Discours du Ministre Abdoulaye Diop à l’occasion du débat général de la 78èmesession ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies

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MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES REPUBLIQUE DU MALI ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE Un Peuple —Un But —Une Foi

Discours de Son Excellence Monsieur Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, à l’occasion du débat général de la 78èmesession ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies

New York, le 23 septembre 2023 e Monsieur le Président de l’’Assemblée générale,

  • Excellences, Mesdames, Messieurs,
  • Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies,

C’est pour moi un grand honneur de vous adresser les salutations cordiales de Son Excellence Le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, au nom du Peuple du Mali.

Je m’exprime également au nom de Son Excellence Le Général de Brigade Abdourahamane TIANI, Président du Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat du Niger, empêché de s’exprimer à la tribune de la présente Assemblée générale.

Avant tout autre propos, je voudrais renouveler la compassion des Autorités et du Peuple du Mali aux Autorités et aux Peuples du Maroc, de la Libye, de la Turquie et de la Syrie, suite aux catastrophes naturelles qui ont endeuillé ces pays frères.

  • Monsieur le Président,

La paix et la sécurité restent la priorité pour les populations du Mali et du Sahel, après plus d’une décennie de violences aux conséquences particulièrement dévastatrices. Pourtant, cette région était connue comme un havre de paix, de cohésion sociale et de vivre ensemble entre les communautés qui la composent.

Pour sa part, le Mali a décidé de changer de paradigme et de prendre son destin en main. Ainsi, au plan sécuritaire, le Mali a accordé la priorité au renforcement des capacités des Forces de défense et de sécurité maliennes, afin de leur permettre de s’acquitter de leurs missions régaliennes de défense du territoire national et de protection des populations et des biens.

Aujourd’hui, le peuple malien a repris confiance dans son outil de défense. Aujourd’hui, les populations du Mali sont encouragées par les résultats engrangés dans la lutte contre les groupes armés terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers.

Le Mali dénonce à nouveau et avec force, les ingérences de certaines puissances qui continuent de faciliter les activités criminelles des groupes armés terroristes au Mali et au Sahel.

Il y a lieu de rappeler que le 15 août 2022, le Gouvernement du Mali avait alerté le Conseil de sécurité sur les actes d’hostilité et d’agression de la France. Au lieu de cesser ces agissements, ce pays, membre permanent du Conseil de sécurité, continue, en toute impunité, ses manœuvres de déstabilisation du Mali et du Sahel, comme en témoigne la récente libération de terroristes dans la zone des trois frontières du Burkina, du Mali et du Niger, en dehors de tout cadre judiciaire et à l’’insu des Etats concernés, pour perpétrer plus d’actions terroristes contre nos populations civiles et nos Forces de défense et de sécurité.

Les actes hostiles de la France s’illustrent également par ses interventions intempestives et illégales pour retarder voire empêcher le traitement de nos demandes de financement dans plusieurs Institutions financières sous- régionales, régionales et internationales.

Dans le même ordre d’’idées, il est regrettable que le même pays tente, et parfois parvienne malheureusement à instrumentaliser des organisations sous régionales africaines, opposant des pays frères les uns aux autres, uniquement pour ses intérêts géopolitiques, dans une démarche néocoloniale et paternaliste.

  • Monsieur le Président,

Le Mali est conscient du fait que l’action militaire seule ne suffit pas pour enrayer de manière durable les défis complexes liés au terrorisme et à certaines problématiques de la gouvernance du pays. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement s’est doté d’une stratégie intégrée, qui comprend les réformes politiques et institutionnelles, le volet développement, la prise en compte des préoccupations spécifiques de la jeunesse, des femmes, y compris l’emploi et leur représentation dans les instances de décision aux niveaux local et national.

Pour créer les conditions permettant de réaliser les aspirations profondes des populations maliennes au changement, le Gouvernement s’est engagé dans la mise en œuvre de réformes politiques et institutionnelles nécessaires à la refondation de l’Etat. Participe de cette dynamique, l’organisation réussie, le 18 juin 2023, du référendum sur la nouvelle Constitution du Mali, adoptée à plus de 96%. Sa promulgation par le Chef de l’Etat, le 22 juillet 2023, consacre l’’avènement de la IVe République du Mali, En passant ce cap, le Gouvernement du Mali donne le gage d’une volonté réelle pour le retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé, y compris l’organisation, dans les tout prochains mois, des élections générales.

