Albert Gerard Kondoers, Secrétaire général de la Minusma : «Le Conseil de sécurité de l’Onu affiche son attachement sans réserve, au caractère unique, républicain et laïc de la République du Mali».

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C’est du moins  ce qu’a déclaré le secrétaire général de la Minusma, Bert Kondoers, mercredi dernier, au cours d’une conférence de presse. Objectif : faire le point des activités menées au Mali par la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), au cours de son mandat écoulé. Mais aussi, expliquer la résolution 2164 des Nations unies qui accorde un nouveau mandat d’une année à la Minusma.

Pour Albert Gerard Kondoers, les résultats du premier mandat de la Minusma (1er juillet 2013- 30 juin 2014) sont satisfaisants, même si des défis à relever demeurent. Les activités menées par la Minusma, a-t-il indiqué, ont permis de créer une situation d’optimisme au Mali.  Car, il y a la possibilité d’amorcer un dialogue sincère entre le gouvernement et les groupes armés.

Rappelons qu’à ce jour, 8300 militaires casque bleus et 1000 policiers sont déployés dans 12 localités maliennes et dans le district de Bamako. Au cours de son mandat écoulé, la Minusma a effectué 17 000 patrouilles. Elle a formé 4800 hommes des forces armées et de sécurités maliennes et 20 000 personnes ont été transportées par les avions de la Minusma. S’y ajoute son apport dans la tenue des élections présidentielle et législatives, dans la destruction des mines anti-personnel et restes d’explosifs de guerre dans les régions du nord et son assistance constant au processus de négociation inclusif. Aussi, les ateliers sur les leçons apprises sur la mise en œuvre des accords de paix précédents et sur les préparatifs  du cantonnement sont à l’actif de la Minusma. Grâce à la Minusma, les différentes parties (gouvernement et groupes armés) observent, actuellement, un cessez-le feu et les pourparlers sont sur le point d’être lancés.

Malgré ces résultats qui suscitent l’espoir, le chef de la Minusma estime que nombre de défis restent encore  à relever pour sortir, définitivement, le Mali  de cette crise qui n’en finit pas de finir. D’où, un nouveau mandat plus «robuste» de la Minusma au Mali. Mandat issu de la résolution 2164 du Conseil de sécurité des Nations unies.

La particularité de cette résolution, a expliqué Kondoers, est qu’elle a été votée par tous les membres du Conseil de sécurité de l’Onu. «C’est une chance pour le Mali, a-t-il dit, d’avoir à ses côtés toute la communauté internationale». A l’en croire, le Conseil de sécurité affiche son attachement sans réserve au caractère unique, républicain et laïc de la République du Mali.

Le conférencier a expliqué que le nouveau mandat de la Minusma s’exécutera conformément aux principes de maintien de la paix et pas au-delà. Il est prévu dans ce mandat le déploiement de 11 200 militaires au maximum et 1440 policiers, y compris l’effectif des bataillons de réserve pouvant être déployés rapidement à l’intérieur du pays.

La résolution 2164 précise que ce mandat de la Minusma sera axé prioritairement sur les actions de sécurité, de stabilisation et de protection des civils, appui au dialogue national et à la réconciliation nationale et appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans tout le pays, appui à la reconstruction du secteur de la sécurité, à la promotion et la protection des droits de l’homme et à l’aide humanitaire. Des tâches qui seront exécutées, ajoute Kondoers, dans les limites des capacités de la Minusma.

S’agissant du dialogue national, M Kondoers a expliqué que la Minusma accorde une attention particulière au respect et l’application stricte de l’accord de Ouagadougou, qui reste, selon la résolution 2164 du Conseil de sécurité, capital dans la recherche de la paix au Mali. Le chef de la Minusma entend convoquer, très prochainement, un collège de médiateurs dans la crise malienne, afin de donner plus d’efficacité au processus des pourparlers qui s’amorce. Aussi, un comité technique de sécurité sera mis en place pour identifier les risques de violation du cessez- le-feu de part et d’autre.

«La solution à la crise malienne passe nécessairement par une solution politique. Et ce sont les parties maliennes qui peuvent faire la paix, pas les autres » a-t-il rappelé. Pour ce faire, il appelle toutes les parties (gouvernement et groupes armés)  à taire les armes en respectant le cessez-le feu.

Abou Berthé 

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