la mort, ta famille, la nation malienne et l’humanité tout entière te chantent  le Janjo pour ta bravoure et  elles continueront surtout à écouter  ta  belle et mandingue voix qui  chante  l’usine d’arachide de Kita, Simbo, Tita-Ti car tu es et restera désormais vivante parmi les vivants et vivante parmi les morts.

Dors en paix et adieu maman Bako…….. !

M. Seydou CISSE, Prof. Assistant de Philosophie à l’ENSUP / FSHSE

Contacts :

Cell : 00223-79131986

Mail : cseydou44@yahoo.fr

Commentaires via Facebook :

11 COMMENTAIRES

  1. “Ce que c’est que la mort”
    Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez.
    On voit ce que je vois et ce que vous voyez ;
    On est l’homme mauvais que je suis, que vous êtes ;
    On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;
    On tâche d’oublier le bas, la fin, l’écueil,
    La sombre égalité du mal et du cercueil ;
    Quoique le plus petit vaille le plus prospère ;
    Car tous les hommes sont les fils du même père ;
    Ils sont la même larme et sortent du même oeil.
    On vit, usant ses jours à se remplir d’orgueil ;
    On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,
    On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe.
    Où suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu
    Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu,
    Impur, hideux, noué des mille noeuds funèbres
    De ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ;
    Et soudain on entend quelqu’un dans l’infini
    Qui chante, et par quelqu’un on sent qu’on est béni,
    Sans voir la main d’où tombe à notre âme méchante
    L’amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante.
    On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent
    Fondre et vivre ; et, d’extase et d’azur s’emplissant,
    Tout notre être frémit de la défaite étrange
    Du monstre qui devient dans la lumière un ange.

    😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 DORS EN PAIX !!!!!!!!!!!

  2. Hummm yako!!! le Mali a perdu une diva. rien que des larmes au yeux je présente mes sincères condoléances. qu’ALLAH le miséricordieux l’efface ses péchés.

  3. mes condeleances les plus attristées,puisse allah le tout puissant l’accode son pardon,et la guide vers lz sacre eternel en compagnie du sceau du prophete paix et salut sur lui amen

  4. En toi la vie a précédé la mort voilà pourquoi tu ne pourras plus disparaître totalement des cœurs et des esprits des hommes et des femmes qui t’ont connue au triple plan comme maman ou grand-mère, comme griotte ou femme de culture et comme patriote.

  5. Que maman Bako, tu n’as ni été surprise, ni été brutalisée par la mort car tu t’y étais déjà préparée. Grâce à ta grande et quotidienne préparation tu as affronté la mort la tête haute pour ainsi devenir, à jamais, immortelle au triple plan biologique, artistique et culturel. Maman Bako, tu as conçu et réalisé ta propre sépulture dans le Panthéon immatériel de la nation malienne c’est-à-dire dans la conscience collective des Maliens. 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥

  6. Puisse Allah dans Sa Grande Miséricorde en ce saint mois de Ramadan, Lui accorde Son Pardon. Dors en paix Bako, tu es arrivée au terme de ton voyage, tu n’as fait que nous devancé. Nul ne peut se dérober à la mort, tu as accompli ta mission terrestre, but de ton voyage entre le berceau et le tombeau. Tu as ravivé le flambeau de la culture Mandinka, j’ose espérer qu’il sera entretenu pour assurer la relève. RIP Bako!

  7. On pense très fort à toi, à ta famille est à tes proches. Ta musique continuera de nous bercer. Salut l’artiste

  8. HOMMAGE A BAKO
    Elle ne s’attendait certainement pas à recevoir autant d’honneurs
    A l’heure du grand départ, ni autant de monde d’ailleurs.
    Elle qui aura vécu dans la plus grande simplicité
    Et la plus grande authenticité.
    Oui, naturelle, Bako Dagnon l’aura été toute sa vie durant.
    Elle qui n’a jamais cédé aux sirènes de l’excentricité et du m’as-tu vu.
    Authentique, la dame imposante qu’elle était l’aura été.
    Elle n’a jamais été prise dans la spirale de la médisance
    Ni de l’injustice, préférant vivre sa vie loin des salons feutrés.
    Bako Dagnon aura incarné la vraie griotte,
    Cette espèce en voie de disparition.
    Elle n’a jamais voulu pervertir son art
    Pour s’abaisser à ce qui ressemble à une mendicité déguisée.
    Bako Dagnon aura surtout été fidèle et loyale dans vie.
    Fidélité à ses convictions,
    Loyauté à l’endroit de ses « djatiguis »*.
    Sa voix puissante de ténor agissait comme une féerie.
    Les paroles de ses chants étaient une source intarissable de savoir.
    C’est l’un des derniers Baobabs de la pure tradition Malienne
    Qui vient de tirer sa révérence.
    Je m’incline devant sa mémoire.
    Et si j’ai une prière à formuler, c’est que son exemple
    Puisse inspirer une jeune génération en manque de repères
    Et une société en panne de valeurs morales. 😥 😥 😥 😥 😥

Comments are closed.