  • Monsieur le Président,

Après dix ans de présence dans mon pays, la réponse internationale aux défis sécuritaires du Mali n’a pas été à la hauteur des menaces. Les attentes des populations maliennes, maintes fois exprimées par les autorités, ont ainsi été ignorées. La Mission des Nations Unies au Mali, MINUSMA, n’a pas été en mesure d’aider le Mali à rétablir son autorité sur l’ensemble de son territoire, en dépit des moyens importants investis en elle ces dix dernières années. Durant sa présence sur le territoire national, la situation sécuritaire au Mali n’a fait que se dégrader. L’insécurité, qui était cantonnée dans les régions du Nord du Mali, au moment de son déploiement en 2013, a atteint les régions du Centre et du Sud. Cette propagation de l’insécurité est, fort heureusement, en cours de fléchissement grâce aux succès indéniables remportés sur le terrain par les Forces armées maliennes, malgré les défis inhérents à ce type d’opérations.

En dépit des difficultés rencontrées par la MINUSMA, dues à l’inadaptation de la Mission au contexte sécuritaire, à savoir le maintien de la paix dans un environnement où il n’y a pas de paix à maintenir, le Gouvernement du Mali s’était accommodé de sa présence passive. Cependant, il était devenu inacceptable pour le Gouvernement du Mali de laisser la MINUSMA continuer à devenir partie du problème, en aggravant les tensions entre nos communautés, à travers l’instrumentalisation de la question des droits de l’homme à des fins politiques et servant ainsi des agendas extérieurs de pays hostiles au Mali. C’est ainsi qu’après une évaluation exhaustive, le Gouvernement du Mali a demandé, en juin 2023, le retrait sans délai de la MINUSMA et nous sommes heureux que le Conseil de sécurité ait accédé à cette requête. Le Gouvernement travaille avec la MINUSMA, en vue de son retrait ordonné, coordonné et sécurisé du Mali, et ce, dans le délai imparti du 31 décembre 2023, conformément aux dispositions pertinentes de la résolution 2690 (2023) du 30 juin 2023 du Conseil de sécurité. Le Gouvernement de la République du Mali n’envisage pas de proroger ce délai.

Le Gouvernement rassure les populations maliennes et la communauté internationale que toutes les dispositions sont prises pour assurer la continuité des services de l’Etat après le départ de la MINUSMA. La première phase du processus de retrait s’est achevée et la seconde phase est déjà engagée.

Certes, la MINUSMA n’a pas été capable de remplir son mandat mais le Gouvernement et le peuple maliens restent reconnaissants pour les efforts et les sacrifices consentis durant les dix dernières années au Mali. Je rends ici hommage à la mémoire de toutes les victimes, civiles comme militaires, maliennes comme étrangères, tombées au champ d’honneur au Mali.

Pour autant, le retrait de la MINUSMA ne signifie pas la fin de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la République du Mali. Bien au contraire, mon pays tient à son appartenance à l’ONU et le Gouvernement reste engagé en faveur des principes et des nobles idéaux de la Charte. De même, le Mali renouvelle son engagement à coopérer avec l’ensemble des Etats du monde, qui le souhaitent et qui respectent les principes fondamentaux de sa politique extérieure.

Dans une dynamique d’appropriation nationale, le Gouvernement s’attèle à poursuivre la mise en œuvre efficiente et intelligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger avec nos frères des mouvements signataires qui le souhaitent. Nous nous réjouissons du chemin déjà parcouru depuis la signature de l’Accord en 2015, y compris l’adoption de la nouvelle Constitution qui prend en charge plusieurs dispositions de l’Accord et le Gouvernement a décidé de privilégier désormais le dialogue inter-malien pour la poursuite du processus de paix avec les groupes signataires.

Le Gouvernement est conscient des défis qui jalonnent le chemin vers la paix, à l’instar de la série macabre d’attaques terroristes perpétrées, sans discernement, contre les populations civiles et les éléments des Forces de défense et de sécurité maliennes. L’attentat sauvage et barbare contre le bateau « Tombouctou » et les assauts sur les camps des villes de Bamba, Gao et Bourem, entre les 7 et 12 septembre dernier, illustrent la cruauté de ces groupes terroristes et criminels en bande organisée qui agressent lâchement des cibles vulnérables comme les femmes et les enfants. Au nom du Chef de l’Etat, du Gouvernement et du Peuple du Mali, je tiens à remercier toutes les nations amies et les organisations internationales qui ont manifesté leur compassion et leur solidarité au Mali à l’occasion de ces évènements tragiques. Toutefois, et même face à des évènements aussi tragiques, et au moment où le thème de notre session nous engage à plus de solidarité, il est regrettable que le Conseil de Sécurité ne soit parvenu au minimum de consensus pour, à tout le moins, dénoncer ces actes barbares.

