Décédé dimanche dernier des suites de diabète à l’âge de 53 ans : Le comédien Ténéman Sanogo dit Lassidan, un trésor vivant du théâtre malien, repose désormais au cimetière de Lafiabougou

Il a été décoré par IBK au rang d’Officier de l’Ordre national à titre posthume

Décédé dimanche dernier des suites de diabète, l’artiste comédien Ténéman Sanogo dit Lassidan repose désormais au cimetière de Lafiabougou. Ce personnage emblématique a été accompagné à sa dernière demeure le lundi 5 décembre, par une foule de grands jours composée de comédiens, artistes, parents, amis et collaborateurs. Le président de la République l’a élevé au grade d’Officier de l’Ordre national, à titre posthume. Pour le chef de l’Etat, “Lassidan n’est pas parti. Nous serons reconnaissants envers ce talentueux comédien”. Lassidan laisse derrière lui une épouse, (comédienne aussi) et deux enfants.

Le monde de la culture et des arts, plus particulièrement du théâtre, vient de perdre une de ses grandes figures : le comédien Ténéman Sanogo plus connu sous le nom de Lassidan ou Kènèkaraba. Il est décédé le dimanche 4 décembre dernier, des suites d’une maladie. Selon nos informations, ce célèbre artiste du groupe Nyongolon souffrait de diabète. Sa disparition a été accueillie comme une grande perte pour la culture malienne.

C’est avec une foule de grands jours qu’il a été accompagné à sa dernière demeure au cimetière de Lafiabougou. La cérémonie d’adieu s’est déroulée, le lundi dernier, chez lui-même, en présence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta. Plusieurs personnalités dont des anciens Premiers ministres, des membres du gouvernement, des opérateurs économiques, des artistes … étaient tous là pour lui rendre ce dernier hommage de la nation malienne.

L’un des temps de cette cérémonie d’adieu fut la décoration de Ténéman Sanogo au rang d’Officier de l’ordre national à titre posthume par le Président IBK. Plusieurs témoignages sur l’homme ont également marqué cette cérémonie. C’est Kardjigué Laïco Traoré qui a eu l’insigne honneur de lire l’oraison funèbre, au nom de tous les artistes du Mali.

“Elle a encore frappé au cœur du peuple malien, lui arrachant hélas, un pan important de sa culture. Elle est pourtant constamment à nos côtés, avec nous, nous rappelant à chaque instant et chaque jour, que la seule vérité qui existe c’est elle, la grande faucheuse, la mort… Tout le reste n’est que vanité. Seul l’omnipotent décide qui, quand et où il veut entendre le mortel qu’il a appelé.

Oui, il était effectivement bien gardé, le secret, jusqu’à cette matinée fatidique du 4 décembre 2016, qui vit Ténéman Sanogo dit Lassidan, rendre son dernier soupir en répondant à l’appel du Créateur. Oui, il nous a quitté Lassidan, Kénékaraba” dira Kardjigué Laïco.

Natif de Sikasso, Ténéman Sanogo a fait de l’art, le théâtre en particulier, sa raison de vivre. A l’Institut national des arts (Ina), il a trouvé le terrain de son épanouissement, pour parfaire son talent inné de comédien hors pair dans un groupe inégalable. “Vivant dans les personnages qu’il incarnait, feu Ténéman respirait la comédie, participant grandement à la prise de conscience des populations maliennes, en assénant quelques vérités de bonne conduite, de civisme, prodiguant des conseils sur la santé, sur l’assainissement de notre environnement. Tout ceci sans avoir l’air d’y toucher, de sa voie bourrue et avec son accent inimitable, l’enfant de Kénédougou faisait exploser l’audimat, lorsque ses sketches, les spots publicitaires ou les films dans lesquelles il figurait, passaient à la télévision. D’ailleurs combien le connaissaient sous le nom de Ténéman ? Pour tous il était Lassidan” a déclaré Kardjigué.

Le talent inné de Zantigui, son professionnalisme avéré, lui ont valu la reconnaissance de la nation qui lui a décerné la médaille de Chevalier de l’Ordre national en 2009.  “L’estime, le respect dans lequel les plus hautes autorités du pays tiennent feu Ténéman Sanogo, trouvent leur confirmation dans ce geste du Président IBK. Ténéman fut aussi un chef de famille exemplaire, ayant un mot doux, un geste tendre, un regard affectif pour chacun et pour tous. Pour lui la famille, c’est Salimata et ses enfants, mais c’est aussi toute la fratrie de Bamako à Sikasso. C’est aussi toutes ces bonnes gens qui trouvaient chez lui gîte et couvert. La famille, pour lui, c’est le monde des artistes” dira Kardjigué.

Pour conclure, il déclarera : “En ces douloureux instants où le peuple malien tout entier rend un dernier hommage à ce personnage emblématique de la culture malienne, prions tous afin que ses compagnons puissent continuer l’œuvre commune entamée et que beaucoup d’autres artistes emboîtent ses pas pour la gloire du Mali. Feu Ténéman, le Mali reconnaissant ne vous oubliera jamais”.

                   A.B. HAÏDARA

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