Contrairement aux quelque 250 soldats sud-africains dont, d’après le bilan officiel, 13 ont été tués et 27 autres blessés dans les combats à Bangui, les éléments des forces de défense ougandaises chargées de traquer les rebelles de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) seront maintenues en Centrafrique, annoncent l’Onu, l’Union africaine (UA) et les autorités de Kampala.
Depuis les accords de paix signés le 11 janvier à Libreville au Gabon, les dirigeants de la Séléka dans leur combat contre le régime de François Bozizé qu’ ils ont fini par renverser, ont multiplié les ultimatums pour exiger le départ des troupes sud-africaines et ougandaises présentes sur leur territoire national.
“Il n’y aucune raison d’envisager une quelconque suspension de la participation de l’UPDF (Uganda People’s Defence Force, Forces de défense du peuple ougandais, NDLR) ou même celle des autres troupes déjà en place. Il faut rappeler qu’il s’agit d’une force autorisée par l’Union africaine sur la base d’une décision des Etats souverains concernés”, a déclaré l’envoyé spécial de l’UA pour la LRA, Francisco Madeira, lors d’une réunion mercredi à Kampala.
Au total, l’Ouganda a mis à disposition 2.000 soldats pour la Force régionale d’intervention (FRI) de l’UA chargée de l’élimination de la LRA, rébellion ougandaise qualifiée d’organisation terroriste par les Nations Unies opération dans plusieurs pays voisins de l’Ouganda dont l’Est de la République centrafricaine (RCA).
Pour les exactions commises par ses combattants dont les massacres et les viols, son chef, Joseph Kony, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye aux Pays-Bas pour crimes contre l’humanité.
Selon l’envoyé spécial de l’UA, “le changement de régime en RCA a provoqué une confusion dans les esprits. Je tiens à rassurer l’opinion nationale et internationale que cela n’a pour l’instant aucune incidence sur les engagements et la détermination des autorités ougandaises d’accompagner le combat contre la LRA”.
Il annonce une visite à Bangui pour clarifier les choses avec le nouveau pouvoir. “Nous ne doutons pas de l’intérêt que les nouveaux dirigeants centrafricains accorderont à ce dossier”, a-t-il souligné.
De son côté, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale à Librevilla, Abou Moussa, fait que “nous ne devons pas donner la moindre occasion à Joseph Kony et ses éléments de croire qu’il y a un relâchement et qu’ils peuvent continuer à commettre des exactions sur les populations en toute impunité”.
Sous la pression interne, le président sud-africain Jacob Zuma a revanche décidé de se plier aux revendications de retrait des soldats de son pays à Bangui après le décès de certains d’entre aux lors de l’assaut final de l’alliance Séléka le 24 mars contre le régime de François Bozizé à Bangui.
La décision a été annoncée au cours du sommet extraordinaire de la CEEAC tenu mercredi à N’jamena sur la crise centrafricaine.
Xinhua