Malgré ces difficultés ou mieux, en raison de ces difficultés, le Gouvernement de la République du Mali est plus que jamais déterminé à exercer sa souveraineté, asseoir son autorité, toute son autorité sur l’ensemble du territoire national. Aux attaques obscurantistes, l’offensive des Forces de défense et de sécurité se poursuivra et la riposte sera immédiate et ferme. C’était le cas récemment à Bourem où nos vaillants soldats ont repoussé une attaque de ces bandes criminelles et obscurantistes, en leur infligeant des pertes substantielles.

Concourt de la dynamique du renforcement de la présence et de l’autorité de l’Etat, l’engagement de l’Etat à occuper toutes les emprises libérées et à libérer par la MINUSMA. Contrairement à certaines allégations, l’occupation de ces emprises, en tout point conforme aux textes des Nations Unies, ne constitue en aucune façon un acte de belligérance de l’Etat malien vis-à-vis des mouvements signataires.

Au contraire, nous continuons de tendre la main à nos frères des mouvements signataires pour une paix durable et un développement harmonieux au profit de nos populations. À cet effet, nous appelons les groupes armés à se démarquer et à cesser les collusions constatées avec les groupes armés terroristes lors des dernières attaques, et ce, conformément à l’Accord pour la paix mais aussi aux différentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Dans le contexte géopolitique actuel, le Mali ne souhaite pas devenir un théâtre de confrontation ou de compétition des intérêts géopolitiques de puissances étrangères et nous restons disposés à coopérer avec tous les partenaires respectueux de notre souveraineté, de nos choix de partenariats et des intérêts des Maliens.

  • Monsieur le Président,

Sur la situation régionale et internationale, le Mali reste très attentif aux développements en cours en Afrique et dans le reste du monde.

Concernant la gouvernance mondiale, le Gouvernement de la République du Mali réitère son attachement au respect de la Charte des Nations Unies, particulièrement le respect de l’égalité souveraine des Etats et, conséquemment, son rejet des activités de certaines puissances à perpétuer une domination néocoloniale et assujettir d’autres peuples, d’autres pays et d’autres nations.

Le Mali est attentif aux évolutions institutionnelles et déplore que l’appréciation des changements de régime intervenus récemment dans certains pays africains soit fonction de la proximité des nouveaux dirigeants avec certaines puissances, ou pour des intérêts géopolitiques, en ignorant les aspirations des populations des pays concernés.

A cet égard, nous dénonçons et rejetons la politique des deux poids deux mesures appliquée par certaines puissances, organisations régionales et internationales, y compris ici aux Nations Unies. Cette incohérence et cette instrumentalisation ne font que décrédibiliser nos organisations aux yeux des populations et de l’opinion publique, érodant ainsi leur confiance en ces institutions qui sont désormais perçues comme détournées de leur vocation première. Certaines organisations sont utilisées, en dehors de tout cadre légal ou communautaire, comme des armes contre les pays et les populations qui y ont souscrit librement, au prix, parfois, d’un transfert de souveraineté. Ces organisations se transforment ainsi en instruments de perpétuation et d’imposition d’un ordre néocolonial et hégémonique.

De manière spécifique, nous suivons avec un grand intérêt l’évolution de la situation au Niger, depuis le 26 juillet 2023. Le Peuple et le Gouvernement du Mali réitèrent leur solidarité et leur soutien total au Gouvernement et au Peuple frère, voisin et ami du Niger. Nous dénonçons, sur le principe, l’imposition de sanctions et de mesures coercitives unilatérales contre un Etat, que ce soit en Afrique ou ailleurs. Nous dénonçons d’’autant plus les sanctions, lorsqu’elles sont injustes, inhumaines et illégales, comme celles que la CEDEAO et l’UEMOA ont imposées au Niger. Les conséquences humanitaires de ces sanctions sont si dramatiques que le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence a du adresser au Président de la Commission de la CEDEAO une lettre l’interpellant sur la nécessité d’un allègement de ces mesures.

