Une semaine après son décès, l’ancien joueur du Stade malien de Bamako et ancien cadre des Chemins de fer, Mamadou Kéita dit L’Assurance, a été inhumé le vendredi 23 avril dernier au cimetière d’Hamdallaye. Au cours de la cérémonie funèbre, plusieurs hommages ont été rendus à l’homme par les responsables de son club de cœur (Stade malien de Bamako), les membres de sa famille et ses amis.
La cérémonie funèbre s’est déroulée sur terrain de basketball de Darsalam, en présence d’Abdoulaye Idrissa Maïga, ancien Premier ministre du Mali ; Dioncounda Samanbaly, président d’honneur du Stade malien de Bamako ; Abba Niaré (maire de la Commune II) ; Mme Djiré Mariam Diallo (maire de la commune III) ; Ousmane Diakité dit Maraka (président du Comité central des supporters du Stade malien de Bamako) ; Djénéba Kéita (fille du défunt, adjointe au maire de Montreuil et de la Métropole du Grand Paris), ainsi que plusieurs membres de la famille de l’illustre disparu.
Mamadou Kéita dit L’Assurance est né 1942 à Bamako, de Feu Fakourou Kéita et Feue Djénéba Traoré. Il fit ses études primaires et secondaires à Darsalam, puis ses études supérieures et stages de perfectionnement en France. Nanti de ses diplômes, il fut embauché par la Régie des Chemins de fer Dakar-Niger où autant ses compétences techniques et professionnelles que ses qualités humaines personnelles lui ont permis de gravir rapidement les échelons pour devenir chef de district Voies et Bâtiments. Au cours de sa longue carrière, il a successivement exercé cette fonction dans plusieurs localités : Bamako, Kita, Kayes et Mahina.
Très engagé dans le sport et doué dans le football, il a intégré dans les années 1960 l’équipe du Stade malien de Bamako au sein de laquelle il s’est forgé une réputation de bon défenseur (stoppeur) au point que ses coéquipiers se sentaient rassurés dès qu’il était aligné pour un match. Cela lui a valu, à juste titre, le surnom “Assurance”, qu’il porte toute sa vie.
Dans son oraison funèbre, le frère du défunt, qui représentait la famille, a indiqué qu’en dépit de son succès au Stade malien de Bamako, Mamadou Kéita est toujours resté humble, sociable, serviable et toujours disponible pour les autres. “Assurance a toujours bénéficié de la confiance, du conseil et de l’estime de ses concitoyens. Cette qualité lui a permis d’être élu conseiller municipal au sein de la Mairie de la Commune III du district de Bamako, fonction qu’il a assumée à hauteur de souhait tout au long de son mandat. Doté d’un sens très élevé de la famille, il a su être un rassembleur, un unificateur à égale distance de tous ses parents. Homme de compromis et de consensus, il s’est toujours maintenu au-dessus des petits conflits entre les uns et les autres pour apaiser les cœurs et les esprits”, a-t-il précisé, avant d’ajouter qu’il a toujours eu à cœur d’assurer un niveau de vie stable et décent pour son épouse et ses enfants, tout en apportant son soutien moral et matériel à tous ceux, et ils furent nombreux, qui l’ont sollicité pour un appui.
Pour sa part, le président d’honneur du Stade malien de Bamako a rendu un vibrant hommage au défunt, notamment pour tout ce qu’il a fait pour le Club. “Il y a beaucoup de gens qui ne connaissent pas d’où vient le surnom L’Assurance du défunt Mamadou Kéïta. Lorsque l’équipe des Chemins de fer est partie à Kita pour une rencontre avec une équipe locale, Mamadou Kéita jouait à la défense. Lors de la rencontre, il a empêché les attaquants de l’équipe adverse de marquer. Il était tellement rassurant que les supporters de l’équipe adverse l’ont qualifié de L’assurance.
Après son arrivée au Stade Malien de Bamako, il a continué à bien jouer dans la défense et depuis lors tout le monde l’appelait L’Assurance. Après sa carrière, il a continué d’assister le club avec le plus grand respect”, a-t-il indiqué, avant de prier pour le repos éternel de son âme.
Mahamadou TRAORE
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L’oraison funèbre d’Imma Vignon, petite fille du défunt
«Tu nous as quittés, mais tu as laissé derrière toi une grande famille, soudée, aimante et plus forte que jamais»
Mamadou Kéïta, Papy.
Tu étais un homme vaillant, sage, toujours plein d’entrain et d’énergie. Tu nous as appris à ne jamais baisser les bras, à toujours viser plus haut et à surmonter les épreuves de la vie avec patience et rigueur. Tu étais notre étoile, notre conseiller, celui sur qui on pouvait toujours compter qu’importent les barrières qui se présentaient face à nous.
Le souvenir que j’ai de toi aujourd’hui Papy, c’est le souvenir d’un homme pieu et altruiste, toujours le sourire aux lèvres. Je me souviens de chaque fête, chaque anniversaire, quand tu arrivais on savait que la fête allait vraiment commencer. Tu me prenais la main et me faisait danser toute la nuit. Avec toi, j’avais l’impression d’être une princesse et tu as toujours tout fait pour que je n’en doute jamais. Alors aujourd’hui, c’est comme une princesse que je m’habille, pour toi, pour te montrer que je n’ai pas oublié et qu’à jamais tu resteras mon roi. Des souvenirs tu nous en as laissé pleins, et ils resteront à jamais dans nos cœurs et nos esprits.
Je ne pourrais pas parler de toi sans mentionner le grand footballeur que tu as été, L’Assurance, celui qui ne laissait jamais la balle passer. Aussi doué avec le ballon qu’avec les mots, tu impressionnais autant sur le terrain que dans la vie de tous les jours. Cette énergie et fugacité, elle reste et restera à jamais en chacun de nous.
J’ai récemment lu un poème de Birago Diop qui m’a fait grandement penser à ton départ et dont j’aimerais partager quelques vers avec vous aujourd’hui :
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans l’Arbre qui frémit,
Ils sont dans le Bois qui gémit,
Ils sont dans l’Eau qui coule,
Ils sont dans l’Eau qui dort,
Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule :
Les Morts ne sont pas morts.
Papy, tu n’es pas parti. Tu continues à vivre en chacun de nous, dans nos actes et pensées. Tu vis dans le regard de mes oncles, les rires de ma mère, les larmes de mes tantes et les mots de ma grand-mère. Tu vis dans la force de mes frères, la fougue de mes cousins et dans l’esprit de tous ceux face à moi aujourd’hui. Tu es les étoiles dans le ciel, tu es la pluie des chaudes journées, la nature florissante et le chant des oiseaux. Tu continues d’exister dans chaque création de Dieu et pour moi cela vaut tout l’or du monde.
Tu nous as quittés, mais tu as laissé derrière toi une grande famille, soudée, aimante et plus forte que jamais. De là où tu es, tu nous observes et protèges, un ballon à la main, tes cigarettes de l’autre. Et c’est à nous maintenant de faire vivre ton héritage et ta mémoire. On te rendra fier Papy, sois en rassuré.
Tu me manqueras énormément, mais ce n’est qu’un au revoir. Qu’Allah t’accorde miséricorde et t’ouvres ses portes. Repose en paix, dans mon cœur celui qui restera à jamais mon Prince de Mandé. Je t’aime !»