Un monument de la musique nationale vient de disparaitre. La chanteuse Dimi Mint Abba a succombé ce samedi des suites d’une hémorragie cérébrale survenue il y a deux semaines lors d’une tournée au Maroc. C’est une grosse perte pour la Mauritanie. Première griotte de Mauritanie, Dimi Mint Abba impressionne par sa puissance vocale et sa maîtrise de la harpe ardine.
Très tôt, elle apprend la danse et les percussions. Sa mère se charge de lui enseigner la pratique de l’ardin. Cette sorte de harpe dont la base en peau tendue sert aussi de percussion est en effet réservée aux femmes tandis que les hommes se consacrent au luth tidinit à quatre cordes. Le père, Dimi Mint Abba chanteur très réputé est l’auteur de l’hymne national.
Avec une voix et une technique de chant uniques, Dimi Mint Abba se fait rapidement remarquer. D’abord dans son pays, puis au niveau international. En 1976, elle remporte le premier prix du concours de la radio mauritanienne et en 1977, grâce à la chanson « Sawt Elfan », elle gagne en Tunisie le concours « International Oum kalsoum Song ». Petit à petit, elle commence à se produire à l’étranger et à mettre en lumière la culture de son pays.Trés appréciée au Maroc, Dimis’y rendait régulièrement.
Chantant les poésies anciennes, les épopées et les amours tragiques, elle porte, par-delà les conflits qui déchirent son pays, la voix de tout un peuple.
Il appartiendra à Garmi d’assurer un si lourd fardeau que constitue la relève de sa mère et de préserver l’héritage de la diva du désert.
A noter que l’avion présidentiel a été dépêché au Maroc pour rapatrier la dépouille de Dimi. Des funérailles nationales seront sans doute organisées en son honneur.
THIAM
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