Par ailleurs, le Mali reste fortement opposé à toute intervention militaire de la CEDEAO aux conséquences désastreuses pour le Niger et l’ensemble de la région. Toute intervention militaire au Niger, j’allais dire toute agression ou toute invasion de ce pays, constitue une menace directe à la paix et à la sécurité du Mali et de la région et aura des sérieuses conséquences sérieuses. Nous ne resterons pas les bras croisés. Nous restons attachés au recours exclusif au dialogue, à la diplomatie et à la négociation, en vue d’un règlement pacifique de la situation au Niger.

Il est primordial d’éviter de reproduire les graves erreurs d’un passé relativement récent. Il vous souviendra qu’’en 2011, en dépit de l’opposition ferme et des mises en garde des dirigeants africains, le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé d’autoriser une intervention militaire de l’OTAN en Libye, dont les conséquences ont déstabilisé durablement ce pays frère et l’’ensemble de la région. Cette guerre de l’OTAN en Libye est à l’origine de l’’expansion du terrorisme et de l’extrémisme violent dans la région du Sahel avec son lot de victimes innocentes, et de destructions.

C’est pourquoi, nous ne nous lasserons jamais de rappeler cette responsabilité internationale dans la tragédie humaine que vivent la Libye et les pays du Sahel. Aussi, au nom de toutes les victimes de 2011 à nos jours, de dizaines de milliers de morts et de millions de déplacés et réfugiés, nous réclamons justice ; nous demandons réparation. Mais surtout, nous demandons que la communauté internationale assume ses responsabilités et tire toutes les leçons de cette intervention militaire hasardeuse des grandes puissances dans un pays tiers. Il est crucial d’éviter de reproduire, au Niger, les erreurs lourdes commises en Libye, et qui sont justement à l’origine de la dégradation de la situation dans toute la région du Sahel, y compris au Burkina, au Mali et au Niger. Ceci essentiel pour rétablir la confiance entre les Nations du monde.

  • Monsieur le Président,

Les multiples défis à la paix et à la sécurité internationale appellent à la réforme de l’architecture dédiée des Nations Unies. Le Mali réitère son soutien à la demande légitime du Continent africain en faveur de la réforme du Conseil de sécurité, afin de le rendre plus représentatif des réalités de notre temps.

Dans la même veine, le Mali continuera de plaider pour la réforme de la gouvernance économique, financière et politique mondiale, afin de créer les conditions optimales et justes de la participation de nos pays aux Institutions multilatérales. Dans cette dynamique, le Mali réaffirme le rôle central que l’Afrique doit jouer au sein des Organisations et Institutions internationales. À cet égard, le Mali salue l’ouverture de l’Alliance des BRICS à de nouveaux Etats membres, y compris des Etats africains. L’Alliance des BRICS et ses mécanismes, y compris la banque, offrent une alternative flexible et adaptée aux besoins de développement des pays du Sud global. Dans le même ordre d’idées, l’élargissement récent du G20 à l’Union africaine est un signal encourageant, mais pas suffisant. Il est important que la participation de l’Afrique à d’autres foras internationaux s’intensifie, au nom de la justice et de l’équité.

Les changements climatiques constituent une menace réelle pour les générations présentes et futures. Nous devons avoir le courage de sortir du dogmatisme ambiant et des jeux d’intérêts étroits concernant cette problématique. À cet égard, le temps est venu de mettre effectivement en œuvre les décisions de nos Sommets et de nos COP. Il est plus que nécessaire que les pays à l’origine du réchauffement climatique assument leurs responsabilités pleines et entières, ycompris celle de soutenir les efforts des pays du Sud, pour un développement respectueux de l’environnement.

  • Monsieur le Président,

Je voudrais rappeler que l’Organisation des Nations Unies a été créée en 1945, essentiellement pour préserver les générations futures du fléau de la guerre. Ce noble objectif prescrit par la Charte des Nations Unies est loin d’être réalisé. Mieux, les tensions géopolitiques actuelles et les conflits multiples dans le monde constituent des motifs réels d’inquiétude pour le multilatéralisme, la coexistence pacifique etle développement harmonieux. Faisons une pause dans la rhétorique de l’intimidation, de la menace et de la guerre. Comme le thème de cette 78° session nous y invite, travaillons ensemble à «rétablir la confiance et raviver la solidarité mondiale ». Osons des réformes qui permettent de construire un monde où chacun compte ; un monde où personne n’est laissé de côté. Ensemble, travaillons à mettre en place des mécanismes internationaux efficaces, équitables et inclusifs permettant de régler les crises et non de les encourager ou de les entretenir.

