À l’occasion de la réunion plénière de l’Assemblée générale des Nations unies sur le veto russe ayant engendré la levée du régime de sanctions concernant le Mali le lundi 11 septembre dernier, l’ambassadeur représentant permanent de notre pays a expliqué le contexte ayant conduit le gouvernement à demander la levée de ces sanctions.
Issa Konfourou a remercié la Russie pour l’usage de son veto contre ce régime de sanctions qui était devenu un instrument aux mains d’un groupe de pays hostiles au nôtre. Dans sa déclaration, Issa Konfourou a rappelé le contexte d’établissement du régime de sanctions concernant notre pays.
Selon lui, malgré la signature de l’Accord pour la paix en 2015, la Cma et la Plateforme continuaient encore en 2017, les affrontements meurtriers dans la Région de Kidal, mettant en retard, voire compromettant son application.
Après plus de deux ans de mise en garde sans succès, le gouvernement de l’époque a été amené à adresser une demande formelle au Conseil de sécurité, en août 2017, pour imposer des sanctions contre les auteurs des entraves à la mise en œuvre de l’Accord. C’est ainsi que la résolution 2374 (2017) a été adoptée et renouvelée année après année.
Selon l’ambassadeur Issa Konfourou, ce régime concerne strictement la mise en œuvre de l’Accord qui couvre uniquement les régions du Nord. Toutefois, le constat est que le groupe d’experts a mis en place, à de nombreuses reprises, outrepassé son mandat.
Il s’est même transformé en un autre mécanisme politique. à titre d’exemples, le diplomate a cité l’exigence faite au gouvernement de fournir les informations détaillées sur la coopération militaire et sécuritaire entre la Russie et le Mali, le fait que ce groupe d’experts a étendu son mandat aux ressources minières du Le Mali, exploitées essentiellement dans les régions du Sud et non au nord.
Le deuxième problème majeur que le diplomate a souligné porte sur la coopération entre le gouvernement, le comité de sanctions et le panel d’experts. Pour Issa Konfourou, le gouvernement a tenu à la mise à sa disposition des rapports avant leur publication afin de formuler des observations éventuelles. Malheureusement, il se voyait refuser l’accès aux rapports alors que des fuites sur des passages intéressés étaient organisées dans la presse internationale, donc connus du grand public avant l’état membre demandeur et concerné.
L’ambassadeur Konforou a également souligné les défis que le Mali et les pays de la région se rencontraient dans la mise en œuvre de ce régime de sanctions, compte tenu de leur nature. Parlant de l’interdiction de voyager, il dira que les personnes sous sanctions réussiront à déjouer la vigilance des mécanismes traditionnels d’identification, en utilisant de faux documents et en profitant de la porosité des frontières. Concernant le gel des avoirs, le diplomate soutient que le faible taux de bancarisation permet aux individus sous sanctions et à bien d’autres criminels d’opérer en utilisant de l’argent cash, l’argent mallette ou d’autres formes de transactions informelles.
Issa Konfourou a également fait savoir que certains individus sanctionnés sont désormais engagés de manière constructive avec le gouvernement dans la mise en œuvre de l’Accord et dans la recherche de la paix et de la réconciliation entre les Maliens. Aussi, le gouvernement a signalé à plusieurs reprises, en plus des parties signataires de l’Accord, l’existence d’autres acteurs sur le terrain qui constituent des obstacles majeurs à l’application de l’Accord. Il s’agit d’organisations terroristes et de réseaux de criminalité organisés y comprenant des trafics en tous genres, qui constituent des menaces pour la stabilité au Mali et au Sahel. Or, ces groupes criminels sont hors du champ d’application de l’Accord et donc du régime de sanctions.
En plus, le gouvernement a décidé de donner une nouvelle chance aux mesures de confiance entre les parties signataires de l’Accord, notamment à travers la revitalisation du dialogue direct inter-malien. C’est au regard de tout ce qui précède que le gouvernement a demandé au Conseil de sécurité, par lettre en date du 15 août 2023, la levée du régime de sanctions concernant le Mali. Issa Konfourou a exprimé la gratitude du gouvernement à la Fédération de Russie pour l’usage légitime de son droit de veto et pour son partenariat fiable et sincère.
Mais aussi pour avoir pris la décision courageuse de demander la prise en compte des attentes légitimes du Mali, pays principalement concerné. Le diplomate se réjouit du veto de la Russie qui a permis de mettre fin au régime de sanctions, qui était devenu un instrument aux mains d’un groupe de pays hostiles au Mali et à ses choix et qui l’utilisent pour porter atteinte à ses intérêts.
Dieudonné DIAMA
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$AND€RO fabriquées par des MALAD€BIL€$~M€NTAUX~OCCID€NTAUX?
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