Pour le premier anniversaire de son décès (11 novembre 2021 – 11 novembre 2022) nous republions cet article que nous avons consacré lors du numéro spécial paru dans Aujourd’hui-Mali N°290 du 26 novembre 2021. Le décès de l’Inspecteur Général de Police, Boubacar Baba Diarra, le jeudi 11 novembre 2021 des suites d’une maladie à 68 ans a été accueilli comme une grande perte pour le Mali. L’homme fut un cadre très compétent, rigoureux et honnête. Il a été conduit à sa dernière demeure au cimetière d’Hamdallaye, le vendredi 12 novembre 2021, par une foule de grands jours dont plusieurs personnalités du monde sportif dont le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mossa Ag Attaher, l’ancien ministre Arouna Modibo Touré, le président du Comité national olympique et sportif du Mali, Habib Sissoko… Va en paix, Mon Général !
Né le 14 juin 1953 à Bamako, l’Inspecteur général de Police, Boubacar Baba Diarra, nous a quittés le jeudi 11 novembre 2021 aux environs de 14 heures à l’hôpital du Point-G où il était hospitalisé pendant près de deux semaines. Auparavant, Baba avait séjourné à l’Hôpital du Mali pour des soins médicaux.
Hélas, Boubacar Baba Diarra n’est plus ! En plein bouclage consacré à la parution du journal du vendredi 12 novembre, j’ai été informé par mon ami et frère, Oumar Baba Traoré : “ABH, il y a une information concernant le Général Boubacar Baba Diarra. Il faut vérifier !”. Automatiquement, j’ai compris le message, mais il fallait quand même vérifier. C’est ainsi que j’ai appelé mon Tonton Moro Théra et mon frère et ami Soumaré pour me rassurer. “Oui ABH, le Général nous a quittés !” dira Moro Théra. Ce fut un coup dur pour moi. Mais, tout ce que Dieu fait est bon ! Prions pour le Général !
En fait, j’ai été informé de la maladie de Boubacar Baba Diarra par mon frère Seydou Moussa Traoré, chef du Service social de l’Hôpital du Mali par un coup de fil matinal. “ABH, tu es au courant que ton ami est malade” dira-t-il. Il s’agit de quel ami ? “Oui, le Général Boubacar Baba Diarra. Il était à l’Hôpital du Mali, finalement, nous l’avons transféré au Point-G. Je pense que son état de santé commence à s’améliorer petit-à-petit. Prions pour Lui”. Après ce coup de fil, j’ai appelé son ami fidèle, Moro Théra pour en savoir davantage. “Effectivement ABH, le Général est malade. Mais Dieu merci, aujourd’hui. Prions pour Lui”. Parole de Moro Théra ! Dès lors, on s’appelait presque tous les jours jusqu’à ce jour fatidique du jeudi 11 novembre 2021.
Personnellement, ma dernière rencontre avec le Général Boubacar Baba Diarra fut chez lui où il m’avait appelé pour échanger avec le Pdg de la Pharmacie Populaire du Mali (PPM) Mamadi Sissoko (il serait un ami du Général) afin qu’on se donne la main. Puisque le journal “Aujourd’hui-Mali” dénonçait la gestion de la PPM. “ABH, tu es mon frère et ami tout comme Sissoko. Je souhaite que vous puissiez vous réconcilier et vous donner la main. Vous êtes tous des jeunes”, dira Boubacar Baba Diarra. Comme je ne pouvais pas dire non au Général, finalement j’ai dit Oui.
