« Chéché » s’est éteinte : La famille des artistes en deuil

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Une des voix envoûtantes de la musique malienne s’est éteinte le mercredi 15 septembre aux environs de 9 heures. En effet, la cantatrice Fatoumata Dramé dite « Chéché » a perdu la vie dans un accident de voiture, à 5 km de Sébabougou, entre Didiéni et Diéma, dans la région de Kayes. Selon nos sources, Chéché revenait d’un concert  en Mauritanie, avec son orchestre au complet. Juste Sébabougou, un pneu de la voiture a éclaté, faisant effectuer des tonneaux au véhicule. Les occupants de la voiture, qui seraient au nombre de 7, étaient grièvement blessés. L’un d’entre eux aurait eu une clavicule déplacée ; un autre, le pied  abîmé, tandis qu’un autre vomissait du sang. Seule Chéché n’a pas échappé au sinistre.

 

Du coup, des éléments des forces de sécurité ont été dépêchés sur les lieux, et les blessés ont été évacués d’urgence au centre sanitaire de Diéma pour recevoir les premiers traitements ; et selon d’autres sources, ils ont été transférés dans la même soirée à Bamako.

 

La part des rumeurs et ragots, la rançon du succès

Quels que soient ses qualités ou défauts, l’être humain n’échappe pas aux critiques et autres éreintages de ses semblables : cela est inhérent à sa nature même. C’est dire que les gens célèbres ou populaires sont encore plus exposés aux rumeurs et autres ragots, en particulier les gens de pouvoir, les riches, les grands sportifs et artistes…Aussi se rappelle-t-on que la grande diva du Wassoulou, Oumou Sangaré, avait eu sa part de ragots : un scandale infondé, en relation avec une affaire  de pornographie. En son temps, la rumeur avait fait son bonhomme de chemin. Heureusement que Oumou avait su rester stoïque et adopter l’attitude la mieux indiquée en pareille circonstance : du début à la fin des rumeurs, elle a su garder le silence, un silence qui avait fini par innocenter totalement la diva.

 

L’on se rappelle aussi du tragique accident  subi par Tata Diakité qui en était sortie vivante ; mais elle avait été sérieusement affectée des membres inférieurs. Plus tard, elle avait du être amputée, malgré les soins intenses dont elle avait bénéficié et malgré les soutiens financiers qu’elle avait reçus de Mme Touré Lobbo Traoré, de certains artistes et autres personnes de bonne volonté. Aux dires de certains, tata ne pouvait plus supporter moralement son nouvel état physique ; elle n’avait plus goût à la vie, elle, une artiste populaire qui était déjà au « zénith » (pourrait-on dire), devoir vivre ainsi, privée de ses moyens physiques…par ailleurs, Tata avait du endurer bien des ragots relatifs à sa situation conjugale.

 

Fatoumata Koné dite « Sirani », et plus connue sous le surnom de « Baba ni », elle non plus n’avait pas échappé aux ragots. On se souvient, en effet, des efforts qu’elle avait du déployer pour affronter ces scandales relatifs à ses liens avec l’homme d’affaires Chéri Gadjigo qui avait envoyé des loubards pour l’enlever le jour même…de sa nuit de noce. L’affaire avait fait grand bruit ; mais « Sirani » s’était finalement bien sortie de l’épreuve. En dépit de sa mort subite, Chéché Dramé, non plus,  n’a pas échappé aux ragots  qui racontent que le courant ne passait pas entre celle qui était considérée comme la « dauphine », voire la « fille adoptive » de Baba ni , et son mari. Si bien que le couple aurait été contraint à une rupture définitive  exigée par Chéché, dit-on. « C’est de là  qu’a commencé sa mésentente avec Baba ni. Ce qui a surtout fait souffrir Chéché, c’est que  son ancien mari s’est entiché d’une ses choristes jusqu’à l’épouser. Ce la a beaucoup affecté le moral de Chéché », confie une source proche des griottes.

 

Quoi qu’il en soit, les artistes et griottes populaires n’échappent jamais à ces genres de rumeurs, surtout que leurs moindres faits et gestes sont « décortiqués » et analysés à la loupe par le citoyen lambda. En somme, c’est la rançon du succès ou de la célébrité.  Et ce n’est pas pour rien que les prestations scéniques et télévisées, l’habillement et le comportement de ces  stars et starlettes sont prisées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ce n’est pas pour rien non plus que ces griottes sont admirées et adulées par les populations, notamment les femmes, les jeunes filles et les enfants. Ce n’est pas pour rien enfin que des émissions télévisées comme « Top Etoiles », « Mini Stars », « Grand Sumu »…enregistrent des audiences monstres et majoritairement composées de femmes et de jeunes (garçons et filles).

 

Hommage à Chéché !

Née en 1985,  Fatoumata « Chéché » Dramé est originaire de Mourdia (cercle de Nara, région de Koulikoro. Très tôt, elle commence à s’initier à la chanson avec sa mère. Ensuite, elle fait ses premiers pas avec Dialou Damba, avant de devenir, pendant 10 ans, la choriste attitrée de Baba ni Koné. Son premier album paru en 2006 l’a révélée au grand public, avec des titres comme « Ayen dèmè », « Okadinèyè »…Son second tube sorti en 2009 comporte des  titres choc comme « Mogoya », « Mourouna »…En 4 ans, Chéché Dramé s’est propulsée au hit parade de la musique malienne en occupant une place de choix dans le rang des plus grandes cantatrices du pays. Chéché était déjà nominée pour le prix du concours « Découverte RFI 2010 ». Elle était même retenue les manifestations culturelles du cinquantenaire. Mais hélas !…

 

Tout le pays, et la famille des artistes en particulier, déplorent aujourd’hui la perte de cette voix talentueuse à la fleur de l’âge, une voix envoûtante et qui portait, malgré son physique frêle. Chéché était partie pour une fulgurante musicale. Elle était classée parmi les étoiles montantes de la musique malienne. Mais la mort, ou du moins le Tout puissant, en a décidé autrement. A ses parents, sa famille, ses connaissances, nous présentons nos condoléances attristées. Dors en paix, Chéché !

Oumar Diawara (Le Viator »   

           

 

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