L’ancien Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, en détention depuis quelques mois, est décédé le lundi 21 mars dernier dans une clinique privée de Bamako suite à une longue maladie. Pour n’avoir pas accordé une décision d’évacuation pour des soins au défunt, certains groupements et leaders politiques mettent en cause le régime de la Transition. Ils l’accusent d’en être auteur depuis l’annonce de ce décès. Cela, à travers des communiqués et des réactions sur les réseaux sociaux.
En incarcération depuis Août 2021 pour faux, usage de faux et favoritisme, l’ancien PM Soumeylou Boubèye Maïga a rendu l’âme le 21 mars dernier dans une Clinique privée de la place d’où il était hospitalisé depuis décembre 2021. Celui qu’on dénommait le Tigre de Badala a reçu d’énormes hommages sur les réseaux sociaux, à travers des communiqués et lors de ses obsèques.
Pour rappel, les médecins du défunt avaient demandé son évacuation hors du pays pour des soins chose qui ne lui a pas été accordé par le pouvoir judiciaire. Ce faisant, le président de l’Asma-CFP est resté à cet hôpital jusqu’à son dernier jour, ce lundi 21 mars 2022.
Au regard des circonstances de ce décès, des groupements et leaders politiques ont réagi sur les réseaux sociaux et par des communiqués en pointant un doigt accusateur sur le régime de la transition.
« Soumeylou est finalement mort. Fatigué d’attendre, d’espérer. Rongé par la maladie que ses geôliers ont laissée prospérer avec lucidité et cynisme. Repose en paix frère. Bon voyage jusqu’à l’autre rive. Je te salue. Eux porteront le poids de tes péchés et les expieront ici-bas » a exprimé sur son compte tweeter l’ex Ministre des Affaires Etrangères, Tieman Coulibaly, non moins président du Parti UDD.
Quant au Parti Parena, à travers un communiqué a témoigné que l’illustre défunt a été intrépide et ardent acteur de la lutte pour l’avènement de la démocratie pluraliste, depuis la clandestinité au sein du Parti malien du Travail (PMT). « Malgré les alertes répétées de sa famille et de ses médecins sur la détérioration de son état de santé, les demandes d’évacuation de l’ancien Premier Ministre n’ont pas reçu de suite favorable….Le Parena demande aux autorités de la Transition de faire toute la lumière sur les circonstances du décès en détention préventive de cet acteur majeur de la vie politique du Mali » a revendiqué ce Parti.
Dans le même sens, le Cadre d’Echange des Partis et Regroupements Politiques pour une Transition réussie a demandé l’ouverture d’enquête suite à cette disparition d’un des leurs. « Le Cadre perd ainsi un compagnon de lutte déterminé. Le Mali perd un démocrate engagé et avant-gardiste défenseur des libertés fondamentales….. Soumeylou Boubèye Maïga est mort en détenu politique, dans les conditions très troublantes. Pour cette raison, le Cadre exige l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur les circonstances de ce décès et en situer les responsabilités…. » a réclamé ce cadre.
Hormis ces réactions nationales suite à ce décès, le président nigérien, Mohamed Bazoum a également qualifié cette mort de l’ex PM d’assassinat sur son compte tweeter. Il dira ceci : « Je viens d’apprendre avec consternation la mort de Soumeylou Boubèye Maïga, ancien Premier ministre malien. Sa mort en prison rappelle celle du Président Modibo Keïta en 1977. Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère. Mes condoléances à sa famille et ses amis ».
En somme, les conditions de la mort de l’ex DG de la Sécurité d’Etat ont fait couler beaucoup d’encre que ce soit sur les réseaux ou sur certains medias qui en ont fait des sujets d’émissions spéciales.
Les obsèques de Soumeylou Boubèye Maïga ont eu lieu le jeudi 24 mars à son domicile au quartier du fleuve. Il repose désormais au cimetière de Niarela. Le tigre est parti en laissant une tache indélébile sur la bonne image de la transition !
Par Mariam Sissoko