Résolution 2324 de la Minusma : Nouvelle mission assignée, expliqué par le représentant spécial Mahamat Saleh Annadif

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Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Mahamat Saleh Annadif, chef de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) était face à la presse, le jeudi 05 juillet 2018, dans la grande salle de conférence de la Maison de la presse. L’objectif était pour ce diplomate d’expliquer en long et en large la mission assignée à la MINUSMA à travers la nouvelle résolution tenue le 28 juin passé par le Conseil de sécurité. Laquelle a prolongé le mandat de la MINUSMA jusqu’au 2019. Il était accompagné par plusieurs cadres de la mission onusienne au Mali.

Pour mémoire d’homme, le 28 juin 2018 passé, le Conseil de sécurité a eu un débat sur la situation du Mali, lequel a été conclu par une résolution sous le numéro 2324 (2018) qui a renouvelé le mandat de la MINUSMA jusqu’au juin 2019. Cette résolution fixe le sens dans lequel désormais la mission doit s’orienter, comme elle doit agir dans certains nombres de domaines confiés.

Cette résolution du 2324 ne fixe pas uniquement le mandat de la MINUSMA, elle adresse également un certain nombre de message qu’on peut qualifier de messages forts du Conseil de sécurité aussi bien aux maliens et maliennes mais surtout aux trois partis signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation. La Communauté internationale à travers cette résolution du Conseil de sécurité a voulu exprimer son impatience face au retard persistant sur la mise en œuvre de l’Accord.

Selon le Chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, lors de la visite du Secrétaire général des Nations Unies, du 29 au 30 mai passé au Mali, il a eu à constater qu’il y a une dynamique positive qui se développe quant à la mise en œuvre de l’Accord. « Il a dit qu’il y a des problèmes récents mais encourageants et il en a profité pour féliciter les partis signataires », rappelle-t-il. Malgré cela, selon le patron de la Minusma, la Communauté internationale à travers cette nouvelle résolution du Conseil de sécurité a exprimé son impatience face au retard pour la mise en œuvre de l’Accord. Il révèle à ce point que c’est la première fois que le Conseil de sécurité demande l’application du Comité de sanction sur le Mali, adopté dans la résolution précédente.

Nous apprenons avec lui, qu’il a demandé ainsi aux parties signataires de prendre des mesures pour s’acquitter pleinement et rapidement de leur obligation restant au titre de l’Accord. Le conseil exhorte également, renchérit-il, les partis signataires d’agir plus engagées et plus rapides. A l’en croire, le Conseil de sécurité a exprimé sa profonde préoccupation sur la question des droits de l’homme notamment la situation sécuritaire et l’intensification de la violence intercommunautaire. « C’est une inquiétude que nous partageons », souligne le patron de la Minusma et d’assener que c’est l’une des conséquences pour laquelle le Conseil de sécurité a élargi le mandat de la MINUSMA pour qu’elle puisse s’impliquer plus dans le Centre. « Le Conseil a ainsi condamné la violation des droits de l’homme et a réaffirmé que la stabilisation du Centre du Mali ne peut se faire sans le progrès sur le développement de la gouvernance, de la réconciliation, de la protection et de la promotion des droits de l’homme », narre-t-il.

Nouveau mandat de la Minusma demande d’accompagner le Mali aux élections

Concernant les élections, le mandat de la MINUSMA le demande d’accompagner le Mali dans la réalisation des élections apaisées, transparentes mais surtout crédible, dit le représentant spécial et d’évoquer que la MINUSMA l’a fait depuis 2013, elle continuera à le faire tant au plan technique qu’au plan logistique.  « Ainsi nous avons procédé au renforcement des capacités des acteurs électoraux, mis en œuvre du projet de conservation des matériels électoraux. Mais avant nous avons recruté, formé et déployé une soixantaine d’assistants électoraux. Nous nous chargeons de transporter tous les matériels électoraux autant les hommes que nous déployons », indique-t-il. En outre, il dit que la Minusma a assisté au plan technique et matériel la Cour suprême du Mali afin qu’elle puisse faire sereinement face à ses responsabilités dans la réussite des différents scrutins.

« Autant les élections de 2013 ont permis de rétablir l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat, autant les élections de 2018 doivent faire en sorte que les observateurs et les amis du Mali puissent être convaincus que le processus démocratique au Mali est irréversible », signale-t-il.

Par ailleurs, le représentant spécial précise que les dispositifs sont pris par la Minusma pour transporter les candidats qui souhaitent aller dans certaines zones au Nord et au Centre. « Nous avons des dispositifs conséquents pour tout candidat qui veut aller dans les zones où nous sommes présents, où la présence de l’Etat soit faite ou soit inexistant non, nous avons prévu de faire transporter un candidat plus deux de ses compagnons en leur assurant de tout mettre en œuvre pour leur permettre de mener les campagnes », rassure-t-il.

Nous savons tous que les difficultés sont nombreuses, dit-il, la question de sécurité est réelle, mais nous estimons que l’occasion est propice pour la consolidation des acquis démocratique, réaffirmation de l’attente et de l’unité nationale. « Nous disons que le monde observe les maliens et nous puissions les dire à ceux qui veulent conserver le pouvoir et à ceux qui veulent le conquérir de placer le Mali d’abord », conseille-t-il. Et de demander aux maliens de surmonter les divergences et d’exhorter un sursaut collectif pour l’élection présidentielle. Avant de terminer le patron souligne que c’est aux maliens de mettre fin à cette crise et personne ne le fera à leur place.

B. KONE

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