Les Nations Unies au Mali ont célébré la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte anti-mine, le 4 avril dernier. Cette date a été marquée par les Nations Unies au Mali par une sensibilisation autour du thème “Des terrains sûrs, des pas sûrs, des maisons sûres”.
Les Nations Unis ont souligné des avancées, et réfléchissent à ce qui reste à faire afin d’éradiquer la menace explosive à laquelle les casques bleus et la population font face au Mali.
Le service de lutte anti-mines (UNMAS), qui fait autant partie de la MINUSMA que de l’Equipe pays des Nations Unies, travaille avec les partenaires de la lutte anti-mines nationaux et internationaux, ainsi qu’avec les contingents des Nations Unies, pour aider à créer des conditions plus sûres pour les populations, les opérations d’aide humanitaire et de maintien de la paix ainsi que pour les initiatives de développement.
Depuis l’arrivée de la MINUSMA en 2013, UNMAS a enregistré 1350 incidents liés aux engins explosifs improvisés (EEI), ayant tué 804 personnes et blessé 2175 autres. En 2021, le nombre et la fréquence des attaques ont augmenté d’une moyenne de 14 incidents par mois en 2020 à 19 en 2021.
En 2021, les casques bleus de la MINUSMA ont enregistré le pourcentage le plus élevé de victimes (35%), suivis par les Forces sécurité maliennes avec 31% et les civils avec 25%.
L’ONU a créé “des terrains sûrs”. « Dans le cadre de la campagne mondiale, elle a transformé les champs de mines en terrains de jeu ». Cette campagne a été lancée par le Secrétaire général des Nations Unies en 2019, autour de l’objectif de décontaminer la terre de mines anti-personnelles et d’autres engins explosifs, afin de la rendre sûre pour le développement.
UNMAS continue à fournir des formations et du conseil, ainsi que des équipements spécialisés et un mentorat aux contingents de maintien de la paix venus du monde entier.
Au cours de 2021, les casques bleus de la MINUSMA ont détecté et neutralisé près de la moitié des EEI qu’ils ont rencontrés, avant qu’ils ne puissent exploser, témoignant du cadre complet de mitigation du risque. La détection d’EEI par la MINUSMA sauve des vies, prévient des blessures catastrophiques, ainsi que la perte d’équipements de haute valeur.
L’ONU crée “des pas sûrs”. Bien trop de personnes appréhendent les déplacements, ne sachant pas si elles déclencheront un engin explosif qui pourrait les mutiler ou les tuer.
Elle crée “des maisons sûres”. Rien ne vaut chez soi et il est difficile de se sentir chez soi sans la sécurité et la communauté.
Les civils restent particulièrement vulnérables aux engins explosifs au Mali. Les usagers de la route et les civils, se rendant au marché, sont parmi les plus à risque d’engins explosifs improvisés, car ces derniers sont principalement placés le long des routes. En 2020, les civils représentent 49% des victimes, et en 2021, 25%.
En 2021, UNMAS a organisé des séances d’éducation au risque des engins explosifs pour plus de 1000 personnes déplacées internes et plus de 40000 personnes à Gao, Kidal, Ménaka, Mopti, Ségou, Tessalit et Tombouctou, afin de promouvoir des comportements plus sûrs face aux engins explosifs.
Ces formations élargies ont un impact positif sur les communautés plus reculées et renforcent la résilience des plus vulnérables.
Mamoutou DIARRAH