Victimes directes de l’ingérence persistante de certains pays dans leurs affaires intérieures, les populations du Mali et de plusieurs Etats du Sahel continuent, hélas, de vivre les conséquences tragiques de crises multidimensionnelles imposées et entretenues par ceux qui, paradoxalement, viennent donner des leçons de démocratie et de respect des droits humains.

Dans la mise en œuvre de la vision du Chef de l’Etat pour l’’émergence d’’un Mali nouveau, libéré de toute domination extérieure néocoloniale, le Gouvernement de la République du Mali est honoré de compter sur des partenaires sincères, sur des pays qui valorisent les relations d’égal à égal dans le respect mutuel. À cet égard, je tiens à adresser une mention spéciale à la Fédération de Russie pour sa solidarité agissante et son engagement fiable, tant sur le plan bilatéral que multilatéral.

Le Mali demeure engagé pour le renforcement des mécanismes régionaux et sous-régionaux africains, qui défendraient véritablement et prioritairement les intérêts des populations africaines.

Fidèle à sa vocation panafricaniste, réaffirmée dans ses constitutions successives, le Mali réitère son adhésion à tous les mécanismes de sécurité collective pertinents, notamment ceux dans lesquels le leadership africain est affirmé et l’instrumentalisation combattue. C’est tout le sens de la création, le 16 septembre 2023, de l’Alliance des Etats du Sahel, par le Burkina Faso, le Mali et le Niger par la signature de la Charte du Liptako-Gourma. Cette organisation vise à établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle, dans le but de lutter contre toute forme d’agression, toute forme de terrorisme et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance.

Cette nouvelle organisation ambitionne également de fédérer les efforts des trois pays dans les domaines socio-économiques et monétaires et de renforcer sur de nouvelles bases l’intégration régionale ; cette fois-ci une intégration des peuples fondée sur la solidarité, le respect de la dignité, de l’identité de nos peuples et nos pays ; l’affirmation de notre souveraineté sur nos terres, nos ressources mais aussi notre souveraineté sur nos organisations ; le financement de nos activités par nos propres ressources ; ainsi que le rejet des ingérences extérieures, des politiques hégémoniques, de domination néocoloniale et d’assujettissement.

Outre les mécanismes à vocation sécuritaire, le Mali souscrit pleinement aux initiatives africaines qui œuvrent à la promotion et au renforcement des liens de fraternité et de solidarité, à l’instar de l’Alliance Politique Africaine, initiée par la République sœur du Togo et qui aspire à une Afrique indépendante, politiquement forte, décomplexée, non-alignée et capable de participer d’égal à égal en tant qu’actrice de la gouvernance mondiale.

  • Monsieur le Président,
  • Excellences, Mesdames et Messieurs,

Pour terminer, je voudrais faire observer que les multiples défis à la paix, à la sécurité et au développement imposent un cadre multilatéral refondé, adapté et inclusif. Nous ne pouvons plus et nous ne devons plus continuer à faire la même chose avec les mêmes mécanismes inadaptés et espérer des résultats différents.

Pour sa part, le Mali reste attaché à un multilatéralisme où chaque nation compte, un multilatéralisme solidaire porteur de solutions ambitieuses aux défis complexes de notre temps, particulièrement au Sahel; un multilatéralisme ouvert prenant en charge les aspirations profondes de nos populations au changement, à la dignité, au respect, à l’égalité souveraine des Etats, à l’équité, à la justice, au développement, à la sécurité et à la paix.

Je vous remercie de votre aimable attention.

Commentaires via Facebook :

34 COMMENTAIRES

    • Effectivement, quelles preuves encore ?

      De la période de l’esclavage à celle de la colonisation, puis de la néo-colonisation, la France ne s’est jamais défaite de son sale habitude consistant à introduire en Afrique des conflits entre les différentes communautés : le diviser pour régner.

      La responsabilité directe de la France dans les tueries en cours dans le Sahel est tellement évidente !

      N’est-ce pas la France qui a envahi illégalement et détruit l’État africain de Libye, sans à l’époque demander et obtenir des chefs d’État africains de la région le fameux “à la demande” ? Cette destruction n’a t-elle pas ensuite engendré tout le chaos sécuritaire dans le Sahel et fait des dizaines de milliers de morts ?

      Il faut que la France et ses trolls ici sur ce forum arrêtent de prendre les gens pour des cons !

