Réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Mali : Le Premier ministre Modibo Keïta plaide pour un mandat plus robuste pour les casques bleus

0
Modibo Kéita, Premier ministre du Mali (Credit Photo/AFP)
Modibo Kéita, Premier ministre du Mali (Credit Photo/AFP)

Mandaté par le président de la République SE Ibrahim Boubacar Keita pour prendre part à la réunion du Conseil de Sécurité consacrée au Mali le 16 juin à New York, le Premier ministre Modibo Keita a livré la vérité qui sied conformément à la réalité sur le terrain que le gouvernement a bonne lecture.

A l’ordre du jour de cette réunion, l’examen du rapport du secrétaire général des Nations Unies sur la situation au Mali assorti de pertinentes recommandations avec en toile de fond, le renouvellement du mandat de la MINUSMA et le relèvement de son niveau de l’effectif sur le terrain.

Devant les membres du Conseil de Sécurité qui doivent, en principe, adopter leur résolution sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA le 29 juin prochain, le premier ministre Modibo Keita est allé droit au but avec diplomatie sur ce que le Mali tout entier estime aujourd’hui sur la question. Celui d’une bonne coopération des forces de la mission onusienne dans notre pays avec les FAMA à travers une redéfinition des règles d’engagement dans la prochaine résolution tout en réitérant la reconnaissance du peuple et du Gouvernement du Mali aux pays contributeurs de troupes pour tous les sacrifices consentis pour le règlement définitif   de la crise que traverse notre pays.

En effet, pour le Premier ministre l’efficacité de la MINUSMA doit être recherchée autrement. « Le Gouvernement du Mali a toujours estimé que l’efficacité de la MINUSMA est à rechercher  plutôt dans le renforcement de ses capacités opérationnelles qui, à notre avis, passe par une posture plus robuste et plus active ; une redéfinition des règles d’engagement ; un soutien aux Forces Armées du Mali accompagné d’une coordination opérationnelle ; un soutien aux initiatives régionales de lutte contre le terrorisme, notamment celles du G5 Sahel, de la CEDEAO et de l’Union africaine », a pu rappeler le Premier ministre, Modibo Keïta, aux 15 membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies, l’ organe compétent pour « décider du sort » des pays en crise.

Il est à noter qu’une définition claire des règles d’engagement des forces de la MINUSMA a toujours fait défaut dans les différentes résolutions consacrées à la crise malienne créant des incompréhensions tous azimuts entre maliens et responsables de la MINUSMA. L’inaction de ces forces devant certaines situations de danger avait conduit les Maliens à se poser des questions sur l’intérêt de la présence de la MINUSMA. En effet, les Forces Armées du Mali qui sont en première ligne dans la lutte contre le terrorisme  et qui ont toujours été le premier rempart légitime de protection des populations maliennes et des frontières nationales méritent l’appui et le soutien sans équivoque des forces de la Communauté internationale. Dans ce contexte et en prélude au renouvellement du mandat de la MINUSMA, il est du devoir des autorités maliennes de chercher à clarifier les règles d’engagement de la MINUSMA plutôt que le relèvement de l’effectif des forces tel que prôné par les responsables de la MINUSMA et le secrétaire Général des Nations Unies.
De façon générale, le Premier ministre a, au nom du gouvernement, pris note des recommandations du secrétaire général des nations Unies formulées aux paragraphes 45 à 55, des recommandations, selon lui, si elles sont entérinées par le Conseil de sécurité, permettront à la MINUSMA d’accomplir sa mission de stabilisation et de protection des civils.

Par ailleurs, le chef du gouvernement s’est réjoui du fait que le rapport du Secrétaire général ait souligné que « le Gouvernement du Mali a déployé d’énormes efforts qui illustrent, de façon éloquente, sa ferme volonté d’honorer ses engagements et tous ses engagements ». Il a rassuré que le Mali, pour sa part, s’arrêtera sur deux questions clés qui ressortent du rapport du Secrétaire général, à savoir les réformes politiques et institutionnelles et les questions de défense et de sécurité. En matière des réformes politiques et institutionnelles, selon le Premier ministre, Modibo Keïta la loi relative à la révision du code des collectivités territoriales initiée par le Gouvernement du Mali est la disposition légale qui ouvre la voie à la mise en place des autorités intérimaires. Dans la même dynamique, il rappelera que la conformité des dispositions de cette loi à la Constitution malienne a été établie par l’organe juridictionnel compétent, mettant ainsi fin à toutes formes de contestation. « Le Gouvernement du Mali, pour sa part s’est acquitté de toutes ses obligations. Jamais sa bonne foi n’a été objectivement prise à défaut », a indiqué le Premier ministre Modibo Keita devant le Conseil de Sécurité.
Daniel KOURIBA

Commentaires via Facebook :