1er anniversaire de la disparition de Mohamed Lamine Gakou : L’hommage de L’Indépendant à un grand économiste et combattant de la liberté

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Mohamed Lamine Gakou est décédé le 22 juillet 2013 à l’âge de 70 ans. Plusieurs des ex-collaborateurs retiennent de l’homme son parcours de patriote et défenseur des libertés démocratiques. Pour le premier anniversaire de son décès, ” L’Indépendant ” a décidé de rendre un hommage mérité à cet illustre militant et économiste engagé.

 

 

Mohamed Lamine Gakou était détenteur de plusieurs diplômes obtenus dans de grandes écoles de la France. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur staticien économiste obtenu en 1974 au CDSD à Paris, d’un diplôme d’études supérieures en sciences économiques obtenu en 1971 à l’Université de Nanterre et d’une licence en sciences économiques à l’Université de Strasbourg.

 

Longtemps absent du pays pour son militantisme en faveur de la démocratie, Mohamed Lamine Gakou a passé une bonne partie de sa vie entre l’Hexagone et Dakar au Sénégal. Son absence du pays ne l’a pas empêché de lutter pour l’instauration de la démocratie au Mali. Bien au contraire le grand militant pour la démocratie et les libertés individuelles qu’il fut menait son combat politique à travers les écrits qu’il faisait parvenir au pays par le biais du Bulletin du peuple publié à partir de Dakar. Militant du changement, l’homme est rentré au Mali en 1992 pour aider le président Alpha Oumar Konaré dans l’instauration de la démocratie.

 

Durant les seize années qu’il a vécues au Sénégal, Gakou a conduit plusieurs études et séminaires à travers l’Afrique. A ce titre, il a conduit la préparation d’études macro économiques et du développement. Il a animé des séminaires sur le développement agricole et rural africain. Expert principal en agriculture auprès de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, il   était chargé de l’identification des besoins de la population et de la problématique de l’élevage dans la sous-région en 1991. Consultant de la FAO, il a participé en 1988 à l’organisation d’un séminaire national sur la politique de développement de la filière rizicole au Niger.

 

De février 1976 à mars 1986, Mohamed Lamine Gakou était chercheur à l’institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) à Dakar. C’est à ce titre qu’il devint, de 1978 à 1986, directeur de recherche dans le projet conjoint UNITAR, université des Nations Unies et Forum du Tiers Monde sur l’agriculture africaine.

 

À ce titre, j’ai traité des thèmes sur les problèmes de développement des pays africains enclavés, la politique de développement des petites exploitations agricoles, la promotion des projets de développement rural avec un accent particulier sur les petits agriculteurs et paysans. Ceci m’a emmené à évaluer des opérations et des projets de développement de l’élevage à Mopti, le projet de développement intégré rizicole de Sédhiou au Sénégal et l’opération de développement intégré des arachides et des cultures vivrières du Mali “, écrivait l’homme dans son Curriculum Vitae.

 

Le stagiaire en planification micro et micro économie à l’Institut africain de développement économique et de la planification des Nation Unies entre 1975 et 1976 possede plusieurs publications à son actif. Il est l’auteur des ouvrages : ” Quelles perspectives pour l’Afrique ? Afrique subsaharienne et développement de l’Asie de l’est et en ce début du 21ème siècle, Quelles perspectives pour l’Afrique et singulièrement l’Afrique Subsaharienne “. Dans ces ouvrages, Mohamed Lamine Gakou traite les problèmes de développement de l’Afrique en mettant l’accent sur les subventions américaines et la corruption des responsables africains. L’homme à qui votre quotidien L’Indépendant rend hommage s’est fait connaitre par les multiples contributions qu’il y a signées. Ces contributions traitent des thèmes économiques, de développement durable et des questions agricoles.

 

Son engagement pour la conquête des libertés individuelles, l’instauration de la démocratie l’a conduit à militer au sein de plusieurs organisations estudiantines. C’est dans ces organisations qu’il a fait la connaissance de Pr Ali Nouhoum Diallo, Moriké Konaré, l’aîné de l’ancien président Alpha Oumar Konaré et IBK, l’actuel président de la République. Le secrétaire général de l’organisation des étudiants maliens de France s’est battu pour conscientiser les Maliens, qui travaillent dans les foyers. Cette conscientisation leur a permis de s’organiser pour faire prévaloir leur droit et s’intéresser à la vie politique dans leur pays, le Mali.

 

Avec l’avènement de la démocratie en 1992, l’homme rentra au pays pour se mettre au service de la nation. Il devient Conseiller du président de la République Alpha Oumar Konaré, puis chargé de mission avec comme occupation principale couvrir la région de Koulikoro et traiter les données économiques, de juin 1993 à décembre 2004. L’homme est allé à la retraite en 2008. Il est décédé le 22 juillet 2013 à l’âge de 70 après une longue maladie. Sa femme, Mme Fanta Camara, que nous avons rencontrées, hier, retient de son défunt mari l’image d’un homme honnête, engagé pour la démocratie et qui a horreur de l’injustice.

 

Cette attitude lui a valu d’être un modèle pour des hommes politiques comme Me Mountaga Tall, Soumeylou Boubèye Maïga et Cheick Oumar Sissoko.

 

Dors en paix, Mohamed Lamine Gakou. Tes camarades qui t’ont vu à l’oeuvre des années durant pour la promotion de la démocratie et un mieux être pour les populations maliennes ne t’oublieront pas.

 

                     Moussa SIDIBE

 

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