      Le MAE du Mali Abdoulaye Diop l’a très justement dit à l’ONU dans son discours : la France et ses amis occidentaux doivent désormais être tenus responsables du chaos dans le Sahel et accorder une réparation aux communautés de la région victimes de la propagation occidentale du terrorisme.

      • Fanga : Le MAE du Mali Abdoulaye Diop l’a très justement dit (…)

        @Fanga
        Eh bien, c’est le même MAE qui a chialé sur tous les toits du monde que les accords d’Alger constituaient le meilleur deal pour le Mali depuis belle lurette. Il n’est pas crédible.

        Pensées rebelles.

        • Il est fort en baratin le Fanga !!!!
          Ou sont les preuves du soit disant soutien au terrorisme de la France ?
          Bien sur il n’a pas répondu, ni comme d’ailleurs le perroquet de Diop
          Il n’y a aucune preuve, si il y en avaient il y a longtemps qu’il les aurait produite
          De le pure rhétorique post-coloniale qui fait rire les africains eux mêmes

    • Les autorités publiques du Mali ne doivent pas communiquer maintenant les preuves dont, assurément, elles disposent concernant l’implication de la France dans le soutien au terrorisme, puisque le Burkina-Faso et le Niger disent la même chose que le Mali.

      La France ne peut pas avoir raison à la fois sur trois pays africains qui n’ont eux aucune raison de mentir à ce sujet.

      C’est la France qui est en Afrique une grande menteuse et une manipulatrice. On l’a vu par exemple au en 2021 lors de l’affaire de la tuerie de Bounti. Son armée a massacré des dizaines de civils innocents. Une équipe d’enquête de la MINUSMA dans le cadre de l’ONU, après s’être rendue sur place, a conclu le 30 mars 2021 dans un rapport à la responsabilité de l’armée française dans ce massacre et exigé le dédommagement des victimes. La France et son armée n’ont trouvé à faire rien de mieux que de nier leur responsabilité et même de réfuter ce qu’elles ont appelé “la méthodologie” du rapport de l’équipe d’enquête de la MINUSMA. A ce jour, la responsabilité de la France n’a toujours pas été établie officiellement. Elle est présumée innocente dans l’affaire Bounti aux yeux de la fameuse “communauté internationale”, alors que la France et son armée ont au Mali tué des dizaines d’innocents.

      Donc, il y a zéro chance que la France reconnaisse la véracité des preuves que le Mali a en sa possession. La France les sabotera aussitôt si le Mali sort ses preuves. Il est judicieux que les autorités publiques maliennes continuent plutôt d’accumuler les preuves concernant l’implication de la France dans le soutien au terrorisme pour étoffer le dossier.

      Pour nous, simples citoyens attentifs aux informations qui circulent, la manière dont certains médias publics de l’État français couvrent l’actualité, favorisant souvent les messages et la propagande des terroristes et des indépendantistes en défaveur des États du Mali, du Niger et du Burkina-Faso, suffit à nous convaincre que la France soutien les terroristes et l’instabilité dans le Sahel. Les peuples et les opinions publiques africains n’ont besoin que le Mali montre une quelconque preuve. Les Africains connaissent les pratiques et les habitudes de la France, depuis ces 5 siècles de contact avec elle.

  1. LeGoupile33, merci pour ta serie de mensonges racontes dans ton post, honte a toi, sois un peu plus humble, honnête, digne et vertueux!

  2. “la région du Sahel était autrefois connue pour être un havre de paix, de cohésion sociale et de vivre ensemble”

    ET bien il connaît bien l’histoire du sahel.

