Présent à New York depuis le lundi 23 septembre pour la 68ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU), c’est vendredi 27 septembre dernier que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a pris la parole pour la toute première fois sur la tribune des Nations Unies en tant que chef d’Etat. Il a profité de son allocution pour remercier la communauté internationale, plus particulièrement la France, et réaffirmer l’attachement du Mali à son unité et à son intégrité territoriale. Auparavant, le jeudi 26 septembre, une réunion de haut niveau sur le Sahel s’est tenue. Aussi, le président de la République a rencontré plusieurs personnalités, notamment le président des Etats-Unis, Barack Obama.
Au cours de la rencontre de haut niveau sur le Sahel, qui a réuni autour de Ban Ki Moon plusieurs chefs d’Etat de la bande sahélo-saharienne, dont le président du Faso, Blaise Compaoré, Mohamed Moncef Marzouki de la Tunisie, Yahya Jammeh de la Gambie, ainsi que le représentant spécial de l’Union africaine, major Pierre Buyoya et président de la Commission de la Cedeao, Kadré Désiré Ouédraogo, IBK a appelé la communauté internationale à un engagement intégral aux côtés du Mali.
Le 27 septembre, à la tribune de l’ONU, IBK a d’abord assuré la communauté internationale de sa détermination immuable à défendre les idéaux de ladite organisation. Lesquels idéaux sont fondés sur des valeurs de paix, de sécurité, de justice et de développement, des valeurs contenues dans le serment qu’il a prêté devant les Maliens, il y a quelques semaines. Avant de témoigner la reconnaissance du peuple malien envers l’ensemble de la communauté internationale pour son soutien. «Du haut de cette tribune et au nom de l’ensemble du peuple malien, je rends hommage à l’action de l’ensemble du système des Nations Unies, particulièrement le Conseil de sécurité qui, à travers quatre résolutions et plusieurs déclarations, a condamné l’agression terroriste djihadiste subie par le Mali, et réaffirmé son attachement à l’unité et à l’intégrité territoriale de notre pays», a-t-il dit. Ce fut aussi le lieu pour lui de rendre un vibrant hommage à la France et à son Président, François Hollande, pour «le déclenchement de la salvatrice opération militaire Serval, qui a stoppé l’avancée des extrémistes djihadistes vers le sud de notre pays, et a conduit par la suite à la libération des régions occupées».
Dans son adresse, le Président a spécifiquement mentionné que le Mali, qui a recouvré sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, s’est engagé, d’ores et déjà, sur le chemin de la réconciliation nationale. «Sitôt investi président de la République, j’ai pris l’initiative de rencontrer à Bamako les chefs des groupes armés du Nord pour leur rappeler les principes sacro-saints du respect de l’intégrité territoriale du Mali et de la laïcité de l’Etat. Je leur ai fait connaître ma disponibilité à organiser un dialogue politique inclusif, franc et constructif, où tout sera discuté, à l’exception de toute forme d’indépendance ou d’autonomie. Mon message a été entendu et nous nous engageons très bientôt dans un dialogue pour un règlement définitif des crises dans le Nord de notre pays» a-t-il expliqué.
Suite à la déclaration des groupes armés séparatistes (Mnla, Hcua et MAA), annonçant la suspension de leur participation à l’Accord préliminaire de Ouagadougou, le président de la République a réagi depuis New York. «On ne me bouscule pas. On ne me trimbale pas», a-t-il déclaré. Après quoi il a rappelé que le gouvernement du Mali prépare activement les assises nationales sur Nord. Elles devront se tenir avant l’expiration des 60 jours prévus pour le démarrage des discussions avec les groupes armés, conformément aux engagements contenus dans l’Accord de Ouagadougou signé le 18 juin dernier.
Rokia DIABATE