Le Centre International des Conférences de Bamako (CICB) a abrité hier, mardi 5 novembre, la première réunion ministérielle des Affaires étrangères de l’ONU pour les pays du Sahel et du Maghreb. L’objectif de cette rencontre présidée par le Président Ibrahim Boubacar Keïta est d’établir une plateforme de coordination relative à la mise en œuvre de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le développement du Sahel.
En d’autres termes, il s’agissait pour les participants de fournir un appui international coordonné sur la base d’une vision commune des priorités identifiées de la région afin d’éclairer la mise en œuvre de la Stratégie pour le Sahel. Outre le secrétaire général de l’ONU M. Ban Ki-moon, plusieurs chefs d’organisations de financement du développement tels que Dr. Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, M. Donald Kaberuka, président de la Banque Africaine de Développement, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine et M. Andris Piebalgs, commissaire au développement de l’Union européenne ont pris part à cette importante réunion.
Mettre en place des projets structurants pour le développement du Sahel, afin d’éliminer les fléaux que constituent la pauvreté et l’insécurité. Tel est le but de cette rencontre qui s’est ouverte hier au CICB de Bamako. La présence d’éminentes personnalités montre que c’est une première pour toute cette région traversée par de graves crises en 2012 telles que la sécheresse, l’occupation du nord mali, l’augmentation de la pauvreté etc. Ainsi, cette réunion devait donc matérialiser le soutien de la communauté internationale au processus de normalisation en cours au Mali.
De l’avis de certains observateurs, c’est la première fois qu’une initiative de ce genre a lieu car elle a fait se déplacer à la fois le Secrétaire général des Nations-Unies et le président de la Banque Mondiale se mettre au chevet d’une région. Ainsi, il s’agissait pour les participants de mieux coordonner leurs efforts avec l’appui de la communauté internationale en vue d’une plus grande prospérité de la région. C’est ainsi qu’ils ont insisté sur la prise en compte du triptyque “ Paix, Sécurité et Développement” pour favoriser l’émergence de la région.
Après le discours de bienvenue prononcé par le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed à l’endroit des participants, la parole a été donnée au représentant de l’organisation de la coopération islamique qui a réitéré le soutien de son institution à la stabilité et au développement du Mali.
Il a rappelé que l’OCI restera toujours aux côtés du Mali pour l’accompagner dans la mise en œuvre de projets structurants. Pour sa part, le Commissaire européen au Développement, Andris Piebalgs a annoncé un nouveau soutien au Mali de 615 millions d’euros (après approbation du Parlement européen et du Conseil), dans le cadre du 11ème Fonds européen de développement (FED) entre 2014 et 2020. ” Ce nouvel appui souligne la détermination de l’Union européenne à poursuivre son appui à la construction de la paix et au développement économique et social du Mali ” a-t-il précisé.
Présent également à la rencontre, le président de la banque mondiale, Jim Yong Kim, a précisé que la contribution de la Banque mondiale à hauteur de 1,5 milliard de dollars au cours des deux prochaines années, une somme qui vient s’ajouter à celles des programmes du pays déjà en place.
Quant au président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, il a réaffirmé l’engament de son institution à accompagner les efforts de stabilisation de la région. Tout en insistant sur la nécessité d’apporter des réponses régionales pour mettre fin aux menaces sur la stabilité et le développement des pays de la région. Il rappelé que son institution a “ fourni l’accès à l’eau potable à quelque 6 millions de personnes au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et au Niger, sans compter les autres pays du Sahel “.
Il a également souligné qu’au ” Au Mali la BAD compte un portefeuille d’actif de plus de 100 milliards de francs CFA. Lors de la conférence de Bruxelles pour le renouveau du Mali qui s’est tenue en mai 2013, elle s’est engagée pour un montant de 240 millions d’euros pour la période 2013-2014“. Prenant la parole, la présidente de la commission de l’Union Africaine, Dr Nkosazana Dlamini Zuma a appelé les partenaires à soutenir davantage le Mali pour lui permettre de sortir définitivement de cette phase et de passer au développement. Selon le Secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon l’objectif de cette visite est de témoigner la solidarité de la communauté internationale au Mali.
Pour lui, huit milliards de dollars ont été promis par des organisations internationales et régionales pour stimuler la croissance économique au Sahel. Il a affirmé que ” nous sommes convaincus que le cycle des crises peut être brisé au Sahel et que la région peut passer de la fragilité à la durabilité“. Il a indiqué que le sahel a subi trois sécheresses graves en moins de dix ans. Ce qui pour lui traduit l’urgence de la manifestation d’une plus grande solidarité de la communauté internationale envers les populations de cette région.
Il a enfin salué le leadership du Président IBK qui a initié cette rencontre. Ce dernier a rappelé dans son discours que cette rencontre montre ” l’engagement du Mali à soutenir les initiatives allant dans le sens du renforcement de la paix dans la région ” et aussi le lancement d’un mécanisme de cohérence axé sur la recherche de solution dans les régions du Sahel. Il a ajouté que le Mali est déterminé à jouer son rôle dans la stratégie de développement du Sahel. Il a reconnu que cette région ” abrite de nombreuses zones de non-droit avec des malfaiteurs s’alliant au gré des circonstances pour commettre des forfaits “.
Il a indiqué que les pays qui la composent sont ” indissolublement liés car aucun pays ne peut à lui seul combattre ces fléaux. Il a appelé la communauté internationale notamment les nations unies à mettre fin à l’ambigüité qui se pose à Kidal. Tout en renouvelant son offre de dialogue aux groupes armés, il a menacé qu’il ne saurait accepter qu’une partie du pays soit soustraite à ses lois.
Maciré DIOP
Oui, on revient sur ce que disait le grand des grands. Amadou.
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