    Il ne doit pas connaître les touaregs et leurs révoltes. La première, une révolte circonscrite à la région de Kidal, intervient en 1916-1917. Animée par l’Aménokal de la chefferie des Kel Tamacheq Iwllimidden, elle s’inscrit dans une opposition farouche à la conquête coloniale. La deuxième, celle de 1963-1964, mal préparée, recèle un caractère épidermique et racial où certains chefs de tribus arabo-berbères au phénotype et au leucoderme méditerranéens refusent d’être commandés par des Noirs. Elle se déroule dans un Mali indépendant depuis le 22 septembre 1960, où l’État est en construction.Sévèrement réprimée par une armée accusée de génocide, cette révolte marque la mémoire touareg jusqu’à nos jours. La troisième qui s’étend de 1990 à 1996, menée par Iyad Ag Ghali, correspond à la période de fin de règne de Moussa Traore. Cette révolte déboucha sur les accords de Tamanrasset en 1991 reconnaissant dans l’existence d’un statut particulier pour le Nord du Mali. La quatrième rébellion de Touaregs, dirigée par Ibrahim Ag Bahanga, se déroula en 2006 et dura jusqu’à 2009.En 2009, le Mali envoya des troupes pour stopper Bahanga, qui fut exilé cette même année en Libye, où il resta jusqu’à son retour pendant l’été 2011. L’exil de Bahanga en Libye se révéla représenter un jalon important de la récente insurrection des Touaregs. Pendant le temps qu’il passa en Libye, Bahanga établit des contacts avec des Touaregs de sa tribu qui servaient dans les forces armées de Mu’ammar Kadhafi.. L’un de ceux-ci était Mohammed Ag Najm, commandant des unités d’élite du désert de Kadhafi. Le désir de déclencher un autre soulèvement et de prendre le contrôle du Nord Mali s’enracina chez de nombreux Touaregs. En septembre 2011, lorsqu’il fut évident que le régime Kadhafi allait s’écrouler, les combattants Touareg commencèrent à franchir la frontière malienne après avoir vidé plusieurs dépôts d’armes libyens. En octobre 2011, dans l’oasis de Zakak, au Mali, proche de la frontière algérienne, des jeunes, des intellectuels, des déserteurs de l’armée malienne et des soldats entraînés en Libye représentant le peuple Touareg fusionnèrent deux mouvements, le Mouvement national de l’Azawad (MNA) et le Mouvement Touareg du Nord Mali (MTNM) pour former le « Mouvement national pour la libération de l’Azawad » (MNLA). On connait la suite

    Bon je ne rappelle pas non plus les heures d’or de l’empire Wassoulou et du royaume Kong. Il ne doit pas non plus connaître ce qu’est le royaume peul théocratique et ethnocentrique, la Dîna du Macina, établi en 1818, la Dîna du Macina,

    Et pour le Niger c’est la même chose. Il suffit de compter le nombre de coup d’état au sahel pour être persuadé de l’existence d’un havre de paix au sahel.

    Pour le reste on attend toujours les preuves des exactions françaises au Mali.

    En fait son intervention a été assez pauvre, manque d’imagination.

  3. MERCI ABDOULAYE DIOP POUR TON PATRIOTISME SANS FAILLE, TON AMOUR POUR LA LIBERTE, LA DIGNITE, LA SOUVERAINITE DU MALI ET DE L’AFRIQUE TOUTE ENTIERE.

  4. Que du barratin ! La diplomatie malienne n’est jamais tombée aussi bas. C’est le même individu qui revient sans aucune vergogne devant la même tribune pour dénoncer les mêmes accords d’Alger et résolutions dont il fut en effet le grand manitou, et qu’il avait jadis sotenu et défendu mordicus au nom du même pays. Lamentable tout simplement.

    Pensées rebelles.

    • Demandes-toi le role d’un Ministre des Affaires Étrangères sous Boua le ventru IBK? Est-ce que Diop avait de choix entre la pression de la France et de Boua le ventru pour signer et quand il a eu l’occasion quand les choses se sont calmees il est sorti du gouvernement en disant adieu a Boua le ventru IBK, cet act doit te dire quelque chose, Sois humble, digne, vertueux et sans arrogance!

    • Quel patriotisme ? Mon œil ! Chauvisme plutôt, ouais ! Si l’indignité avait un visage, ce quidam en serait l’incarnation absolue.

      Pensées rebelles.

    • Aucune leçon de patriotisme à recevoir d’un vieux fuyard sénile et son larbin lèche-cul. Nous contribuons activement et fièrement au budget de l’État malien à travers nos impôts et taxes, à la différence des écervelés qui veulent se faire plus royalistes que les rois de la parenthèse transitoire. Que celui qui pense aimer le Mali vient se joindre à nous sur le terrain.

      Pensées rebelles.

  5. Il est à noter que, preuves à l’appui, les autorités publiques du Mali continuent de dénoncer la complicité de la junte française de Macron avec les groupes armés terroristes pour “perpétrer plus d’actions terroristes contre nos populations civiles et nos Forces de défense et de sécurité.”

    Les autorités publiques du Niger disent la même chose. Celles du Burkina-Faso aussi disent la même chose.

