Décédé en détention le 21 mars : Soumeylou Boubèye Maïga repose pour l’Eternité au cimetière de Niaréla !

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Incarcéré depuis août 2021 pour “faux, usage de faux et favoritisme”, l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a finalement rendu l’âme en détention dans une clinique de la place, le lundi 21 mars. Celui qui fut un homme exemplaire et unique en son genre a été accompagné à sa dernière demeure, le jeudi 24 mars, par une foule des grands jours composée de parents, amis, compagnons politiques. Il repose pour l’Eternité au cimetière de Niaréla. Un vibrant hommage lui a été rendu à travers des témoignages.  Soumeylou Boubèye Maïga a occupé plusieurs postes de responsabilités : directeur général de la Sécurité d’Etat, secrétaire général de la présidence, plusieurs fois ministre à la tête de portefeuilles régaliens comme les Affaires étrangères et la Coopération internationale, la Défense et les Anciens combattants, Premier ministre.

Lika Soumeylou Maïga, l’un des enfants de l’ancien premier ministre :

“Papa, tu es parti avec la tête haute…”

“La veille de ton rappel à Dieu, tu nous as dit que tu ne regrettais rien et que si tu t’étais dérobé face à la justice tu n’aurais pas pu vivre en paix”

Au nom de ses enfants, la benjamine Lika Soumeylou Maïga a rendu un vibrant hommage à l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga lors de ses obsèques, le 24 mars dernier. “Tu disais que l’homme est l’enfant de l’obstacle – et les obstacles tu en as eu mais tu es toujours resté digne et tu as toujours su garder ta légendaire sérénité – le calme personnifié. Tu nous quitte sans avoir aucune dette morale envers nous, bien au contraire. Nous sommes plus que jamais fiers de toi et de porter ton nom”, a-t-elle déclaré.

Le premier homme de la vie de tes filles, super-héros de tes garçons. Tu as été un homme avec Grand H. Un homme bon, généreux, humble, exemplaire, courageux. Ta tolérance, ta force de caractère, ta résilience, ta détermination, ta droiture et ton sens du partage nous a toujours laissés admiratifs. Plus qu’un pilier, tu étais notre socle. Tu as toujours été là pour nous et pour tout le monde d’ailleurs. C’est un privilège et un honneur de t’avoir eu comme père. Ce père aimant, attentionné, disponible, protecteur, respectueux et ouvert d’esprit. Tu étais un ami, un conseiller, un confident. Cela peut surprendre mais tu étais aussi ce papa drôle. Tu vas laisser un grand vide mais heureusement que la mort n’arrête pas l’amour. Tu as toujours cru en chacun de nous et tu nous as poussés vers le haut. Tu as été ce père qui nous a appris le sens du travail. Tu fessais tout ce qui tu étais en ton pouvoir pour que nous puissions atteindre nos objectifs et réaliser nos rêves.Tu disais assez souvent : si vous êtes bien instruits et bien éduqués, je ne crains rien, car je sais que partout où vous serez dans le monde, vous pourrez vous en sortir. On aurait aimé que tu sois encore là pour pouvoir assister à nos différents accomplissements. Merci d’avoir cru en nous quels que soient nos différents potentiels et ambitions. Merci de nous avoir rassurés quand nous doutions, de nous avoir appris que rien n’était hors de porter à condition de travailler pour. Tu disais que l’homme est l’enfant de l’obstacle – et les obstacles tu en as eu mais tu es toujours resté digne et tu as toujours su garder ta légendaire sérénité – le calme personnifié. Tu nous quitte sans avoir aucune dette morale envers nous, bien au contraire. Nous sommes plus que jamais fiers de toi et de porter ton nom.

‘Qu’Allah nous donne la force morale pour surmonter cette épreuve. C’est un exercice de patience’. Une phrase que tu nous as souvent répétée également ces 7 derniers mois. Tu avais à toi seul la force morale de 1000 hommes. Certains disaient même que ton cerveau était programmé pour résister et ça tu l’as démontré tout au long de ta vie.

