Le nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), a fait une adresse solennelle à la Nation, sur la télévision nationale dans la nuit du 21 septembre, veille de la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance de notre pays. Un discours qui rappelle celui historique prononcé par le premier président du Mali indépendant, Modibo Kéïta. Lisez !
Un extrait de ce discours historique du 1er Président du Mali indépendant:
Chers Camarades,
A la conférence territoriale du parti, il y a trois semaines, nous nous sommes contentés d’un exposé objectif du déroulement des évènements de Dakar, sans en tirer les conséquences. Nous avons par la suite fait un certain nombre decontacts qui ont projeté plus de lumière sur les origines plus ou moins lointaines des dits évènements. C’est ainsi que j’ai répondu à l’appel du président de la République française, aux invitations du Roi du Maroc et du président de la République du Ghana. D’autre part, des missions ont été envoyées à l’extérieur : Usa, Onu, Allemagne fédérale, pays de l’Est, Afrique occidentale.
Pour mieux suivre le sens de notre action politique pendant ces derniers mois, il est indispensable que nous examinions la situation créée en Afrique depuis le référendum du 22 septembre 1958.
Le 22 septembre, les conditions politiques intérieures nous imposèrent un vote favorable à l’entrée dans la communauté.
En outre, nous avons pensé et pensons que les chances de résolutions de l’unité sont aléatoires pour les Etas accédant à l’indépendance. Car, devenus souverains, ils affirment leur personnalité aussi bien sur le plan intérieur que sur le plan extérieur.
Aussi, avions-nous espéré que l’autonomie était pour les Etats africains la période la plus favorable de leur évolution pour la réalisation de leur unité. Evidemment, cela supposait de la part des dirigeants de ces Etats, une indépendance totale à l’égard des puissances d’argent et des autorités des anciennes métropoles.
Par ailleurs, nous avons estimé et estimons encore que c’est dans l’unité que l’Afrique pourra résister à l’emprise des forces impérialistes et renforcer le camp de la paix…
Dans un monde de plus en plus tourmenté où la légalité n’apparaît qu’à travers les intérêts stricts des pays, la lutte pour nous devra s’engager sur le plan politique.
Nous demeurons certes fidèles à l’idée de la Fédération africaine, nous nous considérons toujours liés par le serment du 17 janvier 1959. Mais, pour le succès de notre action en faveur de la Fédération, il est indispensable et urgent que la république soudanaise s’affirme sur le plan africain et sur le plan international. C’est la raison pour laquelle nous avons invité à autoriser l’Assemblée législative :
1- A appréhender les compétences transférées par la République soudanaise à la Fédération du Mali ;
2- A proclamer comme Etat indépendant et souverain la république soudanaise,
3- A proclamer que la République soudanaise s’appelle République du Mali, libre de tous engagements et liens politiques vis-à-vis de la France, comme la Haute-Volta, la Côte d’ivoire, le Niger, le Dahomey…
Notification de ces décisions sera faite au gouvernement français, à l’organisation des Nations Unies et à tous les pays indépendants.
Fidèles à notre idéal d’union et de paix, j’insiste sur ce mot, nous sommes décidés à établir des relations amicales avec tous les Etats du monde, sans exclusive aucune, singulièrement avec ceux d’Afrique qui seront désireux de promouvoir une politique d’union et de progrès ; de s’engager résolument dans la lutte pour la libération totale du continent africain et l’établissement d’une paix durable entre les peuples.
La République du Mali est née. Le Mali continue. Le mot Mali continuera à résonner comme un gong sur la conscience de tous ceux qui ont œuvré à l’éclatement de la Fédération du Mali ou qui s’en sont réjouis. Nous restons mobilisés pour l’idée de la Fédération qui, malgré tout, demeure une demande virile de l’unité africaine. Nous avons perdu une partie, mais nous gagnerons la manche IN CHALLAH. Les puissances d’argent, les forces rétrogrades et impérialistes n y pourront rien.
Toutes les Maliennes et tous les Maliens doivent se considérer comme mobilisés pour la construction de la République du Mali, Patrie de tous ceux qui sont fermement attachés à la réalisation de l’indépendance et de l’union africaine.
Toutes les Maliennes et tous les Maliens doivent accepter tous les sacrifices pour que notre pays puisse sortir grandi, rayonnant, de l’épreuve qu’il traverse pour que les Africains libres, réellement libres, puissent, sans possibilité d’ingérence, s’unir pour que s’affirme une grande Nation africaine qui marquera de son sceau la politique internationale pour que la paix, espoir des peuples en voie de développement, s’établisse entre tous les pays du monde.
