Célébration du centenaire du décès de Samba Ibrahima Diawara : La famille Diawara à l’unisson pour rendre hommage à leur aïeul

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27 décembre 1914, 27 décembre 2014, il y a cent (100) ans, disparaissait Samba Ibrahima Diawara. Pour honorer sa mémoire, ses descendants n’ont pas lésiné ni sur les moyens, ni sur leur participation physique. Et ce, à travers une grande cérémonie marquée, entre autres, par des conférences débats, lecture du coran,  visite de la tombe de l’illustre défunt. Fils, petits fils, arrières petits fils, venus de l’intérieur du Mali, du Gabon, du Sénégal, de la Gambie, d’Europe et d’Amérique, étaient tous présents. Mieux qu’une simple cérémonie de commémoration, pour les petits fils et arrières petits fils de Samba Ibrahima Diawara, la cérémonie se voulait être une école pour permettre d’une part aux DIAWARA de se mettre en communion, et d’autre part, d’apprendre des choses sur leur histoire et le parcours élogieux de leur aïeul, Samba Ibrahima Diawara, dont le nom est donné à une rue goudronnée longue de 1,6 kilomètre, reliant quatre quartiers de la CIII. Pour l’occasion d’éminents conférenciers et traditionnalistes (Guéssérés, griots, Niamakala) ont été conviés pour édifier l’auditoire. Au menu de ce rendez-vous du donner et du recevoir deux thèmes essentiels ont dominé les échanges : « l’origine et les valeurs morales et traditionnelles des Diawara », «  la vie et le parcours de Samba Ibrahima Diawara ».

Faut-il, le souligner les Guéssérés, sont dans le Wagadou ce que les ‘’djélis’’ (griot) sont au Mandé. En d’autres termes, ils sont les gardiens de la tradition des Diawara en particulier et celle des Soninké au Wagadou (le plus vieil empire du Soudan occidental) en général.

A l’entame de cette cérémonie, comme l’exige la tradition chez les Diawara, l’honneur est revenu au cousin à cette ethnie (les Kamissoko), en la personne de

Cheicknè Déteba Kamissoko, de présider l’événement. Ainsi, après les propos liminaires de M. Kamissoko, centrés sur les remerciements d’usage et un bref rappel des liens qui caractérisent la vie sociale chez les sonninké, la parole fut donnée à Youssouf Diawara ancien diplomate et ex conseiller de Thomas Sankara, d’entretenir l’assistance sur certains traits caractéristiques propres aux DIAWARA.

Dans un langage lavé de toute ambigüité, le conférencier a égrené le chapelet des grandes valeurs d’intégrité, de solidarité à toute épreuve et de l’honneur de la famille qui doivent sanctionner la vie d’un descendant de Damanguilé.

A cet exercice, Youssouf Diawara avait à ses côtés des Guésserés bien imbus de la culture sonninké, dont Bandiougou Koita (venu de Bambamguidé), Abdoul Wahab Kanadji (de Balabougou), Telly Dramé et Golé Tounkara (du RECOTRADE).

 

De l’origine des Diawara

 

A en croire le traditionaliste, Golé Tounkara,  les Diawara sont les descendants de Damanguilé qui est originaire de Toukoumbré ou Tourougoumbé. Et selon lui, Damanguilé aurait quitté le Mandé pour aller s’installer à Kingui.

Puis, il révèle que les Diawara ne sont pas des Soninké mais plutôt des gens qui ont cohabité avec les Soninké et qui au fil du temps se sont familiarisés avec la langue Soninké et dit-il, leur ancêtre Damanguilé qui a migré du Mandé vers le Wagadou est plus âgé que Soundjanta l’empereur du Mandé de quarante ans. A l’origine, dit-il, les Diawara sont des peuples chasseurs qui parlaient le ‘’Malikakan’’. Et au conférencier Youssouf Diawara d’ajouter qu’à l’époque, un vrai Diawara se distinguait par sa probité morale et sa maîtrise du cheval, l’animal fétiche du clan Mokotikan, auquel les Diawara sont issus. Et chez ce peuple, raconte-t-il, le cheval était si important qu’il était troqué contre 10 esclaves.

 

Quant à l’auditoire, à savoir les jeunes Diawara, ils ont mis à profit l’occasion pour poser des questions sur le rôle des femmes et des enfants dans la société des Diawara. Questions auxquelles les conférenciers ont répondu avec satisfaction. Toute chose qui a permis aux descendants de Samba Ibrahima Diawara d’apprendre bon nombre de choses sur les origines des Diawara et parcours riche, mais peu ou mal connu de leur grand père.

 

La fierté de découvrir  le parcours d’un grand serviteur !

 

Samba Ibrahima Diawara est le fils d’Ibrahima, un des descendants de Mogoti , lui aussi l’un des huit  fils de l’ancêtre des Diawara, Damanguilé.