Et mon dernier coup de fil avec le Général Boubacar Baba Diarra fut, il y a quelques semaines seulement avant sa maladie et juste après sa décoration à la dignité de Commandeur de l’Ordre national du Mali. Ce jour-là, j’avais besoin d’une photo de la décoration. Quand j’ai appelé le Général, il m’a répondu : “Merci beaucoup ABH, il faut prendre contact avec le photographe Kanté pour vous remettre quelques photos”. Et c’est ce que j’ai fait. Tout cela, c’est pour vous montrer comment j’étais lié à Boubacar Baba Diarra, qui m’a toujours respecté et c’était réciproque. Il ne m’a jamais dit non quelques soient les problèmes. Et il ne m’a jamais menti. En un mot, mes relations avec le Général étaient devenues plus familiales que professionnelles. Baba Diarra était vraiment un homme sociable et prêt à tout pour les autres. Et il n’hésitait pas une seconde pour se déplacer jusqu’à ATTbougou Niamanan pour venir saluer ma mère à la maison à chaque mois de carême avec sucre et enveloppe à l’appui. C’est pourquoi, j’avais de la peine pour annoncer le décès de Boubacar Baba à la maman. Finalement, j’ai attendu jusqu’au lendemain pour le faire et elle a compris.
Pour la petite histoire, c’est en réalité à cause de Boubacar Baba Diarra que j’ai rendu ma démission à L’Indépendant, après plus de 15 ans de service. Et il le fallait puisque la crise du football malien avait pris une autre tournure. J’ai été surtout victime de mon devoir de journaliste, notamment en disant la vérité sur cette crise. Malheureusement, j’ai été mal compris. On pensait que je soutenais la Femafoot sous la houlette du Général Baba Diarra et moyennant quelque chose. Ce qui était loin d’être vrai.
J’ai soutenu Boubacar Baba Diarra parce qu’il était dans la vérité. J’ai soutenu Boubacar Baba parce qu’il était victime d’un complot. J’ai soutenu Boubacar Baba parce qu’il m’a toujours dit la vérité. J’ai soutenu Boubacar Baba sans contrepartie.
Et quand j’ai décidé de quitter L’Indépendant, le Général a fait trois jours en train de pleurer puisqu’il n’était pas au courant de mon projet de création d’un journal. “ABH, je te demande vraiment de ne pas quitter. Je me sens très gêné puisque c’est à cause de moi que tu vas perdre ton boulot et quitter chez ton oncle. Je te demande de rester à cause de Dieu”, suppliait Boubacar Baba Diarra. Finalement, j’ai pu le convaincre.
Pendant cette crise du football monté de toutes pièces pour faire partir Boubacar Baba de la tête du football, nous avons joué notre rôle d’informer nos lecteurs avec des informations vraies. Finalement, Dieu nous a donné raison puisque le Général a pu terminer son mandat, malgré de nombreuses tentatives avec la mise en place d’un Comité de normalisation, qui a été dissout par la Fifa.
Sincèrement, le Général Boubacar Baba va nous manquer beaucoup. Il fut un cadre très compétent, rigoureux et bosseur. Et j’ai beaucoup appris auprès de lui.
Détenteur d’un Doctorat 3ème cycle option Sciences d’analyses et de gestion des organisations de l’Université de CAEN (Institut d’Administration des Entreprises UER : préparation aux affaires) Boubacar Baba a soutenu sa thème le 30 juin 1982 avec les félicitations du jury. Auparavant, il était diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) série Sciences économiques, après son baccalauréat au Lycée Technique de Bamako série Techniques Economiques. Il est également détenteur du diplôme du Cycle de Commissaire de l’Ecole Nationale de Police. Boubacar Baba a effectué plusieurs études professionnelles et stages, notamment au Centre d’études de langues professionnelles à Accra, au Ghana, voyage d’études en Espagne centré sur le système de sécurité espagnol et des communautés autonomes, Auditeur de la 18è promotion de l’Institut des hautes études de sécurité de Paris en qualité de premier auditeur ressortissant d’un pays africain au Sud du Sahara, stage de formation à la Brigade financière et au service central de prévention de la corruption de la préfecture de police de Police, stage de formation à la Direction des affaires économiques et financières de la Direction centrale de la police judiciaire à Nanterre, en France. L’Inspecteur général de police Boubacar Baba Diarra a participé à la session de formation sur la bonne gouvernance et transparence financière : système de contrôle financier et de lutte contre la corruption à l’Institut for Global Training de Washington aux USA et à la session de formation aux affaires économiques et financières : lutte contre la criminalité financière au Centre national de formation de la Police française à Gif-sur-Yvette. Sans oublier plusieurs autres stages de formation, entre autres à Yaoundé, au Cameroun, à Dakar au Sénégal, à Cotonou, au Bénin, à Ouagadougou, au Burkina, à Yamoussokro, en Côte d’Ivoire.
