Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a tenu un débat urgent sur les violations actuelles des droits de l’homme d’inspiration raciale, le racisme systémique, la brutalité policière et la violence contre les manifestations pacifiques. Ces échanges ont eu lieu entre le 17 et 19 juin 2020 à Addis-Abeba. Au terme des échanges, il a été recommandé l’élaboration d’un rapport sur le racisme systémique et les violations du droit international des droits de l’homme à l’encontre des Africains et des personnes d’ascendance africaine par les forces de l’ordre
Les violations actuelles des droits de l’homme d’inspiration raciale, le racisme systémique, la brutalité policière et la violence contre les manifestations pacifiques ont été au centre d’un débat urgent au Conseil national des droits de l’homme de l’ONU.
La mort de George Floyd aux États unis a servi de déclencheur aux réflexions sur la situation des personnes d’ascendance africaine dans le monde. Pendant que les Nations Unies se battent pour le respect des droits de l’homme, ces personnes sont frappées par la pauvreté et le racisme structurel. Ces phénomènes exposent grandement ces populations à la pandémie de la covid-19, a fait savoir Mme Amina J. Mohammed, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies.
Selon Mme Amina, le racisme n’est pas un nouveau phénomène dans le monde. Il a traversé « l’histoire et les frontières ». Toutefois, elle interpelle l’ONU à travailler à la concrétisation de l’égalité des droits.
La vice-secrétaire générale des Nations unies aborde également la question de la traite transatlantique des esclaves. Une pratique ancienne qui fait de plus en plus son retour dans nos territoires.
À l’en croire « [o] n ne peut jamais en dire assez sur le traumatisme profond et les souffrances intergénérationnelles qui ont résulté de l’injustice raciale perpétrée à travers les siècles, en particulier contre les personnes d’ascendance africaine. Il ne suffit pas de condamner simplement les expressions et les actes de racisme. Nous devons aller au-delà et faire plus. »
Au cours de ce débat urgent tenu à la demande du Groupe africain du Conseil des droits de l’homme, la haute-commissaire des Nations Unies, Michel Bachelet demande une action décisive à travers le monde pour lutter contre le racisme omniprésent. Elle dénonce les violences raciales actuelles qui sont « l’héritage de la traite des esclaves et du colonialisme ». Elle se dit alors favorable à des « réparations sous diverses formes », apprend-on de l’Agence France presse.
« Qu’ils soient ou non filmés et deviennent ou non viraux sur les réseaux sociaux, les actes répréhensibles des policiers devraient faire l’objet d’une enquête et de sanctions ou de poursuites immédiates, conformément aux normes internationales », a-t-elle souligné.
Pour sa part, M. Quartey, Vice-Président de la Commission de l’Union africaine, estime que l’opportunité est offerte à la communauté internationale d’agir en prenant en considération la traite transatlantique des esclaves et ses conséquences.
Le frère de George Floyd a également pris part à cette rencontre. Celui-ci a exprimé ses attentes : « J’espère que vous établirez une commission d’enquête indépendante pour enquêter sur les meurtres de Noirs par la police aux États-Unis et sur la violence utilisée contre les manifestants pacifiques qui rappellent au monde que la vie des Noirs est importante ».
A la suite de la résolution intitulée « La promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales des Africains et des personnes d’ascendance africaine contre le recours excessif à la force et autres violations des droits de l’homme par les responsables de l’application des lois », le Conseil des droits de l’homme a exhorté la Haute-commissaire des droits de l’homme d’élaborer un rapport sur le racisme systémique et les violations du droit international des droits de l’homme à l’encontre des Africains et des personnes d’ascendance africaine par les forces de l’ordre.
F. Togola