La troisième mission onusienne de paix la plus couteuse de l’histoire s’est vu être prorogée par le Conseil de sécurité à l’unanimité pour un an, soit jusqu’au 30 juin 2021.
Présente depuis presque une dizaine d’année, la MINUSMA peine à donner satisfaction aux Maliens à travers la gestion de la crise sécuritaire, continue d’imposer sa présence jugée inexpliquée pour bon nombre de citoyens.
Le sort des descendants de Soundjata Keïta, de Soumangourou Kanté, que sais-encore, semble ne plus être dans leurs mains. Au moment où le peuple souffre le martyr sur tous les plans, des trompe-la-mort tentent de justifier à la tribune des Nations Unies un progrès dans le rétablissement de la souveraineté de l’Etat, exigé dans l’Accord pour la paix et la réconciliation conclu entre le président Ibrahim Boubacar Keïta et les groupes armés.
Encore une insulte au peuple malien, une insulte aux victimes de cette guerre qui fait couler beaucoup de sang et de larmes. Pire, nos dirigeants y assistent impuissants, s’ils ne sont pas au service des intérêts des prédateurs tapis en occident. On se souvient dans un passé récent, la population malienne a demandé le départ de toutes les forces étrangères. Voilà que peu de temps après comme si rien ne s’était passé, la communauté internationale proroge le mandant de la MINUSMA, à quel fin si ce n’est dans l’optique de protéger les intérêts de la France et de ses partenaires.
Le cas du Mali est assimilable à celui de beaucoup de pays en Afrique, où les forces onusiennes malgré les réticences de la population se maintiennent par la force de la plus haute manigance que connait cette époque de la mondialisation. Les plus forts vivent des plus faibles. Pourquoi n’appliquent-ils la volonté du peuple ? Les Maliens s’estiment aujourd’hui trahis par leurs propres dirigeants dans les prises de décisions concernant leur propre existence.
Au moment où son peuple est dans l’agonie, lui, est applaudi par les puissants à l’ONU. Peut-on parler d’une souveraineté de l’Etat malien où 70% du territoire national échappent totalement à son contrôle. Le Mali connaît une paralysie totale due à cette crise sécuritaire et la mauvaise gouvernance touchant tous les secteurs d’activité.
L’exaspération était telle que les populations ont mis à sac les installations de la MINUSMA à Sévaré l’année dernière. Un coup de semonce qui s’est avéré un coup d’épée dans l’eau.
Ousmane Mariko