Le Premier ministre, Modibo Kéita, était à New York aux Nations-Unies pour plaider pour le renforcement du mandat de la Minusma au Mali, lequel doit être renouvelé par le Conseil de sécurité de l’ONU. Devant le Conseil de sécurité, il a prononcé un important discours.
D’emblée, il s’est rappelé le 11 janvier 2013, quand le Président François Hollande accédant favorablement à la requête des autorités maliennes, autorisait le déploiement de l’opération Serval qui a permis d’arrêter l’avancée des groupes terroristes. Il a regretté que de nombreuses victimes, civiles comme militaires, nationales comme étrangères soient tombées au Mali pour la stabilité de notre pays. «Le bilan des pertes en vies humaines, déjà lourd, s’est aggravé, ces derniers mois, avec la détérioration de la situation sécuritaire. Le mois de mai a été particulièrement meurtrier pour la MINUSMA au moment même où le monde entier commémorait la Journée internationale des casques bleus», a-t-il déclaré. Selon lui, ce bilan doit nous interpeller et nous inviter à réfléchir sur la nécessité de prendre en compte l’environnement et le contexte de déploiement des opérations de maintien de la paix pour permettre aux casques bleus de s’acquitter au mieux de leur mission qui consiste à sauver des vies, à restaurer et à stabiliser la paix. C’est pourquoi, il a indiqué que le Gouvernement du Mali accueille favorablement les recommandations du Secrétaire général tendant à renforcer les capacités opérationnelles de la MINUSMA. Tout en prenant note de la recommandation du Secrétaire général proposant l’augmentation des effectifs de la mission, il a rappelé que le Gouvernement du Mali a toujours estimé que l’efficacité de la MINUSMA est à rechercher plutôt dans le renforcement de ses capacités opérationnelles qui, «à notre avis, passe par: une posture plus robuste et plus active, une redéfinition des règles d’engagement, un soutien aux Forces Armées du Mali accompagné d’une coordination opérationnelle, un soutien aux initiatives régionales de lutte contre le terrorisme, notamment celles du G5 Sahel, de la CEDEAO et de l’Union africaine».
Modibo Kéita a également remercié le Secrétaire général pour les hommages rendus à Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République du Mali, pour son leadership et son engagement total et ferme à mettre en œuvre l’Accord de paix dans son intégralité. Il s’est aussi dit heureux de constater que les hostilités ont cessé entre le Gouvernement et les mouvements signataires. «Quelques incompréhensions ont pu se manifester entre les mouvements signataires qui sont parvenus à résoudre ces différends au moyen des rencontres intra et intercommunautaires. Ce processus de réconciliation mérite d’être soutenu par tous les acteurs», a-t-il poursuivi. Avant de se réjouir que le Secrétaire général reconnaisse que le Gouvernement du Mali a déployé d’énormes efforts qui illustrent, de façon éloquente, sa ferme volonté d’honorer ses engagements et tous ses engagements. En témoigne, selon lui, la loi initiée par le Gouvernement du Mali qui ouvre la voie à la mise en place des autorités intérimaires.
Il a rappelé les mesures prises pour la matérialisation des mesures institutionnelles et politiques et l’élaboration d’une stratégie spécifique de développement des régions du nord. Il a indiqué que le Mali dispose d’un plan de mise en œuvre de l’Accord qui permet un suivi régulier de ses engagements.
Youssouf Diallo