Avec les Wailers, Bunny Wailer aura marqué l’émergence d’un son, au rythme diabolique, marqué par la musique américaine, notamment le R & B, mais aussi par la culture jamaïcaine.
Le chanteur et percussionniste jamaïcain Bunny Wailer, légende du reggae, est mort mardi 2 mars à l’âge de 73 ans, au Andrew’s Memorial Hospital de Kingston (Jamaïque), a annoncé, dans un communiqué, la ministre jamaïcaine de la culture, Olivia Grange.
La ministre n’a pas précisé la cause du décès de Bunny Wailer, membre fondateur du groupe The Wailers avec Bob Marley et Peter Tosh, qui ont fait du reggae un phénomène mondial. De son vrai nom Neville Livingston, le musicien avait été victime d’un premier accident vasculaire cérébral en 2018, puis d’un second en juillet 2020. Il était le dernier survivant du trio historique.
Né en 1947 à Nine Mile, au nord de la Jamaïque, Bunny Wailer y a rencontré, dès l’enfance, Bob Marley, avec lequel il s’est lié d’amitié. Tous deux déménageront à Trench Town, quartier de Kingston, où ils seront influencés par leur rencontre avec Joe Higgs, considéré par beaucoup comme le « père du reggae », qui les encouragera à former un premier trio avec Peter Tosh.
Le groupe changera de nom plusieurs fois, avant de sortir son premier album en 1965, The Wailing Wailers. Il marque l’émergence d’un son, au rythme diabolique, marqué par la musique américaine, notamment le R & B, mais aussi par la culture jamaïcaine.
« Une grande perte pour la Jamaïque »
Personnage charismatique, portant toujours barbe et chapeau, adepte des principes du mouvement religieux rastafariste, Bunny Wailer joue un rôle déterminant dans l’élaboration de cette identité musicale.
Les Wailers publieront plusieurs autres albums avant d’entamer leur collaboration avec le producteur Chris Blackwell. Le fondateur du label Island Records fera sensiblement évoluer le son du groupe, pour lui donner une sonorité plus électrique de nature à plaire, selon lui, à un public plus international.
Bunny Wailer sera des albums Catch a Fire et Burnin’, qui transformeront le reggae en mouvement musical majeur. Mais il quittera ensuite le groupe, de même que Peter Tosh, lassé d’un rôle de faire-valoir de Bob Marley dans lequel il se sentait enfermé.
Il lancera alors sa carrière solo avec l’album Blackheart Man, considéré aujourd’hui comme un classique du genre. Durant les années 1990, il recevra trois Grammy Awards, les récompenses de l’industrie musicale américaine, dont deux pour l’album reggae de l’année.
« Le décès de Bunny Wailer, le dernier des Wailers, met fin à la période la plus vibrante de l’expérience musicale de la Jamaïque », a écrit l’homme politique jamaïcain Peter Phillips dans un message publié sur Facebook. Le premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a également rendu hommage au musicien :
« C’est une grande perte pour la Jamaïque et pour le reggae, Bunny Wailer restera à jamais dans les mémoires pour sa contribution exceptionnelle à l’industrie de la musique et à la culture jamaïcaine. »
SOURCE: https://www.lemonde.fr/