Samba Ibrahima Diawara, par ce qu’il était intelligent, actif et probe a été récupéré par l’administration coloniale de Sénégal (Saint Louis), où résidait son père Ibrahim pour servir comme interprète dans les différentes missions conduites par les officiers français. Mais des révélations, il ressort que l’homme était indocile à la soumission, malgré les nombreuses distinctions (du titre de légion d’honneur en 1896, celui de médaillé d’honneur de la République Française en 1894, et du titre de chevalier de l’ordre royal du Combodge en 1889) qu’il a reçues. A tel point, qu’après 32 années de dignes et loyaux services il n’a jamais bénéficié de sa pension de retraite jusqu’à sa mort en 1914. Il aurait fallu une lutte farouche de sa descendance pour que cette injustice soit réparée en 1946. Aux dires du conférencier, Mamadou Koutia Diawara, un enseignant à la retraite, petit fils du défunt, on reprochait à Samba Ibrahim Diawara son impénitence à ne pas toujours se limiter à sa mission d’interprète, qui s’intégrait facilement aux communautés afin de les exhorter à adopter des systèmes de protectorat (assemblage des roitelets) pour mieux faire face aux colons. Mais surtout de son amitié ‘’cachée’’ avec l’Almamy Samory Touré, à qui il révélait la quantité de la grosse armada de l’artillerie des explorateurs blancs. Selon leur révélation, l’amitié entre Samba Ibrahima Diawara et Samory Touré s’est soldée plus tard par le mariage d’une fille de la cour royale par lui.

A en croire, le conférencier, Samba Ibrahima Diawara avant son décès a fondé un grand clan composé de 11 femmes et 37enfants dont 24 garçons et 13 filles. Qui ont tous servis avec honneur l’administration du Soudan Français, du Sénégal et de la naissante République du Mali à travers les partis US RDA et Progressistes. Parmi lesquels, il ya eu des grands médaillés de l’indépendance, des enseignants hors classe et des grands commis d’Etat.

Faut-il le rappeler, Samba Ibrahima Diawara était interprète professionnel de 1ère classe, l’homme parlait huit (8) langues. Au nombre desquelles, le Ouolof, le kassonké, le Toucouleur, le Malinké, le Bambara, le Maure, le français et l’arabe. Il a servi tour à tour à Bamako, Niagassola, Kita, Siguiri, Kankan, Bissandougou, Kérouwané, Kayes, Tombouctou entre autres.

L’événement à été marqué aussi par une lecture de coran, une visite et un recueillement sur la tombe du défunt au cimetière de Niaréla. On notait, à cette cérémonie la  présence de plusieurs notabilités, responsables de la communauté des Diawara et autorités communales, dont le maire Abdel Kader Sidibé, un digne descendant de l’héro du jour.

 

Lassina NIANGALY

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4 COMMENTAIRES

  1. Un Samba “collabo” qui a mis au monde 37 nouveaux “collabos” pour servir l’administration coloniale, quand la legende nous rend aveugle, arretons de rever de notre passe meme si on a peur de notre future, a bon entendeur, salut!

  2. Une très bonne initiative….. je recommande aux familles DIARRA, TRAORE, CISSE de faire autant…

    • Emoo tu as oublie les familles Kagoros, les Tall, les Coulibaly, les Semega-Diani, les Konare, les Drame, les Toure, les Konate, les Badjagua,, les Yattabare, le Tembeli, les Diaoune, les Dolo, les Guindo, les Wague, les Maiga, les Tapo, les Sidibe, Mariko, les Diakite, Gackou, les Sangare, les Singare, etc. Si chaque famille en faisait autant nous allons celebrer toute l’annee en train de danser et en manger et comme d’habitude en oubliant de travailler. Soyons republicains et travaillons pour construire une republique et refusons de mentir autour de nos familles.

      • King, on commence à comprendre que tu es du genre à ne pas être fier de tes ancêtres c’est pourquoi tu es autant jaloux de voir les autres célébrer les leurs. Si ton père n’a pas travaillé, va pleurnicher sur sa tombe et arrête de nous enquiquiner avec tes bobards. Le dernier des descendants de Samba Ibrahima Diawara vaut mieux que toi. Honte de toi. Réélis ”La famille Diawara” si tu n’as pas fait de bonne école. Plutôt replonges toi dans le livre de Aoua Kéita qui fait l’éloge de son jeune médecin mari Daouda Diawara, sinon va à Banamba pour voir qui a son nom écrit sur la plaque de l’école Publique. C’est loin il faut être courageux de faire un tour à Quinzambougou pour constater celui dont le nom est donné à l’école publique. Si tu es réellement sérieux, il faut lire ”Les femmes célébrés du Mali” d’Adam Bà Konaré pour prendre connaissance avec l’identité de la première femme médecin du Mali. 😆

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