12 novembre 2015-12 novembre 2017. Deux ans déjà. Il m’est encore difficile de croire que, par ce Saint vendredi 13, nous vous avons dit « au revoir » dans une déferlante vague d’hommage et de reconnaissance.
Votre soudain voyage sans retour a été ressenti par tous, votre foyer, votre profession, votre nation, comme une terrible injustice sans nom ; pour vos enfants et votre épouse, un vide qui fait perdre à la vie tout son sens.
D’où vous êtes, vous connaissant, dans votre flegmatique sagesse, vous me diriez certainement : « Sambi, tout à une fin, la mort est un destin commun… »
Oui, c’est vrai Chef ! Mais, votre souvenir, celui de votre départ, qui a fait une unanime communion vertueuse au sein de la profession et de la nation mais aussi de chaudes et sincères émotions, lui, est et demeurera éternel, immortel.
Oui Chef, se souvenir, c’est souvent souffrir ; parce que le temps qui adoucit la peine n’efface pas le souvenir. Le souvenir est le parfum de l’âme, c’est la présence invisible. Rien n’est plus vivant qu’un souvenir.
Plaise à vous, toute déférence due à notre insoupçonnable complicité et à notre fraternité à toutes épreuves, que je me souvienne ! Que je me souvienne avec forte émotion, que je prête la plume d’illustres devanciers pour allumer un cierge, non, le flambeau du souvenir pour éclairer la date du 12 novembre désormais funeste.
Il a raison Jean Cocteau de dire que « le vrai tombeau des morts, c’est le coeur des vivants ». Après tout, la seule chose que le voyage sans retour nous enseigne, n’est-ce pas l’urgence d’aimer ?
Parce que ce qui compte, après tout, ce ne sont pas les postures, les honneurs et les préséances, en un mot comme le dirait Blaise Pascal les « grandeurs d’établissement ». Ce qui compte, c’est l’humain au sens noble du terme, c’est la vérité partagée. Dans le cas de Chouaïdou Traoré, c’est celle d’un homme, ce qui faisait son exception, qui fait l’unanimité de ses confrères encore éplorés.
Voilà deux ans que la grande faucheuse a enlevé à notre affection commune celui qui fut un mari aimant et attentionné et un père formidable et attachant ; un neveu respectueux et un cousin dévoué ; un frère sincère et loyal et un confrère sérieux et très professionnel ; ou simplement un ami toujours jovial, loyal, mais surtout et avant tout, un homme d’une grande sagesse, d’une courtoisie et d’une générosité à toute épreuve.
C’est pourquoi, le devoir m’impose de toujours témoigner que Chouaïdou Traoré a été un grand journaliste et un patriote avec des convictions sociales et politiques mesurées et assumées, un esprit brillant doué de qualités et d’un sens des responsabilités exceptionnels.
Deux ans sa mort, j’ai envie de crier et d’écrire, comme Daniel-Rops, « Mort, où est ta victoire ? »
Oui, Mort, où est ta victoire, quand Chouaïdou a eu une vie aussi pleine et aussi intense, sans jamais baisser les bras et sans jamais renoncer ?
Mort, où est ta victoire, quand Chouaïdou a toujours été aux avant-gardes de l’histoire démocratique de son pays, sans jamais manqué à son devoir de journaliste et de patriote ?
Mort, où est ta victoire, quand Chouaïdou a su cultiver et inculquer les normes, vertus et principes professionnels jusqu’à l’extrême limite de leur cohérence, sans jamais déroger à honneur et à la confraternité ?
Mort, où est ta victoire, quand Chouaïdou s’est toujours battu pour son pays et pour sa profession, sans jamais fait preuve de nombrilisme, égoïsme et d’arrogance ?
Mort, où est ta victoire, quand Chouaïdou est toujours su rester fidèle à soi-même et généreux envers les autres
Mort, où est ta victoire, quand après avoir vécu toutes les phases et péripéhies du mali démocratique, en bon Sénoufo, Mon Chef a su rester humble, mesuré et discret ?
Mort, où est ta victoire, quand l’expérience personnelle, professionnelle et humaine de Chouaïdou s’est toujours affranchi des époques, des circonstances et des passions et a toujours servi de guide à beaucoup de journalistes qui ont brandi le flambeau ?
Mort, où est ta victoire, quand après avoir si souvent évoqué la sagesse, la résignation et le mystère devant l’inéluctabilité de la mort, il a fait résolument le choix de l’Espérance en cette profession et en cette nation de fidélité et reconnaissance ?
Chouaïdou, mon ami, mon Chef, toi qui a tant prôné l’Espérance, il me revient maintenant ce vieux chant scout que tu as dû chanter dans ta vie antérieure : « Ce n’est qu’un au revoir, mon frère ! Ce n’est qu’un au revoir ! Oui, nous nous reverrons Chef ! Oui, nous nous reverrons » !
Oui, Chef ! Oui, nous nous reverrons Inch’Allah, avec tous les autres confrères de cette belle période où il faisait respectable d’être journaliste au Mali, en commençant par les plus humbles, dans un monde sans injures, ni conjectures ; dans un monde sans haine et sans atteinte confraternelle ; dans un monde sans abandon de l’éthique et de la déontologie ; dans un monde sans tromperie, ni abaissement ; dans un monde de pardon, d’amour et de vérité !
Adieu, Chef et surtout merci ! Merci encore d’avoir su guider mes premiers pas et de m’avoir gratifié de ta bonté et de sagesse face aux épreuves quotidiennes de la vie.
