Chéché Dramé s’en est allée, définitivement. Décédée à la suite d’un accident de la circulation mercredi dernier vers Diéma, en revenant d’un concert en Mauritanie, Fatoumata Dramé de son vrai nom, Chéché de son pseudonyme d’artiste, a été conduite à sa dernière demeure, notamment au cimetière de Faladié, hier jeudi vers 11 heures, par une foule des grands jours.
Tôt le matin, le lieu des obsèques, notamment la maison du grand frère de Chéché Dramé située à Attbougou 320 logements, a été prise d’assaut par des milliers de personnes : autorités administratives et politiques, artistes, opérateurs économiques, journalistes, animateurs, fans de l’artiste, en plus des parents et amis. Hier Jeudi, dans la matinée, la vie s’est momentanément arrêtée dans le district de Bamako et surtout en Commune VI, pour rendre un dernier hommage à celle qui, en quatre ans de présence sur la scène musicale, a fortement marqué les cœurs et les esprits à travers deux produits de qualité -Ayé N’démé et Mogoya- en plus de ses prestations scéniques de haute facture.
Ceux qui l’ont côtoyé pendant sa courte vie de 25 ans (elle est née en 1985 à Mourdiah dans le cercle de Nara, région de Koulikoro) ont retenu d’elle sa gentillesse, sa politesse et son sens très élevé des relations humaines.
C’est pourquoi, tous les artistes du Mali se sont mobilisés pour venir marquer leur compassion. La plupart d’entre eux, surtout les jeunes qui cheminaient avec elle à travers les méandres du showbiz, n’ont pu se retenir au moment où la dépouille est arrivée dans le cimetière.
Beaucoup ont craqué et ont arrosé de leurs larmes les herbes hivernales qui ornent le cimetière en cette saison pluvieuse.
Elle est partie à la fleur de l’âge. Si en tant qu’âme bien née la valeur de Chéché n’a point attendu le nombre de ses années, la mort imperturbable et cruelle est venue arracher cette valeur à l’affection de ses millions de fans, parents et amis. Comme l’a martelé l’artiste-chanteur Abdoulaye Diabaté : " Nous aimons tant Chéché, mais Dieu a plus besoin d’elle que nous. Comme on nous l’a enseigné dans le Coran, d e Dieu nous venons et à lui nous retournons. Prions pour le repos de son âme au lieu de pleurer ". En y ajoutant d’un ton assez suggestif : " Kana kassi dé ", il s’adressait ainsi aux nombreux jeunes artistes, à l’image de Toton Idriss (Mini KC) qui ne pouvaient contenir leur douleur face à cette disparition brutale.
Rappelons que son ex-mari, Bassiaka Diabaté, a fondu en larmes, après avoir effectué un très bon témoignage sur Chéché, non pas seulement en tant qu’artiste, mais en tant qu’épouse.
Pendant ce temps, Babani Koné et son groupe tenaient un concert assez particulier au domicile mortuaire (sangabonda). Un concert de pleurs, de cris et gémissements qui en disaient long sur leur compassion.
Le monde est ainsi fait : " qui goûte à la vie, goûtera à la mort ", dit le Coran. Que l’âme de Chéché repose en paix !
Amadou Bamba NIANG