Il n”a pas certes bénéficié des funérailles nationales, cependant, le peuple a tenu à lui rendre un vibrant hommage à travers une grande mobilisation.
Après le maire du District, Moussa Badoulaye Traoré, le ministre de l”Education nationale, Pr Mamadou Lamine Traoré, l”impitoyable mort a frappé à nouveau dans le cercle restreint des fils émérites du Mal en arrachant le vieux sage Almamy Sylla à l”affection de tous, dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 juillet 2007. Il a été inhumé au cimetière de Niaréla.
Pour les obsèques de l”illustre disparu, le peuple malien a tenu à lui rendre un grand hommage à travers une grande mobilisation avec en tête le Président de la République, le Général Amadou Toumani Touré, le président de l”Assemblée nationale, El Hadji Ibrahim Boubacar Kéïta, le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga et plusieurs membres du gouvernement ainsi que plusieurs hauts cadres de l”administration. Sans compter des Représentants du corps diplomatique accrédité au Mali. Ils étaient là, présents à la cérémonie de funérailles, de nombreux citoyens.
Almamy Sylla a eu une vie bien remplie. Ce qui fit de lui un grand homme au service de la nation malienne, du continent africaine et du monde entier. Né le 10 septembre 1926 à Bamako, après ses études primaires, il rentre dans la marine française où il sert de 1945 à 1947. Après avoir obtenu le Bac à l”établissement El Hadji Malik Sy à Dakar, Almamy Sylla se lance dans des études d”économie à l”Université de Paris-Sorbone où il décrocha un diplôme en agro-économie.
Avide d”apprendre toujours, il décide de poursuivre ses études. Cette fois-ci dans le domaine de l”administration publique et des relations publiques. A la demande du président Modibo Kéïta, il s”inscrit à l”Université de Dakar. Ces études ont été également sanctionnées par un diplôme.
De 1953 à 1959, il est le premier Africain nommé à la tête de l”Ecole fédérale d”économie rurale de l”Afrique Occidentale française à Sikasso. De 1960 à 1963, il est nommé Conseiller économique du président Modibo Kéïta. C’est ce dernier qui l’enverra dans le système des Nations-unies où il occupera les postes successifs : assistant spécial du secrétaire exécutif et du secrétaire de la Commission économique pour l”Afrique. C”était de 1963 à 1967. Après de bons et loyaux services à l”ONUDI au poste de secrétaire, Almamy Sylla se retrouve à la FAO en 1978.
C”est justement à cette date qu”il finit de gravir les échelons de la fonction publique malienne. D”où son statut d”administrateur de classe exceptionnelle, avant de faire valoir ses droits à la retraite en 1984. A noter également qu”il fut membre de la table ronde du président de la BAD et fut actionnaire et administrateur de l”ECOBANK et de l”ancienne BIAO devenu la BIM SA. Grand diplomate Almamy Sylla fut un pion efficace du système des nations-unies. Ce qui lui a donné l”occasion de visiter 147 pays au service et pour le bien être de l”humanité.
Au Mali, il se lança dans la vie politique en créant le RDP (Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès). Candidat malheureux à la présidentielle en 1992 et en 1997, Almamy Sylla fut un grand dirigeant politique dans le collectif des partis politiques de l”opposition. Après une vie de combat bien pleine, il a décidé de se retirer de la vie politique active en 1996, pour "la faire à travers le rétroviseur". Et depuis la nuit du samedi 4 au dimanche 5 juillet dernier, il a cessé de formuler et pour toujours cette observation. Le président de la République, le Général Amadou Toumani Touré qui a honoré la mémoire de l”illustre disparu de par sa présence aux funérailles, a fait dire par son grand griot Lafia Kouyaté qu” "avec la disparition de Almamy Sylla, il perd un grand conseiller"
Marié et père de huit enfants, Almamy Sylla fut un grand homme qui a rempli son existence.
Alassane DIARRA
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