Disparition : Adieu, Bachaka

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Isaack Balla Diarra, Bachaka, pour les intimes, IBD pour les confrères, s”est en allé, presque sur la pointe des pieds comme s”il n”avait voulu importuner ni sa famille, ni ses amis, ni ses collègues.
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rnCette manière de tirer sa révérence n”est pas une fuite, mais l”acceptation par Isaack de ce qui est inéluctable : l”individu essuie l”outrage du temps avant d”en subir la loi finale.
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rnQu”il soit celui de la bénédiction ou celui de affliction, arrive cet instant qui arrête l”incertaine marche de l”existence.
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rnBachaka n”a jamais craint cette fin pourtant tant redoutée. Il était convaincu que l”existence ne peut être pensée sans la mort, cette rupture inévitable toujours ressentie comme prématurée. Il ne cessait lui-même de le rappeler chaque fois que nous nous rencontrions dans les couloirs du journal : "La santé n”est qu”un nom, la vie est un songe, la gloire une apparence, Dieu la destination finale".
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rnCourageux face à la mort Bachaka l”est resté jusqu”au bout. Car il se savait malade depuis un certain temps. Mais ignorait certainement que la fin le surprendrait, ce 15 novembre 2007, alors qu”il chérissait encore au plus profond de lui-même la vie.
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rnTous ceux qui l”ont côtoyé retiendront de lui l”image d”un homme affable et disponible, d”un professionnel talentueux. Les propos tenus lors de ses obsèques vendredi dernier au domicile de son père au Badialan II n’étaient qu’éloges pour celui qui, d’un avis unanime, est resté un homme humble dans la vie, et un malade courageux devant la mort.
rnNé le 10 octobre 1952 à Bamako, Isaack Balla Diarra y fait ses études primaires et secondaires avant d”entrer au Centre d”études des sciences et techniques de l”information de l”Université de Dakar en 1975 (CESTI). Après avoir décroché une licence en journalisme trois ans plus tard, il revint au pays où il est recruté par la Fonction publique et déployé à l”Agence malienne de presse et de publicité en qualité de journaliste-réalisateur au journal L”Essor.
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rnCe fut une occasion pour le jeune reporter Isaack Balla Diarra de parcourir le Mali et le monde et tâter du doigt les dures réalités de la vie qui vont tremper son tempérament et son caractère. Après un passage à l”Assemblée nationale comme reporter attitré de son journal à l”hémicycle au début de la troisième République, il se retrouve au Conseil supérieur de la communication en octobre 2002 pour assumer les fonctions de conseiller à la communication dans cette institution. Mais en juin 2003 il décide de retourner à L”Essor pour renouer avec ses premières amours. La maison s”était entre-temps rajeunie, mais Isaack n”a jamais voulu rompre avec son point de chute.
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rnIl laisse derrière lui une veuve et dix orphelins inconsolables. Outre le Premier ministre Modibo Sidibé, les anciens chefs de gouvernement Modibo Kéita et Ousmane Issoufi Maïga ainsi que de nombreux collègues et confrères ont assisté à ses funérailles.
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rnDors en paix, Bachaka.
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rnB.COULIBALY
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