Malgré l’augmentation du nombre de femmes occupant des postes militaires dans les opérations de paix des Nations unies, le chef des opérations de paix a signalé, jeudi 25 mars 2021, la nécessité de redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif de la parité femmes-hommes à ces postes.
« Accroître la participation pleine, égale et significative des femmes au sein du maintien de la paix des Nations Unies est devenu l’une des principales priorités de mon département », a déclaré Jean-Pierre Lacroix, chef du département des opérations de paix des Nations Unies, lors d’un événement en marge de la session de la Commission de la condition de la femme.
À cette occasion, il a rappelé que l’initiative« Action pour le maintien de la paix » du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, vise à augmenter le nombre de femmes civiles et en uniforme dans le maintien de la paix à tous les niveaux et aux postes clés.
Des progrès accomplis
« Si de grands progrès ont été accomplis pour atteindre la parité entre les sexes au sein de nos composantes en uniforme, les progrès restent lents, surtout pour les contingents » a fait remarquer M. Lacroix avant d’indiquer « en 2021, 17,8 % de femmes occupaient des postes d’experts militaires dans les missions et d’officiers d’État-major, et 5,4 % de femmes militaires étaient déployées au niveau des contingents », a noté M. Lacroix.
En plus de la nomination, mercredi,de la générale de division Ingrid Gjerde, de la Norvège, au poste de commandant de la Force des Nations Unies chargéedu maintien de la paix à Chypre (UNFICYP),M. Lacroixa égalementappréciécelle de la commandante adjointe de la Force de la mission des Nations Unies au Sahara occidental (MINURSO).« Cela signifie que nous avons deux femmes qui occupent les postes militaires les plus élevés dans nos 12 missions sur le terrain », s’est-il réjoui. M. Lacroix estime donc qu’un « long chemin »reste à parcourir. D’après lui,« des dirigeants et des équipes diversifiés apportent des perspectives diverses afin que nous puissions prendre de meilleures décisions et améliorer nos opérations. » C’est pourquoi le chef du département des opérations de paix de l’ONU invite à redoubler les efforts afin que« les barrières soient brisées et que davantage de femmes puissent accéder aux postes les plus élevés ».
Reconnaître le leadership des femmes
Pour éviter de parler de la « valeur ajoutée des femmes », un discours qui « place silencieusement un fardeau de justification sur les femmes et remets en question leur contribution essentielle »,M. Lacroix invite à reconnaître leur leadership dans les différents rôles et postes qu’elles occupent. Ce n’est pas tout. Le chef des opérations de paixde l’ONU a également souligné que l’autre « priorité doit être la création d’environnements favorables, au Siège et dans nos missions, qui permettront aux femmes et aux hommes de s’épanouir et, en fin de compte, à nos opérations de paix d’être efficaces et de mener à bien leurs mandats. »
Toutefois, M. Lacroix souligne la nécessité pour son départementd’être plus stratégique quant à la gestion des talents.Cette action passe non seulement par l’autonomisationdes femmes en mission tout en leur demandant leurs expériences grâce à des enquêtes de sortie, mais également le suivi de leurs trajectoires professionnelles après leur déploiement permettant de les considérer pour de futures opportunités.
Bakary Fomba
Source : https://phileingora.org