Boubacar Baba a occupé plusieurs postes de responsabilité dont le plus récent fut son poste de Conseiller spécial du président de la République, Pr Dioncounda Traoré, de mars 2013 à novembre 2013. Auparavant, il fut directeur national du Programme de gouvernance partagée de la paix et de la sécurité du Pnud de décembre 2012 à mars 2013 ; chef de Cabinet du ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales sous Feu Général Kafoungouna Koné, de mars 2003 à juillet 2012.
Boubacar Diarra fut aussi chef de Cabinet du directeur général de la Police nationale, chef du Bureau d’études de la planification et de l’informatique de la Direction générale de la Police nationale, directeur administratif et financier du ministère des Forces Armées et des Anciens combattants, directeur du Département économique de la Direction générale des Services de la Sécurité d’Etat chargé spécialement de la lutte contre les infractions à caractère économique, de juillet 1991 à janvier 1992, directeur général de l’Office pour l’Exploitation des ressources hydrauliques du Haut Niger (Oerhn) de mars 1988 à avril 1991 ; directeur adjoint de la Direction centrale du matériel et bâtiments des Armées, cumulativement directeur administratif et financier de janvier 1987 à mars 1988, chef de la Division administrative et financière de la Direction centrale du matériel et bâtiment des Armées de septembre 1982 à janvier 1987 ; chef de Division économique de la Brigade d’investigations criminelles de la Direction générale des Services de Sécurité d’Etat d’avril à septembre 1979.
Ce n’est pas tout. Boubacar Baba Diarra fut Administrateur de l’Autorité du Barrage de Taoussa et Administrateur de l’Agence nationale de l’aviation civile en qualité de représentant du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales d’avril 2010 à juillet 2012 ; Administrateur représentant le ministère de la Défense nationale auprès de l’Office national des produits pétroliers de 1993 à 1995 ; Professeur vacataire à l’Ecole Nationale d’Administration chargé de l’enseignement de la “Théorie des organisations” de 1982 à 1983 ; Responsable du Comité d’élaboration du schéma directeur informatique de la Défense nationale pour l’automatisation des fonctions principales de gestion ; Expert du Comité spécial des Nations Unies chargé de l’élaboration d’une Convention sur la criminalité transnationale organisée et ses protocoles additionnels ; Rapporteur général de la Commission de sécurité, de la Commission de Défense et de Sécurité au Mali…
Boubacar Baba Diarra est également connu en terrain sportif. Président de la Fédération malienne de football d’octobre 2013 à octobre 2017 et membre de la Commission de football des Jeunes de la CAF U-17 ; Président du Djoliba Athlétique Club de mars 2012 à octobre 2013 ; vice-président du Bureau de la Fédération malienne de football de juillet 2005 à juillet 2009 ; Président d’honneur du Centre Salif Kéïta (CSK) depuis 2006 ; Membre du Bureau de la Fédération malienne de football de 1998 à 2002 ; vice-président du CSK de 1996 à 1998.
S’agissant des distinctions honorifiques, Boubacar Baba est Chevalier de la Légion d’Honneur de la République Française depuis 2012, Chevalier de l’Ordre national depuis 2000 et Commandeur de l’Ordre national du Mali depuis octobre 2021.
El Hadj A.B. HAIDARA
Du n’importe quoi ! Une relation d’amitié ne se fait pas à distance ou par téléphone tant qu’on a les moyens de se voir.
De toute évidence, ton article est plus pour soulager ta conscience de n’avoir pas été là du vivant de feu Général Diarra.
Que DIEU lui accorde Le Paradis
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