La veille de ton rappel à Dieu tu nous as dit que tu ne regrettais rien et que si tu t’étais dérobé face à la justice tu n’aurais pas pu vivre en paix. Aujourd’hui certes tu n’as pas survécu mais tu es parti pour tes convictions. Grand commis de l’Etat, tu étais sur pied pour aller répondre à l’appel et c’est ton corps qu’ils nous ont remis.

Tout ce que tu as demandé, c’était d’être jugé et blanchi car pour toi le plus important était que tu ne voulais pas léguer cet héritage à tes enfants et petits-enfants. Malheureusement, c’est comme ça que ça se termine. Personne ne mérite le traitement qu’on t’a infligé et saches qu’on se battra pour que tu continues à être fier de nous.

Toute ta vie, tu t’es battu pour le Mali et aujourd’hui tu nous quitte pour le Mali. Tu auras lutté jusqu’au dernier souffle et tu es parti avec la tête haute – avec toute ta dignité et toute ta fierté. Nous savons qu’aujourd’hui, tu es enfin en paix.

Tu nous disais aussi qu’on ne peut pas avoir peur de Dieu et avoir peur des hommes. Nous vous affirmons que notre famille n’a peur que de Dieu. Nous croyons en Lui pendant les bons et les mauvais moments – telles sont les valeurs que tu nous as inculqués. Et au-delà de tout, nous croyons également en la justice divine.

Nous sommes heureux de te savoir parmi tes chers parents, tes frères, tes camarades de lutte et notre cher frère, Idi – qui t’aura précédé d’un an, un mois et un jour. Eternels complices, tu lui avais allumé une bougie de ta chambre d’hôpital pour l’an 1 de son décès. Reposez désormais en paix.

Qu’Allah t’accorde un voyage paisible vers le Paradis. Que la terre te soit légère – gentil Papa. Qu’Allah te préserve des châtiments de la tombe, qu’il te pardonne et t’accorde les bienfaits de l’Au-delà ainsi que le plus haut degré du Paradis. Notre petit Papa on t’aimait, on t’aime, on t’aimera toute notre vie et après ça aussi”.

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Décès de  Soumeylou Boubèye Maïga en détention :

Le Cadre demande l’ouverture d’une enquête indépendante

Le décès de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga (président de l’Asma-Cfp) continue de défrayer la chronique. En effet, dans un communiqué rendu public le 21 mars  2022, le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie demande l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur les circonstances du décès de l’illustre disparu et en situer les responsabilités.  “Soumeylou Boubèye Maïga est mort en détenu politique, dans des conditions très troublantes. Pour cette raison, le  Cadre exige l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur les circonstances de ce décès et en situer les responsabilités. Cette disparition interpelle les autorités de la Transition qui n’ont pas donné suite favorable aux nombreuses demandes d’évacuation sanitaire, alors que la santé de l’ancien Premier ministre était très  dégradée et que son pronostic vital était engagé, selon les avis émis par les spécialistes”, a estimé le Cadre.

Dans le même communiqué, le Directoire du Cadre a rendu hommage à l’illustre disparu et s’est associé au deuil qui frappe sa famille biologique et politique. “C’est avec une immense  tristesse que le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie a appris le décès en détention de Soumeylou Boubèye Maïga, ancien Premier ministre, président de l’Asma, membre du Directoire du Cadre, survenu le lundi 21 mars 2022. Le Cadre perd ainsi un compagnon de lutte déterminé. Le Mali perd un démocrate engagé et avant-gardiste défenseur des libertés fondamentales. À sa famille biologique et politique, de même qu’à ses amis, le Directoire du Cadre présente ses condoléances et prie pour son repos éternel”, a écrit le Cadre.

                                                                                                                                                         Siaka DOUMBIA

 

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