En visite dans notre pays, le Secrétaire général de l’Organisation des nations unies a salué la détermination du peuple malien à sortir de cette crise dont il a longtemps trop souffert. Aussi, le diplomate Coréen a prôné une approche globale et intégrée de ladite crise et souhaité que les politiques du Mali ciblent désormais les causes profondes du problème. Mieux, il a réaffirmé la volonté de la communauté internationale à accompagner le développement de la région du Sahel.
Le mardi 5 novembre 2013, le Secrétaire général de l’Organisation des nations unies, Ban Ki-moon, a bouclé une visite de deux jours dans notre pays. Il s’agissait pour M. Ki-moon et les organisations partenaires de l’ONU qui l’accompagnaient de démontrer leur solidarité pour le peuple du Mali et ceux du Sahel de façon générale. Arrivée sur notre sol le 4 novembre dernier, le patron de l’organisation mondiale avait, le lendemain, rencontré le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita, avant de prendre part à une réunion ministérielle sur le Sahel. Le même jour, c’est-à-dire, le 5 novembre 2013, l’illustre hôte s’était rendu à Tombouctou où il a rencontré la société civile à laquelle il a exprimé toute sa compassion ainsi que le soutien des Nations unies aux populations de la région.
Au terme de son séjour, le diplomate Coréen a tenu à rencontrer la presse nationale et internationale.
Cette conférence de presse qui a eu lieu au quartier général de la Minusma (Hôtel de l’Amitié) a regroupé autour du Secrétaire général des Nations unies NKosazana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l’UA, Jim Yong Kim, Président de la Banque mondiale et Andris Piebalgs, Commissaire au développement de l’UE. Ce fut l’occasion pour le patron onusien de saluer les progrès enregistrés par le Mali dans le processus de sortie de crise, notamment la bonne tenue de la présidentielle. Aussi, Ban Ki-moon a fait savoir que les législatives du 24 novembre sont une grande priorité, avant d’inviter les parties signataires à se consacrer aux engagements pris dans l’Accord de Ouagadougou et à entamer le processus du dialogue. Par ailleurs, le patron de l’Onu a exprimé toute sa solidarité au peuple du Mali qui a, dit-il, longtemps trop souffert de cette crise sécuritaire. S’il s’est félicité du fait que la situation s’est aujourd’hui améliorée sur le terrain, le Secrétaire général de l’ONU a tout de même reconnu qu’il reste du chemin à faire sur le plan sécuritaire. «L’enlèvement des deux journalistes (Ndrl Ghislaine et Claude à Kidal) nous rappelle que la situation sécuritaire est encore un problème», a-t-il déploré. Toutefois, Ban Ki-moon, en réponse à un de nos confrères, a fait savoir qu’il ne faudrait pas que les Maliens s’attendent à ce que les forces Serval restent de façon permanente. La Minusma qui est en train d’être déployée est, à l’en croire, l’une des réponses au retrait des forces françaises. D’ailleurs, estime le diplomate, la seule présence militaire ne suffira pas à endiguer l’insécurité. Selon lui, des projets de développement doivent être mis en œuvre et la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel participe de cette volonté. Et M. Ki-moon d’estimer que le moment est venu de faire en sorte que les politiques ciblent désormais les causes profondes du problème. A cet effet, l’illustre hôte dit avoir proposé au président malien de reformer le secteur de la sécurité, de renforcer l’Etat de droit et les capacités des femmes, entre autres.
Pour sa part, la présidente de la Commission de l’UA a réaffirmé la volonté de son institution à aider notre pays qui est l’un des membres fondateurs de l’organisation africaine. NKosazana Dlamini Zuma a ensuite exprimé son espoir que les femmes du Mali soient partie prenante de tout programme qui sera mis en place. «Oui, je suis leur porte-parole», s’est-elle engagée. De son côté, le boss de la Banque mondiale a insisté sur la nécessité d’établir un lien entre le développement et la paix. D’où sa promesse d’injecter 1 millions de dollars dans la construction des infrastructures de toute sorte dans le Sahel. Ce, dans les deux années à venir. «Des milliards de dollars seront débloqués pour les pays de la région du Sahel », a-t-il promis avant de s’apitoyer sur la situation des peuples du Sahel qui, à ses yeux, ont attendu trop longtemps.
A en croire Andris Piebalgs, l’Union européenne tiendra toutes ses promesses avec le Mali, notamment celle qu’elle a faite lors de la conférence des donateurs à Bruxelles. Le Commissaire au développement de l’UE a par ailleurs révélé que, dans le cadre du 3ème FED, notre pays bénéficiera de 615 millions d’euros. Pour les cinq ans à venir, l’aide européenne au Mali atteindra, continue-t-il, 5 milliards d’euros. L’appui de l’UE se poursuivra notamment dans les domaines de la construction d’un Etat de droit et de la sécurité alimentaire.
Bakary SOGODOGO
RFI – Alain F: C’est quoi alors la solution contre AQMI?
ATT:La solution contre Aqmi ? Nous l’avons. Depuis 2006, j’ai demandé une conférence de chefs d’Etat et je n’ai pas réussi à l’avoir. Nous avons perdu six ans. Aqmi est internationale et transfrontalière ; la réponse doit être transfrontalière. Comment font ces hommes pour vivre ? Où se rabattent-ils ? Où est-ce qu’ils mangent? Dans tous les cas, ils sont nettement loin des régions dites hospitalières en ce qui concerne le cas malien. Je pense qu’il faut qu’on sache raison garder. C’est ne pas 400 ou 300 hommes qu’il faut aller nettoyer. Depuis 2006, moi, je les attend. Aujourd’hui, nous avons un état-major à Tamanrasset. Nous avons des officiers qui sont là bas, dans cet état-major du Niger, du Mali, de la Mauritanie et de l’Algérie. Nous devons planifier et dégager des textes juridiques. Il faut y aller parce que pour moi, la lutte contre Aqmi, ce n’est pas une lutte spectaculaire, ce n’est pas aller tomber et revenir, ce n’est ça qui va résoudre la question. Ces gens qui viennent se battre contre vous en se disant que s’ils meurent, ils vont au paradis. Ils n’ont aucune retenue. Mais, par contre, lorsque on a un mouvement transfrontalier, il faut une solution transfrontalière.
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