Une délégation du Conseil de sécurité de l’Onu, conduite par les deux Ambassadeurs Gérard ARAUD (représentant permanent de la France auprès des Nations Unies) et Banké Mangaral (représentant adjoint du Tchad auprès des Nations Unies), vient de boucler un séjour de 48 heures dans notre pays.
Objectif ? Relancer le dialogue politique (en panne) entre les autorités maliennes et les groupes armés du Nord.
Lors de son séjour, la délégation du Conseil de Sécurité s’est rendue à Mopti où elle a eu des rencontres de haut niveau niveaux avec les autorités maliennes, la société civile et des représentants des groupes dont certains ont effectué le déplacement de Ouagadougou.
A Bamako, la délégation conduite par les deux personnalités, a été reçue par le chef de l’Etat, par le Premier ministre. Elle s’est ensuite rendue devant le parlement. Partout, la délégation a expliqué les raisons de cette tournée au Mali. Une visite qui vise à relancer le processus politique prévu par l’Accord de Ouagadougou du 18 juin 2013.
Au terme de son séjour, la délégation Onusienne a animé au quartier général de la Minusma, une conférence de presse, ce lundi 3 février. Occasion pour M. Gérard ARAUD de préciser les contours d’une initiative qui ne vise ni à imposer ni à donner la leçon aux autorités maliennes.
«Nous sommes ici pour demander aux autorités maliennes ce dont elles ont besoin, quand est ce qu’elles doivent aller de l’avant, et comment nous pouvons de notre coté les soutenir».
Pour le représentant permanant de la France auprès des Nations Unies, cette visite a surtout permis de dégager deux leçons importantes : La volonté d’aller de l’avant, de négocier et le sentiment d’urgence. «Si nous perdons encore du temps il y a des risques de radicalisation au sein des groupes armés», a ajouté M Gerard ARAUD.
Selon lui, après la signature de l’accord préliminaire de Ouagadougou, les choses ne semblaient pas beaucoup bouger dans le sens de l’ouverture du dialogue politique. «Avec la visite du Conseil de sécurité et les rencontres qu’il a eues avec tous les acteurs, il y a de l’espoir que les choses aillent de l’avant », a ajouté le chef de la délégation, qui note avec satisfaction la volonté du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, d’aller de l’avant et rapidement.
«Nous sommes assurés, parce que nous constatons de part et d’autre, du coté des autorités mais aussi du coté des groupes armés, qu’il existe une volonté de venir à une vraie réconciliation qui permette la réunification du Mali», a ajouté M ARAUD qui s’est également prononcé sur la question du lieu où il faudra tenir ces négociations ; Cela au moment où on se trouve en face de plusieurs pistes possibles : Ouaga, Alger…. «Ce n’est pas nous qui décidons. Les autorités algériennes ont lancé une initiative qui a reçu le soutien non seulement des autorités maliennes, mais également l’approbation de l’ensemble de la communauté internationale, notamment de la France. Nous avons vraiment soutenu cet effort. Mais notre compréhension de tout ce qui est tenté à Alger ou à Ouagadougou, je dirai que ce sont des effets préliminaires. Mais l’aboutissement de la négociation va se faire à Bamako. C’est quelque chose dont tout le monde est conscient. Le sort du Mali se règle à Bamako».
Pour le chef de la délégation, il s’agit jusque là de pré négociations qui se font toujours avec l’approbation du gouvernement malien. «La négociation de l’Accord final se fera à Bamako et seulement à Bamako», a-t- conclu.
Papa Sow/Maliweb.net