4 avril 2022 : Le jour où Diango : Cissoko prit le train de l’Infinie

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Le lundi 4 avril 2022, l’ancien Premier ministre Diango Cissoko était arraché à l’affection des siens et à la nôtre, des suites d’une courte maladie, à l’âge de 74 ans. La triste nouvelle avait été annoncée par sa famille. L’ancien Médiateur de la République a été inhumé le jeudi 7 avril 2022 avec tous les honneurs de la Nation au cimetière de Sotuba. Retour sur les temps forts des obsèques et la carrière de ce grand commis de l’Etat, auteur du livre “La Rédaction administrative”.

Triste soirée que celle du lundi 4 au mardi 5 avril 2022 avec l’annonce par sa famille du décès de Diango Cissoko, grand commis de l’Etat qui a occupé les plus hautes fonctions administratives dans ce pays.

La cérémonie funèbre du septuagénaire et demi s’est déroulée près de son domicile à Korofina en présence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, de l’ancien président de la Transition, Pr. Dioncounda Traoré, des présidents d’institution de la République et de plusieurs membres du gouvernement.

L’événement a aussi enregistré la présence des autorités administratives et coutumières de Bamako, des parents, amis et anciens collaborateurs de l’illustre disparu, ainsi que d’une foule nombreuse venue lui rendre un dernier hommage.

Devant le corps couvert du drapeau national exposé sur le catafalque, les intervenants ont témoigné, de manière éloquente, des valeurs et qualités de ce grand serviteur de la Nation et fin connaisseur des rouages de l’administration malienne.

Première à venir au pupitre, Fatoumata Cissoko, la fille du défunt, a exprimé ses sincères reconnaissances au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta pour son implication personnelle, et à toutes les autorités pour leurs soutiens multiformes durant cette période de dure épreuve.

Elle a salué les qualités d’un père qui a su former ses enfants pour mieux affronter les épreuves de la vie.

Au nom des anciens collaborateurs et amis, le Pr. Baba Berthé a longuement vanté les qualités d’homme affable du travail bien fait, de grand commis de l’Etat, et surtout d’excellent enseignant de l’ancien secrétaire général de la présidence qu’il a agréablement côtoyé à Koulouba pendant trois ans.

Le Grand chancelier des ordres nationaux a présenté les condoléances et les hommages de la nation au nom du président de la Transition. Selon le général Amadou Sagafourou Guèye, c’est avec effroi et résignation, que les Maliens ont appris la disparition de l’une de leur boussole, leur fierté et d’un de leur grand serviteur de l’Etat. Ainsi, Diango Cissoko venait de se soumettre aux injonctions de ce gendarme féroce qu’est la mort. Il repose au cimetière de Sotuba.

Diango Cissoko, est né le 13 août 1948 à Kita. Il fut Premier ministre de transition du 11 décembre 2012 au 5 septembre 2013. Administrateur civil diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) du Mali (Section administration générale), Diango Cissoko est titulaire d’un doctorat d’Etat en droit de l’Université de Rouen.

Dans l’administration malienne, il a été successivement :

– Directeur des services pénitentiaires et directeur de la Prison centrale de Bamako,

– Directeur national de la fonction publique et du personnel,

– Directeur de cabinet du ministre du Travail et de la Fonction publique et membre de la Commission nationale de réforme administrative,

– Ministre de la Justice, garde des Sceaux,

– Secrétaire général de la présidence de la République,

– Gouverneur suppléant du FMI, de la Banque mondiale, de la Banque islamique de développement (Bid), de la Banque africaine de développement (Bad), du Fonds africain de développement (Fad), et gouverneur de la Banque mondiale,

– Administrateur civil au ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales,

– Directeur de cabinet du Premier ministre,

– Médiateur de la République.

A signaler que Diango Cissoko a enseigné dans plusieurs grandes écoles de la place telle que : – l’Ecole pratique des hautes études (EPHE),

– l’Ecole nationale d’administration (ENA),

– l’Ecole nationale d’ingénieurs (ENI),

– l’Institut de gestion et de langues appliquées aux métiers (Iglam),

– le Centre de formation et d’appui conseil pour le développement local (Delta-C),

– l’Université de Bamako.

Officier de l’Ordre national du Mali, Diango Cissoko est auteur de plusieurs publications sur, entre autres thèmes, le droit pénal général et la science pénitentiaire, la rédaction administrative, la justice, la fonction publique, la science administrative. Son ouvrage intitulé Rédaction administrative publié en 2005 a été honoré par le prix Malouet (2006) de l’Académie des sciences morales et politiques de l’Institut de France.

Diango Cissoko était membre de plusieurs organismes internationaux, tels l’Institut international de droit d’expression et d’inspirations françaises (Idef), l’Association internationale de la fonction publique (AIFP), le Groupe de travail franco-africain sur la gouvernance au Sud.                 

                   El Hadj A.B. HAIDARA

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