Situation au Mali : Antonio Guterres met en lumière les progrès et les défis

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Le dernier rapport trimestriel du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, qui couvre la période du 3 juin au 19 septembre 2022, a été présenté le mardi dernier par le chef de la Minusma El-Ghassim Wane, devant le Conseil de sécurité réuni pour son examen. C’était en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop

Dans ce rapport, le secrétaire général de l’Onu souligne que la période concernée a été caractérisée par des avancées politiques importantes par rapport aux priorités stratégiques de la Minusma. Pour Antonio Guterres, l’accord entre les autorités maliennes et la Cedeao sur la prolongation du délai de Transition a conduit à la levée partielle des sanctions imposées au Mali et a revitalisé le processus de réformes.

Il a aussi fait remarquer que depuis le mois d’août, le processus de paix a connu une évolution encourageante, en faisant référence à la tenue de la réunion décisionnelle de haut niveau qui a donné lieu à un consensus entre les parties sur les principaux aspects en suspens du processus. Selon lui, les parties maliennes ont convenu de l’intégration de 26.000 ex-combattants dans les Forces de défense et de sécurité et dans l’administration publique. Il a aussi évoqué l’adoption par le gouvernement de la stratégie de stabilisation des régions du Centre.

Concernant la transition politique, Antonio Guterres note, entre autres avancées, le chronogramme de la Transition, le décret présidentiel portant création d’une commission chargée d’élaborer un avant-projet de Constitution, l’adoption de la loi électorale et sa diffusion avec l’appui de la Minusma dans les 19 régions et le District de Bamako, la réunion du Cadre de concertation national sur les réformes et les processus électoraux. Mais aussi la création et le lancement d’une Commission de suivi du calendrier des réformes politiques et institutionnelles, la tenue de la 3è réunion du Groupe de soutien et de suivi à la Transition le 6 septembre à Lomé au Togo.

Par ailleurs, le patron de l’ONU a rappelé l’adoption, le 15 juin, du Cadre stratégique pour la refondation de l’État et de son plan d’action, la nomination le 22 août, du colonel Abdoulaye Maïga comme Premier ministre par intérim. Parlant de la stabilisation et la restauration de l’autorité de l’État dans le Centre, il fait savoir que le 31 août, la présence des gouverneurs, préfets et sous-préfets dans leurs lieux d’affectation de Mopti et Ségou a atteint 26 % (29 fonctionnaires sur 110), contre 19 % à la fin du mois d’avril 2022.

PATROUILLES CONJOINTES- Sur le plan sécuritaire, le secrétaire général constate la recrudescence des activités des groupes extrémistes. Pour lui, l’insécurité a continué à s’étendre à l’ouest et au sud du pays où des groupes non identifiés ont mené des attaques. Face à cette situation, dira-t-il, la Minusma a mené plusieurs opérations en mettant l’accent sur une coopération renforcée avec les Forces de défense et de sécurité maliennes, y compris des activités de protection conjointe ainsi que le renforcement des capacités et la provision en hydrocarbure aux bataillons reconstitués à Tombouctou, Gao, Kidal et Ménaka. Le 4 septembre, souligne Antonio Guterres, la police des Nations unies a effectué 175 patrouilles conjointes avec les Forces de sécurité maliennes, dont 58 dans la Région de Mopti.

Dans le Centre, il estime que trois facteurs majeurs expliquent la volatilité de la situation sécuritaire. D’abord, la saison des pluies et les contraintes opérationnelles qui en découlent et qui ont sapé la capacité des Forces maliennes à maintenir la sécurité au lendemain des opérations militaires visant à libérer des zones de la présence de groupes extrémistes.

Selon Antonio Guterres, les groupes terroristes ont exploité cette lacune pour imposer aux communautés des pactes de survie, par lesquels, ils font respecter des normes sociales et politiques strictes, en particulier dans le Nord du Cercle de Djenné, l’est de Bandiagara, Bankass et Douentza.

Par rapport à la situation des droits de l’Homme, le patron de l’ONU dira qu’elle a continué à être caractérisée par des allégations d’abus et des violations du droit international humanitaire perpétrées par des groupes armés extrémistes (297), des milices d’autodéfense (23), des groupes armés signataires (27) et des éléments armés non identifiés (3).

Par Dieudonné DIAMA

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