Fodé Mamoudou DIAWARA, chef de quartier de Ouolofobougou-Bolibana : Diawaraba Tara Da !

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Mardi 06 avril 2017, cette date restera longtemps dans la mémoire de la famille Diawara, celle du quartier de Ouolofobougou-Bolibana et de celles de tous ceux qui ont connu, pratiqué ou entendu parler du ‘’Dougoutigui’’ de Bolibana, El Hadj Fodé Mamoudou Diawara. C’est en ce jour, plus précisément lorsque le soleil était au zénith que ce ‘’Diawaraba’’ a tiré sa révérence. Mon Dieu, mon oncle, tout seul a décidé de quitter cette terre…il a fini de souffrir…C’est nous qui souffrons…

Je n’ai jamais failli au rituel…Celui de passer chaque matin à 6heures 30 mn, dire bonjour à mon oncle,  débattre avec lui les infos à la une de ses journaux préférés : l’Indépendant, le Challenger et le Sursaut. Sauf ce mardi, car le hasard des choses m’a fait sortir du continent pour un déplacement en Europe de plusieurs jours.

Quand une personne proche part, il est naturel de désirer lui rendre hommage d’une manière personnelle, mais lorsqu’il s’agit d’un parent qui avait de l’affection pour toi, qui te soutenais dans tout ce que tu faisais, il devient plus émouvant, un exercice bien difficile. Mais loin du pays et dans le journal (Le Sursaut) qu’il a béni nuit et jour, j’ai décidé de consacrer ces quelques lignes à mon défunt oncle, Elhadj Fodé Mamoudou Diawara. Qui a joué pleinement et sans faille son rôle de père à l’égard d’un orphelin de père que j’ai été depuis à bas âge. Il a été là à mes cotés, à chaque fois que j’ai exprimé le désir d’avoir un père pour être honoré : ma soutenance de fin d’études, mon mariage, le baptême de mes enfants, dans mes activités politiques… Bref, ‘’Tonton Fodé’’ fut un bon père. Qui avait le sens de la famille et la notion de la sociabilité.

C’est lui qui a décidé de laisser sa villa luxueuse pour venir en grande famille dans la maison en banco de son père afin d’assumer l’héritage laissé par ses parents dans la grande famille. El Hadj Fodé Mohamoud fut un chef de famille exemplaire, c’est pourquoi les sages du quartier ont vu en lui celui qui peut valablement remplacer son grand frère comme chef de quartier. Sa maîtrise de la gestion politique des affaires a fait de lui un chef de quartier modèle. Sociable, bâtisseur et très religieusement imbu, il a réussi aussi bien que mal à inculquer ses marques au vieux quartier de Bolibana. Il répondait toujours présent en premier à toutes les cérémonies de funérailles, de baptême ou de mariage. D’ailleurs, c’est grâce à son implication auprès des autorités municipales que le quartier a bénéficié de nombreux ouvrages, dont la route des corbillards qui permet aux quartiers environnants de rallier le cimetière de Hamdallaye à partir d’une rue goudronnée de l’avenue Kassé Kéita à l’avenue Cheick Zayed. Il était ce chef de quartier qui se déplaçait lui-même pour empêcher la tenue d’une soirée ‘’Balani Show’’ dans son quartier. Car il a toujours songé à l’éducation et à la discipline dans son quartier, malgré des actions de défiance et souvent d’adversités à son égard. Mais il est resté toujours égal à lui-même.

Dans sa famille, il a entretenu la mosquée de ses parents, célébré le centenaire du décès de son grand père, prôné l’union entre tous ses enfants, cultivé l’entraide, la solidarité et le vivre ensemble… Il a réussi ce que peu de chefs de famille pourront de nos jours, surtout lorsqu’il s’agit d’une famille grande de la descendance de Onze (11) femmes, toutes mères…

Tonton Fodé, je viens par ces quelques lignes, te dire adieu.

Diawaraba, rejoins avec fierté tous ceux qui nous ont déjà quittés

Tu es parti, tes conseils, ta manière de gérer seront des valeurs que nous pérenniserons dans la famille. Mais saches que nos yeux te chercheront dans les cieux, car pour toujours tu seras dans nos cœurs

Et je dois te dire au revoir ;

‘’Sourakamousso Den’’ te dis au revoir ;

Je garderais toujours, chaque semaine ton exemplaire du ‘’ Le Sursaut’’.

Par ton fils Moustapha Diawara

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