Si l’avènement de la Minusma à des heures critiques de notre histoire a suscité de vifs espoirs, notamment en termes d’emploi, force est de constater qu’aujourd’hui ces espoirs ont littéralement fait place à la déception des chômeurs surtout ceux issus des couches défavorisées. Ainsi, après une longue et minutieuse investigation menée par notre hebdo, nous sommes parvenus à la nette conclusion que l’essentiel des recrutements opérés au sein de la Mission onusienne ne repose sur aucune transparence. Et tous les yeux sont désormais rivés sur le département des ressources humaines qui se trouverait à l’origine d’une telle mafia.
L’on n’arrive toujours pas à comprendre comment une organisation se disant sérieuse et respectable pourrait s’adonner à une pratique aussi peu honorable sachant qu’une des causes majeures qu’elle prétend défendre est la lutte contre le chômage et l’égalité des chances au Mali.
Au sein de la Minusma, à l’heure où nous sommes, certains agents des ressources humaines ont habilement réussi à insérer dans la boîte, bon nombre de leurs amis et proches parents. L’on se rappelle d’ailleurs, qu’entre 2014 et 2015, plusieurs responsables du département des ressources humaines avaient été évincés de leur poste essentiellement pour avoir encouragé le népotisme et la fraude dans les procédures de recrutement.
C’est en cela que l’on est enfin parvenu à comprendre pourquoi d’autres chefs de département de la Mission s’étaient maintes fois plaints et même révoltés contre l’inefficience avérée de certaines recrues proposées par le service des ressources humaines. Malheureusement, celles-ci avaient déjà signé un contrat faisant officiellement d’elles des agents des Nations unies. D’où, l’impossibilité de leur retirer le statut pour rendements médiocres.
Cette opération mafieuse et clientéliste qui, depuis un certain moment, règne en maître à la Minusma, n’a visiblement pas encore fini de faire du tort aux plus méritants et a certainement de beaux jours devant elle.
Car, aucune véritable mesure de répression, ni sanction disciplinaire n’est jusque-là prise par les plus hauts décideurs de la Mission pour éradiquer une pratique répréhensible dont continuent paisiblement de se livrer des agents peu scrupuleux, au mépris de l’effort méritoire, l’excellence et la transparence tant chantés pourtant par les Nations unies dans leur politique officielle de bonne gouvernance.
Parmi les milliers de dossiers envoyés par des postulants concernant des avis de recrutements, ne sont le plus souvent sélectionnés, que des candidats dont l’identité est plutôt familière aux recruteurs. A qui cela pourrait-il donc profiter ? Seul le service des ressources humaines saurait mieux y répondre.
Par la faute de pratiques qui n’honorent en rien l’image de la Mission, la Minusma est indiscutablement devenue tout sauf une institution sérieuse et respectable autant qu’elle s’efforce à le faire croire à l’opinion. Si, au début, nombreux y avaient accouru en raison des conditions salariales juteuses que propose la structure, le constat qui s’offre désormais aux uns et autres, s’avère d’une profonde amertume.
Au risque de persister à promouvoir l’antipode de ses valeurs ou rester dans le déni de la réalité, les responsables de la Minusma sont plus que jamais interpellés face à cette rocambolesque mafia orchestrée par son service des ressources humaines et dont de nombreux méritants sont victimes au profit de personnes issues de milieux dits aisés. Si tel est le cas, la Minusma n’a alors plus aucune légitimité sociale sur le sol malien.
Nous y reviendrons…
Dilika Touré