    Malheureusement, dans sa “guerre informationnelle”, la France colonialiste de Macron perpètre aussi des “actions terroristes cyber” contre les Maliens sur ce forum Maliweb.
    Impossible de nous exprimer librement sans que la France ne vienne nous dire que penser, de nous insulter, de nous intimider, de nous menacer et de nous rabaisser.

    • “Il est à noter que, preuves à l’appui, les autorités publiques du Mali continuent de dénoncer la complicité de la junte française de Macron avec les groupes armés terroristes pour “perpétrer plus d’actions terroristes contre nos populations civiles et nos Forces de défense et de sécurité.”
      QUELLES PREUVES SVP ?
      – Une réponse sans insultes (habituelles) et argumentée (rare) serait la bienvenue – ….si cela est possible –

  6. C’est un crime de gouverner et s’exprimer au nom d’un peuple qui n’a pas donné sa validation.
    ABDOULAYE DIOP EST UN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DES USURPATEURS INCARNÉS PAR LES COLONELS PUSCHISTES.
    Ce n’est pas le Mali qui est représenté en la personne d’ABDOULAYE DIOP,mais les PUSCHISTES qui ont usurpé le POUVOIR DU PEUPLE MALIEN.
    La LÉGITIMITÉ est fonction du résultat de la compétition électorale entre les compétiteurs engagés aux côtés du peuple à faire connaître leurs idées destinées à aider le peuple à s’émanciper.
    LE PEUPLE MALIEN NE S’EST PAS EXPRIMÉ SUR L’ORIENTATION POLITIQUE ACTUELLE DES AUTORITÉS POLITIQUES QUI ONT USURPÉ SON POUVOIR.
    Ce qui justifie le caractère criminel de l’intervention d’ABDOULAYE DIOP, avant lui CHOGUEL MAIGA et ABDOULAYE MAIGA.
    On dit des déclarations qui n’engagent pas le peuple malien.
    Qu’on sache que le PEUPLE MALIEN peut faire le choix de se soumettre à la France.
    C’est son droit le plus absolu!!!
    Il peut aussi décidé de se soumettre à la Russie.
    C’est droit le plus absolu!!!
    Il peut aussi décider de se faire accompagner par tout le monde en rejetant et la France et la Russie.
    C’est son droit le plus absolu!!!
    Il peut décider de s’inscrire dans la cadre des décisions des chefs d’Etat de la CEDEAO.
    C’est son droit le plus absolu!!!
    POUR QUE LE PEUPLE MALIEN S’EXPRIME, IL FAUT L’ORGANISATION DES ÉLECTIONS SINCÈRES ET TRANSPARENTES.
    Ce qui signifie que les autorités politiques de la transition n’ont qu’un seul objectif:l’ORGANISATION DES ÉLECTIONS SINCÈRES ET TRANSPARENTES.
    C’est pourquoi la transition doit être très courte.
    Une transition qui dure signale la CONFISCATION DU POUVOIR DU PEUPLE.
    ABDOULAYE DIOP et autres cadres du Mali ont décidé d’aider les COLONELS PUSCHISTES à confisquer le pouvoir du peuple malien.
    La justice malienne, la vraie, est en alerte.
    Celle qui sera mise en place par les AUTORITÉS POLITIQUES LÉGITIMES.
    Les futurs locataires de la prison centrale de Bamako ne font qu’aggraver leurs cas à chaque acte posé au nom du peuple malien.

  7. “Aussi, au nom de toutes les victimes de 2011 à nos jours, de dizaines de milliers de morts et de millions de déplacés et réfugiés, nous réclamons justice ; nous demandons réparation.”

    Il est évident que les États occidentaux qui ont durablement déstabilisés la Libye et les pays du Sahel, faisant des des dizaines de milliers de morts et des dégâts matériels considérables, devront un jour être condamnés à réparer leur crime.

  8. Comment ne pas voir que tout ceci est du vent. Et pourquoi ne pas révéler l’impuissance de l’armée malienne dont un avion militaire s’est encore écrasé, samedi après-midi, à l’atterrissage, à Gao, faisant de nombreux victimes, maliennes et… russes. Autant dire que les FAMa se tirent dans le pied. Cette impéritie en dit beaucoup plus long que les gesticulations autour d’une alliance chétive. Les rodomontades sont une chose, la vérité crue, une autre. Quel aveuglement !

  9. Ce personnage est pitoyable, il masque ces échecs en accusant la France en permanence. Un jour les Maliens se réveilleront et Goita et sa bande seront virés.

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