Expulsion du directeur de la division des droits de l’homme de la MINUSMA : Guillaume Ngefa, et si son passif était son propre boulet ?

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Déclaré persona non grata le 5 février 2023 Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, Directeur de la Division des droits de l’Homme de la MINUSMA, par le gouvernement de transition du Mali. Le ministère des affaires étrangères l’accuse de s’adonner à   « des agissements déstabilisateurs et subversifs » contraire au comportement d’un fonctionnaire des Nations Unies. Les autorités maliennes reprochent à Guillaume Ngefa-Atondoko Andali d’avoir sélectionné “des usurpateurs s’arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne, en ignorant les autorités et les institutions nationales au cours de sessions du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le Mali. Aminata Dicko pour l’intervention de laquelle à la tribune des Nations Unies il y a eu une telle levée des boucliers était-elle en faute ? Que pense la MUNISMA de l’expulsion de son agent ?

 Après Olivier Salgado  en juillet 2022, le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale  vient de notifier à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) la décision du Gouvernement de déclarer persona non grata, Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, Directeur de la Division des droits de l’Homme. Il  est sommé  de quitter le territoire national dans un délai de 48 heures.

Le gouvernement  reproche  à ce fonctionnaire des Nations-Unies  « d’agissements déstabilisateurs et subversifs »  sur le territoire malien.  Une  conduite qui viole, selon le communiqué du  ministère des affaires étrangères  les principes et obligations que doivent observer les fonctionnaires des Nations-Unies et tout diplomate accrédité au Mali. Pour  les autorités,  lors des différentes sessions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur le Mali, Guillaume Ngefa-Atondoko Andali  a  conduit des actions consistant  à sélectionner des usurpateurs  qui  s’arrogent  le titre de représentant de la société civile malienne, en ignorant les autorités et les institutions nationales.

Fait grave  pour le gouvernement de transition  malien qui semble avoir   demandé au Directeur de la division droit de l’homme de prouver les  critères de la sélection du représentant de la société civile. « Andali n’a jamais réussi à prouver les critères objectifs qui lui ont permis d’identifier les représentants de la société civile qu’il a utilisés »

Rappelons qu’en 2011 c’est Mr NGEFA pour le compte de l’ONU et au nom des droits de l’homme qui ait conduit, couvert et documenté l’enquête sur la crise postélectorale en côte d’ivoire. Résultats de son enquête Laurent Gbagbo  est accusé de crimes contre l’humanité et conduit devant la  CPI. 10 ans après Gbagbo est acquitté pas pour un non-lieu mais acquitté malgré tous les moyens de la CPI, le procureur Fatou Ben SOUDA n’a pas été capable d’apporter une seule preuve étayant les accusations de crimes contre l’humanité. 10 longues années qui ont détruit la vie d’un homme, de sa famille et sa carrière  politique, et du lien avec ses proches et ses compatriotes.

Un enquêteur avec un tel passif aura désormais du mal à convaincre de son impartialité quant aux enquêtes qui sont conduites à son actif.

Qu’est ce qui est reproche à Aminata ?

S’il y a quelque chose à reprocher à Aminata Dicko, ceux-ci devaient porter sur son propos factuel et argumenté ; car, devant le conseil de sécurité, elle ne s’est employée à exprimer aucune gratuité. Elle a présenté des données, certaines chiffrées, et s’en est servi pour livrer ses points de vue d’une citoyenne active. Elle a dénoncé les inégalités sociales et économiques qui minent son pays, les inégalités existantes à l’accès aux services publiques. Elle explique, par ces manquements, la défiance que certains lésés peuvent avoir face à l’État. Dicko ne s’est jamais opposée au retour d’un contrôle de l’État aux zones perdues, elle déclare que l’État qu’elle veut y voir doit être dépouillé de toutes ses tares qui font qu’il a pu y être inutile voire indésirable.  Par ailleurs, elle a appelé à mieux impliquer la jeunesse qui représente la moitié de la population et qu’elle juge ne pas être suffisamment prise en compte dans les cercles de décision. Mais Dicko ne s’arrête pas aux seuls manquements internes quant à une situation sécuritaire dont l’enjeu s’est mondialisé, elle s’est adressée, droit dans les yeux, aux membres du conseil pour les rappeler à leur responsabilité, à leur rôle.

En définitive, elle a juste dénoncé le jeu des puissances consistant à transformer le Mali en un terrain de règlements de compte. Pour rappel en vertu des dispositions du pacte international relatif aux droits civils et politiques dont le Mali fait  partie depuis 1974, la liberté d’expression doit être assurée aux citoyens et toutes autres personnes vivant sur le territoire malien.

Assitan DIAKITE

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