Message à la Nation du président IBK à l’occasion du 22 septembre 2013
Chers compatriotes,
Hôtes du Mali,
L’an dernier, à la même heure, sur cette même antenne, le Président de la République par intérim, l’impassible passeur, le Professeur Dioncounda Traoré, déclarait avec assurance que c’est le nouveau président élu qui livrera aux Maliens le message du 22 septembre 2013. Le pari est gagné. Le Mali est debout et en ordre de marche. Par la grâce de Dieu. Par la solidarité du monde entier. Par la volonté du peuple malien.
Et le destin a fait de moi ce président élu, qui a l’honneur et le privilège de s’adresser à la nation, en cette veille symbolique.
En ce 19 septembre, notre capitale, Bamako, a été l’un des centres de l’Afrique, et l’objet de l’attention renouvelée de nos voisins, de l’Afrique et de la communauté internationale.
De nouveau, nous remercions l’Afrique et le monde. Ils nous ont tendu la main quand la crise multidimensionnelle, éclatée à partir de janvier 2012, a ébranlé les fondements de notre nation. Le 22 septembre nous renvoie à l’Histoire ; celle d’une poignée d’hommes et de femmes, autour de Modibo Keita, qui avaient compris que le temps était venu de nous affranchir des tutelles pesantes, que le temps était venu de réaffirmer la dignité de l’Afrique et du monde noir. Nous redisons, à cette occasion, notre attachement indéfectible à la fierté du Mali, à l’honneur du Mali, au bonheur des maliens.
Un Mali qui ne baissera plus la tête.
Un Mali de diversités et de convivialité préservées.
Un Mali prêt à se dissoudre dans l’Afrique, si tel l’exigeait l’unité.
Un Mali partenaire exigeant et respecté du monde.
Un Mali partie prenante de toutes les solidarités pour que cette planète soit celle de l’épanouissement de l’Homme sans distinction de couleur, de race, de religion, de sexe, d’âge ou de nationalité.
Mes chers compatriotes,
Cet anniversaire doit être placé sous le signe de la méditation et de la communion. Nous ne pouvons plus faire semblant : des soldats d’autres nationalités sont morts sur le sol malien, pour la défense de notre patrie, pour la dignité de nos femmes et pour l’épanouissement de nos enfants. De ces martyrs
arrachés à notre affection et de tous les soldats héroïques qui ont gagné la guerre du Mali, nous devons nous souvenir, constamment nous souvenir.
Leur sacrifice n’aura pas été vain. Il commande au premier magistrat que je suis de tirer les leçons de la douloureuse crise malienne, qui a livré notre pays à la risée du monde quand nous passions, aux yeux de beaucoup, pour la vitrine de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Je me sais bénéficiaire d’une confiance populaire dont l’ampleur vaut avertissement dans cette nation de grands hommes méritants, et de grandes femmes de mérite. Comme dans la Rome antique, je voudrais constamment me souvenir que je ne suis qu’un homme. Un modeste homme, choisi par d’autres pour les servir. Nous parlons dès lors de mission historique. Cette mission, je le redis en cette occasion solennelle, consiste à hisser le Mali à hauteur de ses ambitions contrariées d’abord, et de le faire entrer ensuite dans le cercle vertueux de la prospérité et de la stabilité. C’est un combat difficile, qui sera de longue haleine, mais le message de notre peuple a été très clairement compris.
Nous le ferons de manière méthodique, nous le ferons de manière tangible, nous le ferons de manière mesurable, nous le ferons sans concession au gaspillage de ressources et à la délinquance financière. Le service public doit être efficient. Les fonctionnaires absentéistes ou chroniquement retardataires devront impérativement modifier leur comportement. Les effectifs pléthoriques et désœuvrés en train de siroter le thé dans un bureau transformé en marché, c’est fini ! Chaque responsable, au niveau où il se trouvera, sera comptable de l’efficience de ses subordonnés. Les véhicules de l’Etat servant à transporter des intrants dans des vergers personnels, terminé ! Ils ne devront plus servir que les seuls besoins de leur objet. Quant à l’Ecole, elle restera à l’école. Elle ne sera plus tolérée dans la rue. Nous mettrons fin aux achats de diplômes, de même qu’au commerce des épreuves d’examen. Il sera mis un coup d’arrêt à la magouille foncière et à la spoliation des pauvres ou des vrais titulaires. Tout sera fait pour doter le pays d’un système cadastral fiable et ce, dans des délais raisonnables. Il en sera fini des procès monnayés dans les bureaux de juges oublieux de l’éthique. Nous stopperons le délitement de l’appareil judiciaire, seul contre-pouvoir sûr dans les démocraties représentatives. Nous attacherons une importance sans prix à la surveillance du système d’intégrité publique. L’argent de l’Etat restera dans les caisses de l’Etat, ou sera investi à bon escient au service de l’intérêt général.
Chers compatriotes,
Je sais que la guerre contre la corruption ne sera pas gagnée tout de suite.
