A l’ONU, le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État et porte-parole du gouvernement malien, a réaffirmé la souveraineté du Mali et dénoncé les ingérences étrangères.
Le 28 septembre 2024, à New York, le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État et porte-parole du gouvernement malien, n’a pas mâché ses mots. Dans son discours à l’occasion de la 79 session de l’Assemblee générale des Nations Unies, Maïga a évoqué le thème de cette session, qui invite à « ne laisser personne de côté » et à agir ensemble pour promouvoir la paix, le développement durable et la dignité humaine. Ce choix de thème résonne particulièrement avec le Mali, un pays qui a subi une crise multidimensionnelle depuis 2012, ayant entraîné des pertes territoriales significatives et de nombreuses victimes innocentes.
Le ministre malien a mis en lumière l’impact dévastateur des conflits, notant l’allégeance du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à Al-Qaida en 2006 et l’intervention militaire de l’OTAN en Libye en 2011 comme des événements ayant aggravé l’insécurité au Sahel. Il a observé que la déstabilisation de ce pays frère a exacerbé les facteurs d’insécurité dans la région, notamment à travers le terrorisme, les trafics en tout genre, et les conflits communautaires manipulés par des terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers.
Pour reprendre le contrôle de son destin, a rapporté le Colonel Maïga, le gouvernement malien a lancé des Assises nationales de la refondation en décembre 2021, aboutissant à l’adoption de 517 recommandations pertinentes. Ces assises avaient pour but d’élaborer une vision réaliste de la géopolitique et de redonner au peuple malien sa dignité.
Le ministre a également mentionné le Programme national d’éducation aux valeurs (PNEV), lancé en avril 2024, qui vise à encourager un retour aux sources pour renforcer l’identité nationale et les valeurs fondamentales du pays. Selon lui, les Maliens sont caractérisés par des valeurs cardinales telles que l’humanitude, l’empathie et le sens de l’honneur.
Maïga a insisté sur la nécessité d’un dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation. Ce dialogue, qui s’est déroulé en trois phases, a permis d’éliminer les racines des conflits communautaires. Il a affirmé que le Dialogue inter-Maliens a permis aux Maliens de « laver leur linge sale en famille » sans ingérence extérieure, se démarquant ainsi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger.
Sur le plan de la sécurité, le ministre Maïga a évoqué les efforts des Forces de Défense et de Sécurité maliennes, qui ont enregistré des succès notables dans la lutte contre le terrorisme, notamment la reprise de la région de Kidal en novembre 2023. Il a indiqué que les groupes terroristes avaient été sérieusement affaiblis et que les Forces de Défense et de Sécurité étaient déployées sur l’ensemble du territoire national.
Concernant les relations internationales, le ministre a souligné l’importance de la coopération entre le Mali et des pays comme la Russie, la Chine, et la Türkiye. Il a affirmé que le Mali est ouvert à tous les partenaires qui souhaitent l’aider à relever ses multiples défis.
Le Colonel Maïga a également mis en garde contre les ingérences extérieures, dénonçant le soutien d’États étrangers au terrorisme, en particulier des autorités ukrainiennes, accusées d’une attaque contre les forces maliennes. Il a rappelé que ces sponsors étatiques étrangers ne peuvent pas rester impunis.
AC/Sf/APA