La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a mis en garde ce vendredi sur les conséquences des expulsions massives de réfugiés congolais depuis l’Angola, au cours des trois dernières semaines.
Lors d’entretiens avec des habitants de la ville frontalière de Kamako, dans le Kasaï, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies (HCDH) a reçu des informations selon lesquelles les forces de sécurité angolaises auraient fait un usage excessif de la force lors de ces opérations d’expulsion de ressortissants congolais. « L’expulsion massive de ressortissants congolais de l’Angola a déjà entraîné de graves violations des droits humains par les forces de sécurité des deux côtés de la frontière, laissant au moins 330.000 rapatriés dans une situation extrêmement précaire », a déclaré vendredi la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet dans un communiqué.
L’équipe du HCDH a pu vérifier les informations relatives à six morts, qui seraient encore aux mains des forces de sécurité angolaises. Mais les services de la Haut-Commissaire n’ont pas pu entièrement vérifier certaines informations faisant état de nombreuses autres allégations de meurtres. Des informations suggèrent aussi qu’au moins 100 personnes ont été blessées lors de ces opérations.
« Le droit international et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples interdisent l’expulsion collective d’étrangers sans recourir à une évaluation individuelle et la garantie d’une procédure régulière », a rappelé la Cheffe des droits de l’homme de l’ONU. Or, selon Mme Bachelet, en expulsant un si grand nombre de personnes en si peu de temps, l’Angola a mis des dizaines de milliers de familles en danger. La Haut-Commissaire appelle donc Luanda « à mettre un terme aux expulsions en cours jusqu’à ce qu’il puisse être assuré que tous les retours seront effectués dans le plein respect de l’état de droit et des droits humains de tous les migrants touchés ». Elle exhorte également le gouvernement angolais à veiller à ce que les forces de sécurité et les autres responsables de violations commises au cours de ces opérations d’expulsions soient tenus pour responsables de leurs actes.
Des expulsés également victimes d’extorsion de fonds de la part des forces de sécurité de la RDC
A leur arrivée en territoire congolais à Kamako, plusieurs migrants ont également affirmé avoir été victimes d’extorsion de fonds et soumis à une « taxation » illégale de la part des forces de défense et de sécurité de la RDC. Des allégations de détention arbitraire de migrants à leur retour ont également été rapportées.
Par ailleurs, les services de la Haut-Commissaire indiquent voir reçu également des informations indiquant que des membres de l’ethnie Tshokwe ont rejoint les forces de sécurité angolaises pour procéder aux expulsions. Compte tenu de la présence dans les Kasaï de groupes armés divisés sur des bases ethniques, Mme Bachelet a mis en garde contre le risque de violence intercommunautaire si la situation n’était pas gérée avec soin par les autorités.
Face à cette situation, Mme Bachelet a exhorté le gouvernement congolais à mieux protéger les rapatriés, eu égard au « manque constant de reddition des comptes pour les graves violations des droits humains commises dans les Kasaï entre 2016 et 2017 ». « J’exhorte le gouvernement congolais à veiller à ce que les membres des forces de sécurité susceptibles d’être responsables de violations passées et présentes – indépendamment de leur appartenance ethnique – fassent l’objet d’enquêtes en vue de rendre justice aux victimes », a-t-elle fait remarquer. À défaut, elle redoute « une répétition des terribles cycles de violences terribles qui avaient éclaté dans les Kasaï en 2016 ».
La Haut-Commissaire a également appelé le gouvernement de la RDC et la communauté internationale à redoubler d’efforts pour répondre aux besoins humanitaires urgents des rapatriés au Kasaï, au Kasaï central et dans le Kwango. L’Angola accueille actuellement quelques 68.000 réfugiés et demandeurs d’asile, principalement originaires de la RDC.
ONU Info
L’Union Africaine reste muette.J’esperais que les dernieres expulsions seraient celles d’Idi Amin Dada.Pour lancer la Chartre Africaine des Droits humains,une Assemblee Extraordinare devrait suspendre l’Angola pour une periode de cinq ans de toutes les Organisations Africaines Continentales et les condemner a payer 3 milliards de dollars Africains.
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