« Unis dans l’action pour la paix et le développement au Mali », c’est le thème retenu cette année pour célébrer la Journée des Nations unies. L’exposition d’œuvres d’art tenue le jeudi 27 octobre à la résidence officielle du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali n’est pas un hasard. À travers cet événement, El-Ghassim WANE a voulu mettre en vitrine le génie créateur malien dont la force de l’imagination est capable d’enfanter une nation unie et résiliente. Des membres du gouvernement malien, les représentants spéciaux du Secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest et du Centre, les Chefs des Agences, Programmes et Fonds onusiens opérant au Mali, des responsables d’organisations professionnelles nationales étaient présents à cet événement.
Une jeune fille commerçante ambulante, arpentant les rues de Bamako ou d’autres villes du Mali, exposée à toutes sortes de dangers. Mohamed DEMBÉLÉ peint, à travers ce tableau, le quotidien de la jeune malienne qui doit braver les aléas climatiques et toute sorte de violence pour se nourrir et nourrir sa famille. « Ce tableau rend hommage à la fille malienne souvent exposée à toutes les menaces. Avec mon pinceau et mes couleurs, je lance ainsi un cri du cœur pour que la jeune fille malienne soit protégée », explique l’artiste.
« Nos armes, ce sont nos pinceaux et nos couleurs. Plus que les armes, les artistes sont proches des personnes en conflit », renchérit l’artiste Souleymane OUOLOGUEM.
À travers leurs œuvres, les artistes soutiennent et encouragent le dialogue dans la résolution des conflits. Ils contribuent à briser les murs et à ériger des ponts entre les parties en conflit. Leur rôle est donc déterminant dans la construction d’un monde en paix.
Conscient de cela, El-Ghassim WANE entend organiser tous les trimestres, au siège de la MINUSMA, « une exposition éphémère afin de renforcer la visibilité du travail des artistes maliens ».
« Le Mali est certes en crise, mais tout n’est pas que crise au Mali »
De fait, M. WANE est persuadé d’une chose : malgré sa situation politique actuelle, le Mali offre encore quelques leviers sur lesquels on peut s’appuyer pour bâtir la paix, une valeur si chère aux Nations unies. L’art et la culture constituent des vecteurs par excellence pour ce faire.
« Comme j’ai coutume de dire, le Mali est certes en crise, mais tout n’est pas que crise au Mali. Il est de notre devoir, en tant qu’acteur de la paix et du développement, d’intégrer la variable culturelle dans les stratégies de mise en œuvre de nos différents mandats. Le rôle de la culture et son potentiel inestimable pour venir à bout des incompréhensions et des mésententes et promouvoir durablement la cohésion sociale et la réconciliation est bien connu », a rappelé le Chef de la MINUSMA dans son allocution.
El-Ghassim WANE a insisté sur l’importance que la MINUSMA accorde à la culture. À ce propos, il a rappelé les nombreuses initiatives qui ont déjà été lancées à Bamako ainsi que dans d’autres régions du Mali. Il a également annoncé d’autres initiatives à venir pour mettre en exergue la valeur ajoutée de la culture malienne.
« La Radio des Nations unies [MIKAFO FM], qui produit déjà plusieurs programmes culturels, enrichira son offre dans les mois à venir, avec une nouvelle émission mensuelle culturelle intitulée : « Le grin des artistes » (…) Cette émission sera un espace offert aux artistes pour débattre de questions importantes pour le développement du secteur culturel », a-t-il promis.
« Les artistes maliens sont aujourd’hui l’or qui brille de mille feux, mais que nous tendons à ignorer. Ils sont nos meilleurs ambassadeurs ».
Abdoulaye DIOP, le ministre des Affaires étrangères du Mali, a d’abord magnifié la culture malienne portée par des hommes et des femmes capables de faire beaucoup mieux que quiconque dans la promotion de la paix. « Je reconnais avec le Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali que les artistes maliens sont aujourd’hui l’or qui brille de mille feux, mais que nous tendons à ignorer. Ils sont nos meilleurs ambassadeurs », a déclaré M. Diop qui attend par ailleurs de l’ONU qu’elle « continue à jouer un rôle clé dans la construction d’un monde nouveau ».
« Est-ce que notre génération et celle qui nous précède de quelques années vont conduire le monde à ses dérives » ? S’est interrogé le chef de la diplomatie malienne.
Des propos soutenus par le représentant de l’UNESCO au Mali, Edmond MOUKALA : « La culture, c’est la vie, l’âme d’un peuple. Les artistes maliens, à travers leurs interprétations de la réalité, offrent au public un meilleur regard sur la société ».
Source Minusma