Moscou explique son veto sur une résolution franco-émiratie sur les sanctions contre le Mali

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Le projet de résolution franco-émirati sur les sanctions contre le Mali ne prend pas en considération les préoccupations de la partie malienne, selon l’ambassadeur russe auprès de l’Onu. C’est la raison pour laquelle la Russie a mis son veto au Conseil de sécurité.
Le représentant permanent russe auprès de l’Onu Vassili Nebenzia a expliqué pourquoi la Russie a bloqué le 30 août un projet de résolution du Conseil de sécurité sur le Mali rédigé par la France et les Émirats arabes unis.
Le texte prévoyait de prolonger d’un an le régime de sanctions mis en place en 2017 contre des individus mettant en danger l’accord de paix de 2015 et le mandat du comité d’experts chargés de les surveiller.
Selon Vassili Nebenzia, la résolution ne tenait pas compte des préoccupations de Bamako.
“La Russie a voté contre le projet de résolution sur la reconduction du régime de sanctions contre le Mali. À notre grand regret, le texte présenté ne prend pas en considération les préoccupations de la partie malienne et la position russe. Et ce malgré nos multiples appels à une approche constructive et à un compromis raisonnable”, a-t-il signalé.
Il a ajouté que “la position russe n’a pas été prise en compte et qu’un pas substantiel au-devant de la demande officielle du Mali n’a pas été fait”.

Projet alternatif rejeté

Le diplomate a noté que la Russie avait appelé à soutenir son projet alternatif prévoyant de prolonger les sanctions d’un an, pour qu’elles “ne se transforment pas en un instrument de pression extérieure sur les problèmes politiques intérieurs maliens”.
Il a précisé que le potentiel du comité d’experts était “épuisé depuis longtemps” et qu’il était “nécessaire de le dissoudre”.
Le régime de sanctions sur le Mali (gel des avoirs et interdiction de voyage), avait été mis en place en 2017 et concernait huit individus, notamment des responsables de groupes signataires de l’accord de paix de 2015 accusés de le mettre en péril. Ces sanctions avaient été réclamées par le gouvernement malien de l’époque, mais les autorités actuellement en place réclament leur levée.
Les sanctions expirent ce 31 août.
“La raison à l’origine de la demande malienne de mettre en place ce mécanisme a cessé d’exister”, assurait mi-août le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, affirmant que les “belligérances entre les mouvements signataires” avaient “pris fin”.
La Russie était d’accord pour prolonger les sanctions, mais seulement pour la dernière fois, et voulait surtout dissoudre le comité d’experts dont elle conteste, avec Bamako, l’objectivité. Sa résolution en ce sens a été rejetée, n’ayant pas obtenu les 9 voix nécessaires sur 15 au Conseil de sécurité.

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