Just, I remember again
Par Sambi Touré
Journaliste
Devoir de mémoire Mohammed Ouattara, neveu du Défunt
Les journalistes qui ont fait les premiers pas du Journal “Nouvel Horizon” crée en 1992 par Feu Chouaïdou Traoré (au centre de la photo, paix à son âme). De gauche à droite: Ibrahima Fomba, ancien Secrétaire Général du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, actuellement Professeur de Droit; Oumar Kouressy, présentement au Groupe Pivot Santé Population; Béchir Diop, actuellement Administrateur de sociétés et Président de la Commission Marketing et Sponsoring du Stade Malien de Bamako; Maïmouna Dembélé, (Secrétaire) travaille présentement à la Direction Générale des Impôts; Mamadou Dabo, fondateur du journal Le Zénith Balé et Professeur à TechnoLAB-ISTA et votre serviteur Mohamed Sacko. Photo prise le 23 février 1993 par le photographe du journal Nouvel Horizon,
AUBE D’Afrique vient d’atteindre son 49ème numéro» Œuvre que vous tenez entre les mains. Il s’en est allé pour toujours. Œuvre que Madame Traoré Henriette Samakè a su poursuivre jusque là pour honorer la mémoire de son cher époux défunt.
Ils sont nombreux aujourd’hui à pleurer ce cher doyen trop tôt disparu. Que Dieu le re- çoive au panthéon des illustres fils de l’Afrique, que les hommes de médias lui élèvent un musée où les jeunes plumes viennent puiser un exemple, un idéal. A ses en- fants, à sa compagne, à sa famille et à tous ses parents éprouvés, nous adressons notre affection.
Chouaidou Traoré, mort à la tâche
Le 12 novembre 2015, Chouaidou Traoré s’en est allé, définitivement, laissant orpheline une Presse qu’il a tant contribué à améliorer. Né le 9 MAI 1967 à Sikasso, Chouaidou Traoré a été le premier Rédacteur en Chef du journal Aurore. Il a même été directeur de publication quelques mois. Passionné d’écrire avec une envie sans cesse grandissante d’informer et de s’informer ; d’éduquer et de sensibiliser, il créa son propre journal le 18 février 1992 dénommé « Nouvel Horizon ». Peu de temps après en 1996, il créa « Soir de Bamako », confié à Mamadou Dabo, journaliste de son état, premier directeur de ce journal, fondateur du journal bihebdomadaire Le « Zénith Ballé », avec toujours le même objectif : contribuer à l’encrage de la démocratie par une presse pluraliste, libre et responsable de ses actes.
Membre de l’Association des éditeurs de la presse privée, Chouaidou Traoré est à compter parmi les précurseurs du pay- sage médiatique au Mali. Homme gentil et très servia- ble, il s’était taillé une répu- tation de manager moderne
et de meneur d’hommes. Son crédo : le travail bien fait. Ses deux journaux : « Nouvel Horizon » et « Soir de Ba- mako », sont de véritables entreprises dans lesquelles beaucoup de jeunes se sont formés au métier de journa- liste. C’était ça aussi, la vi- sion de Chouaidou : aider les jeunes à mieux se former, sa- chant qu’un journaliste mal
formé, est dangereux pour la société. Ils sont nombreux aujourd’hui, ceux qui pour- raient témoigner de leur pas- sage dans une des entreprises de presse de Chouaidou Traoré. Ils sont également nombreux, ceux qui pourraient témoigner que leur passage chez « Chouai-
dou », a permis d’être ce qu’ils sont aujourd’hui : soit Directeur dans un organe de presse, soit responsable de communication dans une structure, soit même magis- trat….
Chouaidou était devenu une référence dans un paysage médiatique malien que tout
HOMMAGE D’UNE ÉPOUSE A SON DÉFUNT ÉPOUX CHOUAIDOU TRAORE , au-dessus de la mêlée !
Homme de principe courageux, Franc et humble, faillible surement, mais repentant des qu’il savait qu’il s’était trompé, il n’hésitait pas de faire le premier pas pour se racheter à la moindre occasion.
Rude travailleur, authentique dans la déontologie de sa profession qu’il a choisi a l’âge de 16 ans, il est reste lui même tout en cultivant le sens de l’honneur et de l’Amour du prochain a travers celui de la patrie. Son travail était le fruit d’une sagesse réfléchie et mûre.
CHOUAIDOU fut un homme qui a vécu au dessus de la mêlée ayant vécu loin du
sordide et de l’indigne, car il fut un homme qui ne s’est pas cherché, mais qui s’est trouvé et a vécu en harmonie avec lui même au delà d’un rêve inachevé.
Demain dès l’Aube, ta mé- moire se pointera l’horizon avec Aube d’Afrique,
Oui ” Demain dès l’aube,
À l’heure où Blanchit la campagne,
Je partirai, vois tu, Je sais que tu m’attends
J’irai par les rues de Bamako,
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps,
Vois tu? Je sais que tu m’entends,
Je déposerai une gerbe sur ta tombe
Bien que je ne me suis jamais imaginée entrain de réciter un jour ces vers lugubres pour toi,
C’est déjà l’an 2 que tu es pari
Mais vois-tu ,
Je sais que tu m’attends Où es tu passé?
Juste de l’autre côté
Et pourtant je suis avec toi tous les jours
Je suis le rêve qui m’approche te toi
Je suis dans l’encre qui coule sous tes doigts
Mais Ton souvenir restera en
Moi dans ma vie de tous les Une fois encore je te donne L’assurance que
Demain dès l’Aube
Cette Lueur d’Espoir
Nee, il ya 1 an
Éblouira dans le Ciel
Pour moi et aussi pour Celui qui portera le flambeau
Pour nous perpétuer à jamais