Le système de santé publique malienne est en deuil. Il vient en effet de perdre l’un de ses plus dévoués et expérimentés serviteurs : Docteur Sodiougou Témé. Le Directeur régional de la Santé de Sikasso a été arraché à notre affection ce lundi 12 mars 2012. Ce praticien compétent mais humble a été surpris pas la mort entre Bougouni et Sikasso au retour d’une mission à Bamako. Il a perdu la vie dans un accident de circulation à 54 ans. Un décès qui a profondément affligé les populations du Folona (cercle de Kadiolo) où Docteur Témé a servi pendant de longues années.
A Kadiolo (480 au sud de Bamako) la triste nouvelle est tombée comme un couperet en début d’après-midi de ce lundi 12 mars 2012 ! Elle a plongé la localité dans la stupeur, puis dans un semblant de coma avant de s’entendre comme une trainée de poussière soulevée par l’harmattan. Reprenant conscience de l’immensité de la perte du « Docteur Témé », comme on l’y appelait si affectueusement, la localité reprit conscience et commença à faire face à la triste réalité. On s’organisa pour les obsèques. Du Centre de santé de référence (Csref) à l’administration en passant par les élus et les particuliers, personne ne voulait rater les obsèques de celui qui leur a montré la médicine sous son vrai visage humain.
Avec Anatole Tounkara et Adama Berthé, Dr Sodiougou Témé figure parmi les médecin-chefs qui ont fait la fierté de la médecine au Folona (Kadiolo). L’immense foule (des délégations sont spontanément venues de toutes les localités ou le médecin a servi) qui l’a accompagné ce mardi matin (13 mars 2012) à sa dernière demeure au cimetière de Sotuba n’était pas là par hasard ! Cette présence massive témoigne de ses bienfaits sur cette terre ! Si les individus peuvent oublier par ingratitude, la mémoire collective failli rarement. Les populations de Kadiolo le regretteront toujours parce qu’il a été un médecin-chef compétent, honnête, disponible, humble, généreux… !
« Poudiougou était la bonté personnifiée. Humble, courtois, patient et très poli, sa présence seulement soulageait les malades. Il avait toujours les mots justes pour rassurer ses patients », témoigne Mme Nana Kéita qui a été sa patiente pendant de longues années. Pour cet élu de la région, « le Mali vient de perdre un cadre modèle de par sa disponibilité, son intégrité, son engagement, son efficacité et son professionnalisme. Il a servi la région de Sikasso pendant plus de la moitié de sa carrière en tant que Médecin-chef à Kadiolo et plus récemment comme Directeur régional de la Santé à Sikasso ».
Le regretté disparu était tant aimé à Kadiolo que les populations locales, à travers leurs élus, ont exercé la pression politique pour éviter sa mutation à plusieurs reprises. Une mutation qui a plongé la localité dans le désarroi, même si les Kadiolois s’étaient résolus à le voir partir un jour. Un départ inexorable sous forme de promotion. A après Kadiolo, Docteur Témé a notamment été directeur de l’Hôpital régional de Sikasso avant d’être promu Directeur régional de la Santé de la 3e région économique du Mali.
A Kadiolo, Dr Témé n’a laissé que de bons souvenirs et les populations locales vont encore le regretter très longtemps. Selon de nombreux témoignages recueillis (nous avons personnellement été témoin de certaines scènes), des patients allaient régulièrement le réveiller (son domicile était contigu au Centre de santé de référence) au milieu de la nuit pour des consultations. Et on ne l’a jamais entendu élever la voix pour protester.
Médecin disponible et généreux
C’est dire que cette perle rare, que le système de la santé publique du Mali vient de perdre, était un exemple de disponibilité. Disponible, mais aussi généreux. En dehors du service social du centre de santé, Témé n’hésitait pas à mettre la main à la poche pour soutenir des malades indigents. S’ils n’accueillaient pas les plus désemparés sous son toit pour leur apporter assistance et consolation.
Cet éminent praticien a donné au Serment d’Hippocrate tout son sens, tout son contenu. Pour lui, son métier était un sacerdoce. Avec Dr Témé, la médecine était cette science sociale au service de tous et non un moyen d’enrichissement personnel comme on le voit fréquemment maintenant. On comprend alors aisément que, en quelques années, il ait réussi à faire du Centre de santé de Kadiolo non seulement une référence régionale et nationale, mais aussi sous-régionale. En effet, des malades affluaient de la Côte d’Ivoire et du Burkina pour venir se faire soigner, se faire opérer à Kadiolo. Cette affluence ne concernait pas seulement les populations frontalières de ces pays. Mais, les patients venaient par exemple de toutes les régions de la Côte d’Ivoire pour se faire soigner à Kadiolo.
« Cet excellent médecin qui a tout donné pour sauver des vies humaines surtout au Folona dans le Cercle de Kadiolo… Nous garderons longtemps en mémoire les qualités de cet homme qui nous a quittés si brutalement pour toujours », témoigne un cadre originaire du Folona (Kadiolo). Pour cet autre ressortissant du Kénédougou (Sikasso), « ce décès est une grande perte pour notre région car, comme Directeur régional de la Santé, avait entamé des actions fort louables pour la promotion de la santé dans la région de Sikasso ».
Comme le dit un camarade sur Kénédougou-Forum, « Docteur Témé est mort au combat suite à un accident de la circulation de retour d’une mission à Bamako entre Bougouni et Sikasso. Nous ne pouvons que nous plier à la volonté du seigneur, le Tout puissant et le Très Miséricordieux » ! Toutes nos condoléances à la famille Témé, notamment à notre épouse Fatoumata et à notre fils. Repose en paix, dans la grâce éternelle d’Allah, notre cher Docteur Témé !
Moussa Bolly
Journaliste/Critique
Ainsi tu es parti Sodiougo (connaitre la parole)nous n’allons pas t’oublier. Dor en paix vieux. Vous etes digne fils de ce pays un vrais dogon, nous avions été honoré par tes actes.
paix à ton ame, nous ne pouvons pas ne pa pleurer car tout ce qui est bien etait en toi.
dor en paix 😈 :twiste
RIP Dr!!!!
Paix à son âme!!!
un exemple a suivre par la jeunne generation…paix a son ame….
Allah ka hinè a la… Ka yafa a ma…
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