Mais, si nous ne la gagnions pas, nous aurons manqué de prendre en compte une des leçons majeures des crises de régime, d’Etat et de société que nous venons de traverser. Alors nous la gagnerons cette guerre. Et nous la gagnerons ensemble : les agents des services publics eux-mêmes ; les organisations de vigie citoyenne, les institutions publiques dont le gouvernement et le parlement, et moi-même, en application du contrat d’honneur qui me lie au peuple malien. S’il faut sortir la main de fer du gant de velours pour le salut, le respect et l’intérêt du peuple malien, je le sortirai sans hésiter. Mais, je sais que la corruption se gagne d’abord par des réformes systémiques.
Seule la création de richesses permet d’améliorer les conditions du service public et du citoyen en général, qui a droit à une vie décente et digne. Nous veillerons ensemble à la protection des richesses existantes mais aussi à la création de richesses additionnelles à travers une politique d’investissement incitative pour nos partenaires, audacieuse et volontariste pour nos compatriotes, en particulier nos jeunes compatriotes porteurs de projets et désireux de voler de leurs propres ailes. Telle est la raison de la création d’un ministère délégué dédié à la promotion de l’investissement dans le gouvernement d’Oumar Tatam Ly.
La planification rigoureuse et la prospective seront notre salut de pays à forte croissance démographique, où la jeunesse réclame une part de plus en plus importante dans des richesses nationales limitées, et ce dans un contexte international qui récuse la médiocrité.
Prévoir et gérer, planifier et bâtir sur les certitudes, parfois sur les hypothèses basses, en un mot anticiper est incontournable à notre, projet, celui de la présence du Mali au monde, une présence de qualité, une présence à la hauteur de notre Histoire.
Le Ministère en charge de la Réconciliation nationale et du Développement des Régions Nord traduit notre conviction profonde que l’entente est possible en notre sein, que notre capital social reste solide même si nous le sollicitons parfois trop.
Il s’agit, dans notre optique, d’accélérer le développement des zones écologiques qui peuvent être des zones grises et porter, comme nous l’avons déjà subi, la menace contre l’ensemble national, voire au-delà. Mais, nous savons qu’il n’y a pas de point fixe où finit le Sud et commence le Nord. Nous savons aussi qu’il y a le Nord Est et le Nord-Ouest. Nous savons surtout que pour réhabiliter l’économie du Nord, il est indispensable de recréer les continuum rompus qui faisaient de Gossi et de Douentza la même entité.
Le temps impose des priorités mais aucune zone et aucun système de production ne sera oublié à terme. Car, il s’agit après tout de créer de meilleures conditions pour l’intégration nationale mais aussi de favoriser l’inclusion nationale. L’une des raisons de la baraka de notre pays réside dans sa capacité à accepter l’Autre sur la base de ses qualités. Ce doit être le socle de notre action individuelle et collective, car ceux que l’on qualifie de bourreaux peuvent ne pas avoir que des verrues, et les victimes n’ont pas toujours que des grains de beauté.
Pour ma part, je n’ai pas d’autre choix, dans la mission qui m’est confiée, que de sacrifier ma personne à la cause du Mali, sans aucune place à la rancœur ou à la revanche.
Vive le Mali éternel !
Vive le Mali debout !
Vive le Mali en action pour l’Afrique !
Vive notre vivre-ensemble dans ce beau pays que Dieu nous a donné en partage !
J’aimerais savoir le nom du photographe réalisé par l’emblématique portrait de Modibo Keita. Merci beaucoup
TIEMANGO, TU ES LA SEULE PERSONNE AU MALI A REAGIR COMME CELA. CHACUN A SES OPINIONS. QUOIQU’IL EN SOIT MODIBO DEMEURE LE MEILLEUR PRESIDENT QUE LE MALI AIT CONNU JUSQUE LA.
a bas modibo keita le maudit sale criminel qui a ordonne ses miliciens a tirer sur les pauvres paysans desarmes au jitumu en 1968…….heureusement qu,il est mort de la meme maniere que ses victimes du jitumu…..
Tu es tout simplement malade à lier. La mort n’épargnera personne.
Si tu connais une seule personne dans ton entourage qui a fait pour le Mali 1/millionième de ce que Modibo a fait pour le Mali alors tu peux te permettre de l’insulter.
Le malheur du Malien est de ne pas savoir faire le distinguo entre les grands hommes et les médiocres, l’ordre et le désordre,l’autorité de l’Etat et la chienlit.
Vous avez souhaité que Modibo parte. Vous avez eu le dictateur Moussa Traoré,le laxiste et corrompu ATT pour finir entre les mains des islamistes et devenir la risée de l’Afrique et du monde entier.
Il faut finalement accepter l’adage selon lequel “tout peuple a les dirigeants qu’l mérite.”
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